Batshuayi-Gignac, casse tête pour Bielsa ?

Quatre buts en trois matchs (et trois mi-temps) de préparation. Allez, trois et demi pour les pointilleux puisqu'il est bien aidé par un défenseur allemand sur le premier, face à Leverkusen. Mais qu'importe, Michy Batshuayi a déjà fait son trou en un temps record.
Evidemment, la prudence reste de mise, le championnat n'ayant pas encore commencé, mais les buts, et surtout les attitudes de Michy laissent entrevoir de sérieux maux de têtes pour les futurs adversaires de Ligue 1. En remontant à l'annonce de son transfert, il y a un mois, il fallait creuser du côté des contacts en Belgique pour se faire une idée sur le bonhomme, car il faut reconnaître qu'en dehors des scouts spécialisés, peu de monde s'intéressait à l'attaquant du Standard. Mais les chiffres étaient déjà parlants : 23 buts lors de la dernière saison. Pas mal pour un gamin de 20 ans, exclu du centre de formation d'Anderlecht pour mauvais comportement. Seul accroc, il ratera de peu le voyage au brésil pour une baisse de forme en play-offs. Un mal pour un bien pour les dirigeants marseillais qui ne tergiverseront pas au moment de conclure rapidement le transfert. faisant fi du sempiternel "il faut vendre avant d'acheter".

Une idée validée par le plus belge des consultants en France, Stéphane Pauwels de Téléfoot et RMC. Pour lui, Michy est un danger devant le but, mais aussi pour la concurrence :

"S'il rentre bien tout de suite lors de ses deux ou trois premiers matchs, je vous préviens, il ne sortira plus de l'équipe. Il va très vite, il a le sens du but, c'est un malin... Il est complémentaire avec Gignac, il bouge, il prend la profondeur, ça peut vraiment être intéressant. Il est capable de marquer dans des angles de folie, il a une bonne frappe des deux pieds. J'aurais aimé le voir à la coupe du monde, car pour moi il a plus de marge de progression qu'un Lukaku. En tous cas, l'OM ne s'est pas planté. C'est un vrai recrutement".

Autre téléspectateur attentif, pour Canal Plus, Pierre Ménès. Lui aussi a remarqué les fulgurences de Batshuayi, et lui aussi le voit bien aux côtés d'APG : "De toute façon, un club comme l'OM doit avoir deux bons avant-centres. Ses qualités sont différentes de Gignac, que j'ai trouvé pas mal du tout. Il appartient à cette nouvelle génération belge, avec une excellente réputation. Il l'air d'avoir faim et de jouer sans pression. Mais Gignac, c'est seize buts l'an dernier, ça se respecte. Et abondance de biens ne nuit pas".

Batshuayi complémentaire de Gignac ? Certainement, mais ce n'est pas gagné d'avance. Car si l'on se fie aux premiers enseignements de la tactique de Bielsa sur les matchs amicaux, c'est une pointe, un point c'est tout. On l'a vu, jusque là, l'Argentin fait jouer Gignac en première mi-temps, et Michy en deuxième, pas les deux en même temps : "Vu son travail sur les trois premiers matchs, constate notre consultant Bernard Rodriguez, je ne vois pas Bielsa changer son système à une pointe. Je le vois commencer avec Gignac en championnat, à moins d'une surprise face à Bari. Ou un départ surprise ! Sans ça, Batshuayi sera plus destiné à faire péter les verrous en fin de match".

Effectivement, Bielsa a testé plusieurs schémas derrière, au milieu, mais pas devant. On a pu voir un Gignac, précis, à l'affût et pesant sur les défenses, et derrière, un Batshuayi au jeu beaucoup plus direct, attiré vers le but et multipliant les appels surpuissants dans l'axe, avec succès d'ailleurs. Difficile de trancher, mais les stats et le profil du Belge pourraient bien faire la différence. A Bielsa de choisir. Le match est lancé, et on ne va pas s'en plaindre.