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Est-ce un mercato catastrophique ?
MercatoPublié le 07/08 à 07:00

Est-ce un mercato catastrophique ?

La saison n'a pas encore commencé. Mais l'inquiétude semble gagner les rangs des supporters marseillais. C'est que, en préparation, l'OM n'a gagné qu'un seul de ses sept matchs. Alors forcément, l'enlisement des dirigeants phocéens dans le dossier Balotelli fait naître une certaine impatience, une envie même de tout remettre en cause, même le projet McCourt dans sa globalité. Est-ce bien sérieux ? Et pourquoi pas ? Comme bien souvent dans ce genre de sujet, le supporter phocéen se doit de choisir un camp. Voici donc les argumentations des deux parties, et un sondage à la fin, pour voir où se situe la majorité. 

Non, l'OM est dans les temps pour son projet 

A l'Olympique de Marseille, les transferts l'été, c'est une tradition comme les glaces à l'italienne. L'été 2001, il y a même eu plus de 50 transferts enregistrés, en comptant les arrivées et les départs. Alors forcément, juste Caleta-Car pour le départ de Doria, c'est surprenant. Mais, si sur le coup, les pages des journaux sont moins épaisses, il faut aussi se dire que cela ne peut pas être plus mal pour l'avenir. Car cela veut dire aussi moins d'éléments indésirables à l'avenir, recrutés à la hâte avec un contrat longue durée dont on ne sait plus comment se dépêtrer, mercato après mercato, moins de procès également, comme l'OM a malheureusement trop été habitué sur ce type de transactions dans son histoire. Le refrain du "il y a urgence, il faut recruter", la nouvelle direction olympienne y a cédé une fois. C'était à la fin du mois d'août 2017, après un cuisant échec 6-1 à Monaco. Dans la foulée, Aymen Abdennour et Kostas Mitroglou ont signé à l'OM. Il fallait du recrutement, il y a eu du recrutement. Même si c'est facile de dire ça aujourd'hui, où en serait l'OM aujourd'hui s'il n'y avait pas le salaire du défenseur tunisien et de l'attaquant grec à honorer, sans compter les 15 millions d'euros qu'il a fallu donner à Benfica ? Ca fait cher la réponse aux inquiets et aux pessimistes. Car s'il est possible de s'extasier sur le mercato de Monaco, il ne faut pas oublier que l'OM n'a perdu personne (nos excuses à Doria). Jardim doit lui désormais faire sans Lemar, Moutinho, Fabinho et même Ghezzal. L'OM est en début de cycle, ce n'est donc pas un souci de compter encore sur les mêmes têtes, une équipe auquel le public a eu tout loisir de s'identifier : les Rami, les Luiz Gustavo, les Payet. Pas besoin de tout chambouler. Surtout que ne pas recruter à tort et à travers, cela permet aussi de faire de la place à des éléments dans l'effectif qui prennent progressivement une autre dimension. Ainsi, comme vous pouvez le voir en détail lors du dernier Mercatalk, si l'OM a dépensé plus de 130 millions d'euros depuis l'arrivée de Frank McCourt sur le marché des transferts, l'actif joueurs a fait un bond de plus de 200 millions d'euros sur le site Transfermarkt. Il a manqué peu de choses à cette équipe l'an dernier, peut-être un défenseur du niveau de Rami, et il a été recruté. Un joueur qui était également convoité par Lyon, qui cherche toujours à ce poste, et qui devait pourtant avoir plus d'arguments avec une participation à la Ligue des champions. Comme quoi, n'en déplaise à certains, le projet est sur de bons rails... 

Oui, des limites sont clairement affichées

Evidemment, cela peut sembler fou de crier au scandale, de tirer la sonnette d'alarme, de pointer du doigt des gens qui ont mené en moins de deux ans un club du "tout va bien" de Franck Passi après une défaite à Guingamp à une finale de Coupe d'Europe. Mais l'état-major olympien aurait vraiment tort de se laisser griser par la dernière saison. Un an après avoir couru tout l'été derrière un "grantatakan", la direction nous gratifie d'une suite tout aussi savoureuse... pour les supporters adverses. Les leçons n'ont pas été tirées alors que Jacques-Henri Eyraud avait sur le plateau du Talk regretté d'avoir perdu trop de temps l'an dernier sur la piste d'un attaquant. L'an dernier, les limites aux postes d'avant-centre avaient été masquées par une saison de feu de Florian Thauvin. Mais qu'en sera-t-il si le champion du Monde rentre dans le rang ? Pire, au vu de la gestion de l'attaquant, où l'on découvre les agents gourmands, comment sera-t-il possible de remplacer un jour Thauvin face à tous ses clubs qui se baseront sur ce que l'OM aura fait rentrer dans ses caisses pour fixer leur prix ? Ce sera encore de la faute des autres, les méchants, mais en attendant, il n'y aura pas un recrutement à la hauteur. On dit également souvent dans le football qu'un grand club, c'est un club qui sait vendre. Dans ce domaine, l'OM a toujours du mal. Déjà dans le viseur du fair-play financier, le "Champions Project" ne va pas aller bien loin dans ces conditions. Et comme si ce n'était pas suffisant, les limites de la direction sur le marché des transferts se couplent à une communication agaçante. Mario Balotelli ne signera peut-être jamais à l'OM. Mais il aura déjà rempli un objectif, celui de booster la campagne d'abonnement pendant le mois de juin. Et il sera malhonnête de mettre ça sur le dos des journalistes et de leur envie de spéculer. Ce ne sont pas eux qui ont poussé l'Italien à venir à Marseille pour faire une visite de la Commanderie. Forcément ça allait se savoir et si cela n'a pas aidé les dirigeants niçois à décrocher leur téléphone avec plus de sympathie, cela ne met pas, non plus, Valère Germain et Kostas Mitroglou dans les meilleures dispositions pour la saison à venir... Dans l'optique de viser le podium pour participer à la Ligue des champions, vitale au projet McCourt, l'OM doit lutter avec le PSG et ses ressources quasi-illimitées, Monaco et sa politique de pépites qui arrivent à chiper Golovin à la Juventus ainsi que Lyon qui, des mois à l'avance, prévoit Léo Dubois et Martin Terrier. Face à ça, la technique du "je tente de jouer sur la fibre OM pour appâter les Rami, les Mandanda et les Payet", cela semble un peu léger, surtout que, on peut le voir avec Olivier Giroud, ça ne marche pas à tous les coups.