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Bedimo-Mendy : cohabitation impossible ?
MercatoPublié le 14/06 à 07:00

Bedimo-Mendy : cohabitation impossible ?

Avec le renfort attendu d'Henri Bedimo, l'OM a surpris le marché des transferts français. Le treizième de Ligue 1 était présenté comme à l'agonie ? Il va piocher un international dans l'effectif du vice-champion. Présentée comme cela, la nouvelle a de quoi donner des envies de bomber le torse. Mais cette annonce s'en est immédiatement suivie d'une autre. Si l'OM se renforce, c'est avant tout parce que Benjamin Mendy va s'en aller, ce qui était de toute façon déjà dans l'air du temps. Un mouvement qui, par définition, ne pourra jamais convaincre tout le monde. Mais qui reste tout de même à première vue une bonne opération, un coup que bon nombre de supporters phocéens auraient signé des deux mains. Puisqu'il faut se renflouer avant de passer devant la DNCG, autant le faire sur le poste d'arrière gauche, avec une solution à zéro euro puisque Bedimo était en fin de contrat. Le coup n'est pas sans rappeler la vente de César Azpilicueta à Chelsea au mercato 2012. Certes l'Espagnol avait un potentiel qui faisait que l'OM pouvait espérer faire une plus-value, ce qui n'a pas été le cas avec un joueur acheté sensiblement le même prix à Osasuna deux ans plus tôt. Mais quitte à vendre, autant se séparer d'un joueur qui a une solution de remplacement déjà prête. A l'époque, c'était Rod Fanni, recruté 18 mois plus tôt pour pallier sa grave blessure qui allait prendre le poste pour de bon. Comme Bedimo, Fanni était vu comme moins bon intrinséquement mais plus régulier. Un cadre en puissance qui plus est dans une équipe qui en avait bien besoin. Ce que le natif de Martigues avait confirmé avec sa meilleure saison sous le maillot de l'OM, alors qu'il était probablement le meilleur latéral droit de Ligue 1. Mais rien ne dit que Bedimo va faire une aussi bonne saison. Ni que Mendy va partir pour 7,5 millions d'euros !

Plus dur les négociations

Si ça se trouve, le parallèle avec Chelsea va plus loin. Les dirigeants londoniens étaient tombés assez rapidement d'accord avec Vincent Labrune et César Azpilicueta. S'ils avaient laissé le latéral disputer les deux premières rencontres de championnat avec l'OM, l'accord était déjà scellé. Pour Mendy, on serait censé en être au même stade. Son futur club tient peut-être à ne pas encore être dévoilé, peut-être parce que la susceptibilité de l'arrière gauche en place n'a pas encore été ménagé. Il vaudrait mieux que ce soit ça. Car si l'avenir de Mendy n'est pas encore ficelé, l'OM va difficilement pouvoir en espérer autant. Dans un univers où la négociation - et donc le bluff - est roi, les dirigeants phocéens ne pourront plus laisser miroiter qu'ils peuvent vendre d'autres éléments et garder Mendy si aucune offre satisfaisante ne leur parvient. Difficile de faire croire que le club compte sur Bedimo ET Mendy juste pour le poste d'arrière gauche alors que six à sept autres postes de l'équipe titulaire sont à pourvoir. Tout aussi difficile d'envisager un schéma tactique pour les faire cohabiter, ou une reconversion à un autre poste pour l'un des deux. 

La logique et l'OM

A vrai dire, même ceux qui voit en l'arrivée de Bedimo la première pierre du projet de nouveaux investisseurs ambitieux, cela n'a pas de sens. Car Benjamin Mendy n'est pas le genre d'éléments que l'on peut désormais pousser avec de la concurrence pour en obtenir le meilleur. Si sa situation n'évolue pas favorablement, il sera plus tenté de demander des explications via son agent, l'influent Meissa N'Diaye, plutôt que de mettre les bouchées doubles à l'entraînement. Au-delà de ça, Henri Bedimo, qui avec sa condition de joueur libre pouvait espérer signer un peu partout en Europe, n'a pas accepté de s'engager à Marseille juste pour aligner les années de contrat, sans aucune garantie en terme de temps de jeu. En toute logique, le scénario catastrophe, avec un Mendy qui reprend avec l'OM, qui ne trouve pas preneur, et qui reste, empêchant de fait un recrutement dans le secteur offensif par exemple, ne devrait pas exister. Mais la logique avec le club marseillais ces derniers temps...