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Comment l'OM essaie de mieux vendre en Angleterre
InterviewPublié le 17/11 à 07:00

Comment l'OM essaie de mieux vendre en Angleterre

L'été dernier, l'OM a réussi à vendre Frank Zambo Anguissa à Fulham pour 30 millions d'euros. Une belle somme pour un club qui a eu du mal à bien vendre ses joueurs ces dernières années. Les dirigeants olympiens tentent actuellement d'y remédier en utilisant les canaux appropriés. Ces canaux, ce sont notamment ces "super agents" dont parle le journaliste Romain Molina dans son nouveau livre, La Mano Negra (éditions Hugo & Cie). Ils se nomment Pini Zahavi, Fali Ramadani ou Kia Joorabchian, et ils redessinent la carte du football mondial au gré de leurs intérêts, mais les clubs y trouvent leur compte. Son livre se dévore comme un polar noir. Un remake des Rivières Pourpres dans le monde du football. Interview :

Romain, pourquoi un livre sur les agents ? Que trouve-t-on de nouveau sur le sujet ?

Romain Molina : "J'ai essayé de traiter les dessous du football de manière différente. On entend généralement parler de mafia ou d'argent sale, alors qu'ici je m'intéresse à ceux qui ont fait ce système. Par exemple, cet Uruguayen que personne ne connait, qui a été un champion d'échecs dans les années 50 et qui, par la suite, à traité plus de 1 000 transferts avec Maradona, Pelé ou encore Klinsmann. À partir de ce type qui a tout inventé, je suis remonté jusqu'à aujourd'hui pour expliquer le système, avec tout ce que cela comporte comme criminalité, politique ou espionnage dans des affaires dont on n'a jamais entendu parler en France".

Il y a un personnage-clé, Pini Zahavi, qui est considéré comme un "super agent", peut-être le plus influent du football mondial...

RM : "Oui, c'est un ancien journaliste israélien qui est devenu agent au début des années 80. C'est le seul agent qui a des relations politiques et diplomatiques dans le monde entier. Dans les faits, il représente très peu de joueurs, comme Neymar par exemple. Mais sa patte est présente sur de très nombreux transferts, car il permet de débloquer des situations".

On en a beaucoup entendu parler en Angleterre ou lors du transfert de Neymar au PSG, mais aussi à l'OM l'été dernier...

RM : "Oui, il a eu quelques rendez-vous avec la direction, en compagnie d'un de ses adjoints, Humberto Paeva, un jeune Brésilien assez brillant. Il l'avait placé dans un de ses clubs en Belgique au poste de directeur sportif, et aujourd'hui, il le forme comme agent. C'est lui qui est à l'origine de l'offre du Sporting de Lisbonne pour Clinton Njie cet été, même si le deal ne s'est pas fait pour d'autres raisons".

On a aussi parlé de Pini Zahavi lors du transfert de Radonjic, non ?

RM : "Tout à fait. Là encore, on retrouve l'un de ses partenaires avec le Macédonien Fali Ramadani. C'est lui qui a finalisé le deal, même s'il ne représente pas officiellement le joueur. C'est un facilitateur, comme Zahavi. Je sais qu'il y a eu d'autres rendez-vous entre ce dernier et la direction de l'OM ces derniers mois. Je ne connais pas la raison, mais il s'agit certainement de préparer d'autres transferts grâce à son influence".

Pour aider l'OM à mieux vendre en Premier League ?

RM : "C'est possible. Ces dernières années, l'OM a essayé de faire partir des joueurs en Angleterre, mais les offres n'étaient pas toujours à la hauteur de ses attentes. Avec Zahavi, c'est beaucoup plus facile grâce à ses relations. Il a, par exemple, joué un rôle dans le transfert de Zambo Anguissa pour débloquer la situation. L'OM peut faire appel à lui pour réussir enfin à obtenir une belle offre pour Florian Thauvin, ce que Jean-Pierre Bernès n'est pas parvenu à faire. L'OM a besoin de rentrées financières, et Zahavi est capable de trouver ça. On parlera aussi bientôt de Bouba Kamara, car Kia Joorabchian, l'un des élèves de Zahavi, s'y intéresse de très près à travers son associé français Mikaël Sylvestre. Tout cela pour dire que si l'OM a besoin de liquidités, il n'y a pas beaucoup d'agents capables de faire sortir des offres de 40 ou 50 millions d'Angleterre, et ces gens peuvent le faire".