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"Si on avait Gustavo, on serait largement devant l'OM"
InterviewPublié le 18/03 à 13:34

"Si on avait Gustavo, on serait largement devant l'OM"

Dimanche, l'OM accueille Lyon au Vélodrome pour ce qui sera, peut-être, le tournant de la saison dans la course au podium. Une course dominée pour l'instant par les Olympiens avec leurs cinq points d'avance, mais qui peut changer de visage en fonction du résultat de ce choc. OM - Lyon, c'est désormais une vraie rivalité sportive, mais aussi médiatique depuis plusieurs années. Pour la décortiquer, Le Phocéen a fait appel au correspondant de RMC à Lyon Edward Jay, l'un des plus grands connaisseurs de "l'institution" chère à Jean-Michel Aulas. Interview :

Edward, qui est aujourd'hui le principal rival de Lyon ? Saint-Etienne ou l'OM ?

Edward Jay : "Le derby reste quand même le rendez-vous le plus important de la saison pour les supporters. C'est la première chose qu'ils regardent quand sort le calendrier de la Ligue 1. En revanche, la rivalité s'est déplacée au niveau médiatique, et là, effectivement, l'OM est devenu un rival depuis les passes d'armes entre Aulas et Pape Diouf au milieu des années 2000. Elle se poursuit depuis avec Vincent Labrune et, cette saison, avec Jacques-Henri Eyraud".

En gros, deux rivalités séparées ?

EJ : "Oui. OL/ASSE, c'est vraiment une question de supporters, avec deux villes très proches, des liens économiques, universitaires, sociaux et même familiaux, avec des familles coupées en deux entre ceux qui habitent Lyon et ceux qui vivent à Saint-Etienne. En revanche, OL/OM, c'est une question d'égo entre les dirigeants, ou plutôt les dirigeants marseillais et le dirigeant lyonnais (rires)".

Est-ce qu'on peut dire que Jean-Michel Aulas fait tout pour l'attiser, qu'il aime ça ?

EJ : "Oui, il aime ferrailler. Avant, c'était par voie de presse ou radio, et maintenant c'est sur Twitter, où il est omniprésent. Il a son propre canal d'information. Mais il défend tellement son institution que ça en devient chiant. D'ailleurs, la semaine dernière, on a fait la grève lors d'une conférence de presse parce qu'il s'est attaqué personnellement à un journaliste. Ce n'est pas du corporatisme, c'est juste qu'il va trop loin. On verse dans la haine, et ça me gêne beaucoup. Un jour, il peut vraiment y avoir un problème à cause de ça".

Est-ce que Lyon souffre de la popularité de l'OM depuis le début des années 90 ?

EJ : "A mon avis, non, parce qu'à l'époque, l'OL ne représentait rien au niveau national. Ensuite, quand Lyon gagnait tout, l'OM n'était pas vraiment rival. Il a fallu attendre 2008 pour vraiment parler de rivalité, et c'est plus une affaire médiatique que sportive, sauf cette saison où les deux clubs bataillent pour le podium".

Justement, avec ces 5 points d'avance pour l'OM, est-ce que les Lyonnais croient encore au podium ?

EJ : "Oui, même si cette équipe lyonnaise est très jeune, et c'est un peu la problématique cette saison. D'ailleurs, à Lyon, on se dit qu'avec un Luiz Gustavo au milieu on serait largement devant. C'est une équipe qui est capable de briller face aux plus gros, et qui a perdu 11 points dans les 5 dernières minutes face à de petites équipes, et c'est beaucoup trop. Mais il n'y a pas de résignation pour la 3e place, ils savent qu'ils ne vont jouer que des finales jusqu'au bout, à commencer par dimanche".

Que pensent-ils de l'équipe de Rudi Garcia ?

EJ : "Ils sont vraiment impressionnés par le côté collectif de l'OM. Dans le staff de Lyon, ils me disaient récemment ne pas comprendre les critiques sur l'attaque marseillaise, avec les Payet, Thauvin, Germain, etc... Pour eux, l'OM est très armé offensivement. Moi, j'étais à Bourg-en-Bresse, et même si ce n'était qu'une Ligue 2, j'ai vu des Marseillais enfoncer le clou jusqu'à la fin alors que le match était plié depuis longtemps. C'est un signe".