Alors, il est réussi ce mercato ?
"C'est normalement la dernière fois que l'on se retrouve pour ce mercato estival. Le recrutement est a priori terminé. Il ne faut pas, je crois, s'attendre à une arrivée supplémentaire". Ainsi parlait Jacques-Henri Eyraud vendredi matin, dans le cadre de la présentation de Nemanja Radonjic, l'une des trois recrues estivales de l'OM avec Duje Caleta-Car et Kevin Strootman. Certains regretteront l'absence d'un nouvel avant-centre, d'autres l'absence de doublure pour Jordan Amavi, mais en dehors des négociations ratées avec Mario Balotelli et du dernier coup de poker tenté sur le jeune Moise Kean, les dirigeants olympiens sont restés à peu près cohérents avec leur discours tout au long de ce marché estival, le deuxième de l'ère McCourt. L'été dernier, les arrivées de Gustavo et Rami avaient clairement augmenté le niveau général de l'équipe. Le sera-t-il de nouveau cette saison ? Compte tenu des arrivées, mais aussi des joueurs qui sont restés, il y a quand même de quoi le penser.
Un marché estival que l'on peut séparer en deux parties. Tout d'abord celui des "prospects", comme on dit chez les scouts anglais. Longtemps désiré par les supporters, ce type de démarche opéré depuis des années par Monaco, voire Lyon, a enfin cours dans les bureaux de La Commanderie. Résultat : la cellule recrutement est allée chercher deux jeunes espoirs européens avec Duje Caleta-Car (21 ans, RB Salzbourg) et Nemanja Radonjic (22 ans, Etoile Rouge). Évidemment, l'OM a dû mettre le prix, avec 20 M€ pour le premier et 12 pour le second, mais de nombreuses écuries de l'élite européenne étaient prêtes à dégainer et on ne peut que féliciter les dirigeants de ne pas avoir tremblé au moment de signer. S'il ne faut pas attendre monts et merveilles de ces deux rookies à court terme, on peut faire confiance à Rudi Garcia pour les "développer" comme il sait le faire avec les jeunes joueurs.
La deuxième partie de ce mercato est évidemment la plus prestigieuse, et elle ravit tout le monde. Avec Kevin Strootman (28 ans, Roma), l'OM est non seulement allé chercher ce qui se fait de mieux au niveau européen, à l'image des transferts de Gustavo et Payet l'an dernier, mais aussi un joueur dont les supporters rêvaient depuis deux ans. Le Néerlandais est aussi adoré par Rudi Garcia, son ancien coach à la Roma. Avec son arrivée, et même s'il ne faut jamais jurer de rien en football, l'OM franchit encore un cap et continue de se rapprocher du très haut niveau européen. La saison dernière, de nombreux supporters parisiens reprochaient à leur club de ne pas avoir pris Luiz Gustavo. Il ne serait pas étonnant que la même polémique se reproduise avec Strootman, compte tenu de l'aura et du niveau de jeu du Néerlandais. A l'image d'un Gaby Heinze en son temps, il va en outre donner envie à tout un groupe de se plier aux désirs d'un entraîneur qu'il connaît sur le bout des doigts avec son professionnalisme de tous les instants à l'entraînement. Un véritable état d'esprit. Ce qui était quelque part aussi une réussite des choix de l'été dernier : cette équipe de l'OM est devenue un onze auquel les supporters phocéens peuvent s'identifier avec plaisir. Ce qui n'était plus forcément le cas il y a quelques années.
En sera-t-il de même cette saison ? Reste que le numéro fétiche, à Marseille, c'est le numéro 9. Celui de Jean-Pierre Papin, l'Olympien du XXe siècle. Et que l'on se dirige vers une nouvelle saison où, symboliquement, il ne sera pas attribué. Pour la petite histoire, le dernier à l'avoir porté, c'est ... Steven Fletcher. Comme quoi tout n'est pas parfait, et il y a encore des domaines où l'on peut progresser.