"L'OM veut copier Metz au Sénégal"

A l'échelle mondiale, l'OM continue de travailler sur son image. Il y a quelques jours, le club a par exemple officialisé un fanclub à Dubaï. Mais le club pense aussi à la formation. Il y a quelques jours, Mansour Loum, journaliste pour Stad'Afric, évoquait une collaboration à venir entre l'OM et Diambars, l'académie sénégalaise fondée il y a quinze ans par Patrick Vieira, Bernard Lama et Jimmy Adjovi-Boco (voir le tweet en fin d'article). Nous l'avons contacté pour en savoir plus.

Mansour, tu as twitté sur un rapprochement entre l'OM et l'académie Diambars. Qu'en est-il ? 

Mansour Loum : "Il y a un accord, même si ça n'a pas encore été officialisé. Les infrastructures de Diambars intéressaient l'OM, cela avait déjà été évoqué l'été 2017 lors de la visite du président de l'OM. Mais pour l'instant il y avait un partenariat avec le club de Lille. Celui-ci va prendre fin et l'OM devrait normalement prendre la place". 

Le partenariat avec Lille, c'est ce qui a permis au LOSC et à Rudi Garcia de lancer Pape Souaré et Idrissa Gueye (aujourd'hui Crystal Palace et à Everton) ?

M.L : "C'est ça. Il y avait un accord sur les deux clubs sur la revente de joueurs et cela a bien marché un temps parce qu'il y avait une super génération. Mais quand ça se passe un peu moins bien, comme en ce moment avec Diambars qui a même été rétrogradé en deuxième division sénégalaise, forcément un club comme Lille s'y retrouve moins". 

Pourquoi l'OM prendrait cette place alors du coup ? 

M.L : "Parce que l'OM veut partir sur un modèle différent, ils veulent plus copier Metz avec Génération Foot (et qui a permis au club lorrain de voir Sadio Mané et Ismaïla Sarr débarquer directement du Sénégal). L'idée, ce n'est pas juste d'arriver et de prendre les meilleurs mais vraiment de tisser un lien, de représenter l'OM sur place, de faire en sorte que les joueurs, une fois qu'ils débarquent à Marseille, savent exactement où ils mettent les pieds et ce qu'ils ont à faire. Il est fort probable par exemple que l'OM envoie des formateurs sur place pour transmettre". 

Si le partenariat se signe dans les semaines à venir et sachant que la formation est un processus long, combien de temps faudrait-il attendre avant de voir débarquer un petit Ismaïla Sarr à l'OM ? 

M.L : "Il y a eu une CAN des moins de 20 ans là et le potentiel était là chez les jeunes sénégalais avec une belle génération. Je dirais 2-3 saisons, le temps de reconstruire. La première saison, ce sera dur, on va malheureusement devoir parler de génération sacrifiée pour Diambars. Mais si le travail est bien fait dès le départ, on pourrait voir un joueur à peu près potable la deuxième année, mais ce sera plus sûrement pour la troisième saison". 

Est-ce que cela va aussi servir les intérêts de l'image de l'OM, historiquement forte au Sénégal, mais peut-être menacée comme partout par les stars du PSG ? 

M.L : "L'image de l'OM reste intacte au Sénégal. Evidemment, ça parle beaucoup plus du PSG mais l'OM reste l'OM avec une grosse communauté derrière. Même Metz, malgré les passerelles, ça ne fait pas autant rêver que l'OM, qui reste la référence dans le Pays".