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Mandanda : "Un beau clin d'oeil en cette période compliquée"
InterviewPublié le 14/04 à 01:00

Mandanda : "Un beau clin d'oeil en cette période compliquée"

Steve Mandanda revient sur son titre de Phocéen de la décennie.

Steve Mandanda a donc été élu phocéen de la décennie. Le capitaine de l'OM a suivi le concours sur Twitter avec amusement, et a été ravi de voir qu'il avait gagné. Il nous a du coup accordé un entretien pour revenir sur ce titre honorifique, assurant, sur le ton de l'humour, que même cette partie du job lui manque : "J'espère qu'on va se retrouver rapidement avec tous les médias pour se faire une grosse conférence de presse, j'en rêve, ça voudra dire que tout ça est derrière nous". En attendant, interview.

Steve, on a lancé ce concours de Phocéen de la décennie mais en fait, il n'y a pas eu photo, à chaque tour tu t'es imposé comme une évidence. 

Steve Mandanda : "J'ai vu un peu les résultats, surtout la finale. C'est sûr que ça fait plaisir de gagner et surtout de cette façon. Ca fait des années que je suis au club, sur ces dix dernières années, être Phocéen de la décennie, c'est toujours sympa, c'est un bon clin d'oeil, surtout en cette période compliquée". 

Le dernier carré c'est Thauvin, Payet, Gignac et toi. Ca résume bien ces dix années ?

S.M : "Oui, il y en a d'autres aussi mais c'est vrai que c'est trois-là ont marqué le club. Déjà par les années passées, parce qu'ils sont restés au club longtemps mais aussi par leurs performances, parce qu'ils ont été décisifs pour l'OM. C'est encore plus honorifique de gagner ce concours entre supporters face à une telle adversité. C'est cool". 

Ca compense le trophée UNFP de meilleur gardien cette saison qui t'attendait en fin de saison et qui ne sera peut-être pas remis... Ca aurait fait cinq trophées, seuls Verratti et Thiago Silva ont fait mieux...

S.M : "Excuse-moi je te coupe mais sur ce débat au Phocéen, t'étais pour ou contre moi toi ?"

J'étais contre, mais ce n'était pas personnel mais je ne voyais pas comment un gardien pouvait gagner. Mais c'est vrai qu'en revoyant le double-arrêt contre Rennes en début de saison.. 

S.M : "Ah, et ça t'a procuré quoi comme émotion ? Ce n'est pas comme un but mais tu étais quand même content non ?" 

Sur le coup, tu te dis "ouf, on ne va pas perdre", tu ne l'apprécies peut-être pas à sa juste valeur, c'est vrai. En 2016 avec Michel, c'était encore plus impressionnant. Il y avait même un match de coupe de France à Caen, où tu arrêtes tout pendant le match, mais aussi toute leur séance de penalties. C'était ton meilleur match ?

S.M : "Sortir un match c'est délicat parce qu'il y a des matchs où je vais faire énormément d'arrêts mais ça ne sera pas forcément un grand match dans le sens où je vais pas avoir 100% de bonnes interventions et il y a des matchs où je vais avoir qu'un arrêt, mais décisif à la fin et qui va rapporter trois points à l'équipe. Les sensations sont différentes. Et il faut voir en fonction de l'importance du match aussi. Mais effectivement tu parles de cette année 2016, à Lorient, à Lyon, je me souviens aussi de ce match à Caen... Cette saison il y a cet arrêt contre Rennes ou même à Nantes en début de saison ce sont des matchs qui sont importants mais sincèrement, sans réfléchir, je suis incapable d'en sortir un des autres. Ce qui est bien indépendamment de ça aussi c'est que ça permet de valoriser le poste de gardien de but, de montrer à quel point dans une équipe ce poste-là est capital. C'est sûr qu'on procure peut-être pas autant d'émotions qu'un but mais on peut être tout autant décisif. Dans un sens on peut être bien mais dans un sens ça peut être compliqué parce qu'on a énormément de responsabilités et on n'a pas trop le droit à l'erreur. C'est bien pour moi mais bien pour le poste et tous mes collègues". 

Un poste qui est parfois différent. Quand on se remet l'année avec Bielsa, tu ne jouais pas dans le même registre, bien plus loin de ta ligne. 

S.M : "C'était une philosophie du coach. Bielsa voulait qu'on participe à la construction du jeu. Forcément j'étais énormément sollicité et c'est sûr que ça me plait parce que j'adore jouer dans le champ et participer mais tout est question de l'entraîneur. Cette saison-là on jouait très très bien au ballon parce que le coach voulait qu'on joue bien au ballon, le moins de fois possible en jeu direct". 

Pour finir avec ce tournoi, est-ce qu'il y a un joueur que tu aurais bien vu être un peu plus mis à l'honneur, un joueur sous-côté sur cette décennie à l'OM ? 

S.M : "Là tout de suite, il y en a un qui me vient à l'esprit parce que je sais qu'il a eu une année difficile, qu'il a morflé avec les supporters et pour moi il ne le méritait pas : c'est Jérémy Morel. Pour nous c'était un soldat, quelqu'un de fiable pour l'équipe et qui répondait toujours présent et performant quand le coach faisait appel à lui. J'en oublie peut-être mais si je dois en citer un c'est lui".