Ex-OM : les deux fois où Porato a failli signer à Chelsea

Gardien de l'OM de 1998 à 2000, Stéphane Porato était l'invité du Talk Show cette semaine. Celui qui a même connu l'équipe de France avec le club marseillais s'est livré dans l'exercice des Questions/Réponses, sans langue de bois, comme vous pouvez le voir en vidéo. Ainsi, il estime que sa lourde suspension à Metz lui a peut-être coûté sa place de troisième gardien à l'Euro 2000 derrière Bernard Lama et Fabien Barthez, qui en avait fait son protégé lors de ses débuts à Monaco. Il a également évoqué en toute franchise sa rancoeur envers Bernard Casoni, qui l'a écarté pour le dernier match de la saison à Sedan, alors que Porato voulait aider le club à se maintenir.

"Ca a énormément joué sur mon envie de partir. A la trêve, j'ai une offre pour partir. Il y avait des clubs comme Chelsea qui étaient intéressés. J'étais en vacances à New-York avec Patrick Blondeau, j'avais fait une interview pour clarifier les choses alors qu'on m'annonçait ailleurs : le seul qui pourra me faire partir de Marseille, c'est moi. Comme Robert Pirès, je prends la décision de rester au mercato d'hiver parce qu'on veut maintenir le club. Pourtant, il n'y a aucun joueur marseillais des époques suivantes qui a vécu ce qu'on a vécu dans le vestiaire de la Commanderie avec les groupes de supporters", explique-t-il.

Il est vrai que Chelsea n'était pas satisfait à l'époque de son portier, l'international hollandais Ed De Goey. Ce dernier se rendra notamment coupable quelques semaines plus tard d'une belle erreur d'appréciation à... Marseille, pour un OM-Chelsea, avec un but excentré de Robert Pirès qui touchera les deux poteaux. "Un gardien normal n'aurait jamais encaissé ce but", lâchera, amer, Didier Deschamps, son coéquipier chez les Blues à ce moment-là. Six mois plus tard, Chelsea recrutera Mark Bosnich à Manchester United mais surtout le jeune Carlo Cudiccini, qui finira par s'imposer numéro 1. Pour Porato, une place se libérera à Monaco avec le départ de Barthez à Manchester United à la place de Bosnich. Un transfert à 35 millions de francs, alors que le club phocéen avait acheté Porato à Monaco deux ans avant pour moins de 10 millions. Las, Porato ne fera pas oublier "le divin chauve". La saison suivante, Didier Deschamps débarque en tant qu'entraîneur avec dans ses valises un autre gardien, Flavio Roma. Porato rebondira quelques années plus tard à Ajaccio et croisera à nouveau la route de Chelsea, qui n'est alors plus le même club sous la présidence de Roman Abramovitch. Nous sommes en 2006, Cech et Cudiccini se sont blessés lors du même match et le club de Mourinho doit recruter un nouveau gardien en urgence.

"Je viens de finir mon bail avec Ajaccio. J'ai envie de partir à l'étranger et il tombe cette offre d'essai. Quand j'arrive, j'ai une discussion avec Mourinho qui me dit qu'il me connaît, il veut juste savoir si je suis en forme. Je fais trois jours d'essai. Il y avait Claude Makélélé, Didier Drogba, Michaël Essien... et ça se passe super bien. Le dernier jour, John Terry vient me voir, me dit que si j'ai besoin de quoi que ce soit à Londres, je n'hésite pas. Je me dis que ça sent bon. A la fin de l'entraînement, l'adjoint de Mourinho me dit "merci d'être venu" et derrière je n'ai plus eu de nouvelles", raconte Porato aujourd'hui. Il est parti derrière en Espagne où il fera monter deux clubs en Liga, Alavès et Xerez.