Pardo : "Cet OM ne sait pas encore casser le jeu"

Vendredi soir, l'OM n'a pu faire mieux que match nul à Saint-Etienne (2-2) après avoir mené deux fois au score. Une déception pour la majorité des observateurs et des supporters, habitués depuis maintenant plusieurs semaines à la marche en avant des hommes de Rudi Garcia. Déception légitime, certes, mais qui masque tout de même une réalité plus encourageante avec un nouveau match sans défaite pour les Olympiens dans des conditions difficiles, et peut-être un point précieux dans la course à la deuxième place.

C'est en tous cas l'avis de Bernard Pardo, ancien numéro six de légende de l'OM et révélé quelques années plus tôt sous le maillot vert de l'ASSE, qu'il a contribué à faire remonter en première division. Pour lui, ces Marseillais un peu trop joueurs ont simplement manqué d'un zeste de vice pour ramener les trois points, mais l'opération n'est pas si mauvaise que ça. Interview :

Bernard, déçu ou pas par ce match nul à Geoffroy-Guichard ?

Bernard Pardo : "Compte tenu de la physionomie du match, c'est un résultat qui est correct. Il faut quand même garder à l'esprit que ce n'est plus le Saint-Etienne d'il y a quelques semaines, avec une équipe remaniée, un nouvel entraîneur, de nouveaux dirigeants et, globalement, une équipe beaucoup plus compétitive".

Bien sûr, mais l'OM mène tout de même deux fois au score...

B.P : "Evidemment, c'est un OM un peu trop joueur qui n'est pas habitué à conserver un résultat. On est tellement bien dans le jeu ces derniers temps, avec cette équipe offensive qui aime jouer, qu'on est porté par cet élan. C'est l'expérience qui nous a fait défaut à St-Etienne".

On peut aussi parler d'une baisse physique, compte tenu de la répétition des matches et des conditions climatiques ?

B.P : "Les conditions, on les connait, ça fait partie de notre métier. En tout cas, il ne faut surtout pas s'alarmer après ce résultat. C'est une affiche toujours compliquée, avec un public qui nous attend et beaucoup d'engagement. Je pense qu'on a été à la hauteur, même s'il aurait fallu savoir fermer la porte. Mais, encore une fois, on a été un peu emporté par notre forme du moment".

Manque d'expérience dans les matches difficiles, alors ?

B.P : "C'est ça. À un moment donné, il faut un ou deux cadres qui calment le jeu et laissent venir selon les temps forts ou faibles. On ne peut pas jouer un match fou durant 90 minutes, il faut savoir casser le jeu, ce que l'OM n'a pas su faire".

Tu as vu des failles individuelles dans ce match ?

B.P : "Pas vraiment, je pense qu'il s'agit plus d'un problème collectif dans un match où on a eu du mal à descendre de notre petit nuage".

Y compris avec le raté de Mitroglou en fin de match ?

B.P : "Oui, mais on va être généreux et lui accorder encore un peu de temps. Il a marqué des buts dernièrement et, de toute façon, il est encore avec nous au moins jusqu'à la fin de saison. Il faut positiver avec lui, comme le font ses coéquipiers. On voit qu'ils veulent l'aider et c'est très bien".

Le point noir, finalement, c'est la blessure de Mandanda ?

B.P : "Oui, c'est un problème car il y a de grosses échéances qui arrivent. Mais Yohann Pelé a prouvé l'an passé qu'il pouvait faire le job. D'ailleurs, si les dirigeants n'ont pas pris de deuxième gardien l'été dernier, c'est qu'ils lui font confiance. Mais, il est vrai que pour les deux matches à Paris, par exemple, l'absence de Steve serait problématique".