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Gili : "Si Lopez était argentin..."
InterviewPublié le 12/03 à 14:10

Gili : "Si Lopez était argentin..."

Depuis cinq journées, l'OM a opéré un redressement spectaculaire avec quatre victoires et un match nul qui permettent aux Olympiens de se remettre dans la course au podium, alors que l'on prévoyait une fin de saison dramatique pour Rudi Garcia et son équipe. Ce revirement surprise est dû à plusieurs facteurs, avec notamment des choix forts et plutôt inattendus : celui de la direction de laisser le coach en place en dépit d'une pression énorme, celui de casser la tirelire pour faire venir Mario Balotelli, et enfin les choix de Garcia en terme de schéma tactique et de composition d'équipe. Des bouleversements commentés pour Le Phocéen par l'ancien coach de légende de l'OM Gérard Gili. Interview :

Gérard, quel est ton regard sur ce nouvel OM depuis cinq matches ?

Gérard Gili : "Je note un changement radical de dynamique, avec une équipe qui a repris confiance et surtout qui a su se rééquilibrer. Mais, le plus spectaculaire est l'apport de Mario Balotelli qui transforme le moindre ballon en but. On a l'impression que c'est une nouvelle équipe qui démarre la saison".

Tout de même, mettre Gustavo, Rami, Strootman ou encore Payet sur le banc, il fallait oser ?

GG : "Attention, ça ne veut pas dire que ces joueurs sont inférieurs à ceux qui sont en place aujourd'hui, mais la mayonnaise a pris et ils ne sont pas dedans. On voit une grande complémentarité, où tout le monde fait l'effort pour le partenaire, surtout dans la reconstitution du bloc dans les phases défensives".

Pour en revenir à Balotelli, c'est vraiment le facteur déclenchant ?

GG : "Oui, et sur deux plans. Déjà, il y a son efficacité. Chaque ballon qu'il touche donne une occasion ou un but, et chaque but qu'il met donne trois points. C'est énorme. De plus, il a un niveau d'exigence très élevé vis-à-vis de ses partenaires, puisqu'on le voit râler quand le ballon ne lui arrive pas comme il le souhaite. Cela force les autres à se concentrer et le niveau de l'équipe monte, de fait, de plusieurs crans".

Il y a aussi le passage au 4-4-2 ?

GG : "Bien sûr. Ce sont les circonstances qui ont amené Rudi à faire ça. Le bloc est resserré avec plus de cohérence et l'équipe joue ensemble. Du coup, il n'y a plus de turnover, le onze est défini et le schéma aussi".

Tu es bluffé par les performances des jeunes comme Kamara et Lopez ?

GG : "J'ai toujours été partisan de Maxime Lopez, car c'est un garçon qui déplace le jeu en permanence et permet aux autres de jouer. À un moment, on lui trouvait tous les défauts parce qu'il est marseillais, il est petit, il vient du Burel... S'il était né en Argentine, on aurait toujours parlé d'un super joueur. Il a une importance essentielle dans la dynamique de l'équipe en faisant vivre le ballon sans arrêt, ce qui procure des espaces à ses coéquipiers".

Et Kamara ?

GG : "Je le découvre. Il prend sa chance et il va falloir regarder ça sur la durée, notamment au niveau de sa concentration et de sa progression. Mais pour l'instant, on voit qu'il n'a pas peur du haut niveau et il s'affirme comme un vrai joueur de Ligue 1. C'est très intéressant".