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Villas-Boas : un sans-faute en terme de comm' à l'OM
Autour de l'OMPublié le 24/07 à 07:00

Villas-Boas : un sans-faute en terme de comm' à l'OM

Pour le moment, le nouveau coach de l'OM séduit par sa communication, qu'elle soit destinée à la presse ou à ses joueurs.

On juge un entraîneur d'abord grâce à ses résultats, évidemment, mais aussi par sa manière de communiquer. La comm' est même devenue primordiale pour les coachs aujourd'hui en Ligue 1, sachant que les nouvelles exigences des clubs et surtout de la LFP leur imposent des conférences de presse à peu près pour tout et n'importe quoi. Une règle du jeu pénalisante pour certains, que l'exercice rebute et qui ne sont jamais à l'abri de se tirer une balle dans le pied à cause d'une phrase mal formulée ou d'une franchise excessive. Pour d'autres, notamment les plus jeunes, la règle est intégrée dès leur entrée dans le métier et s'apparente à un jeu d'enfant. C'est le cas d'André Villas-Boas (41 ans), qui au contraire d'un Vahid Halilhodzic (67 ans), navigue en salle de presse comme un poisson dans l'eau.

Un sourire séduisant, une franchise à toute épreuve, une intelligence qui transparaît et un humour rafraîchissant

Évidemment, le Portugais vient d'arriver, et il succède à un Rudi Garcia figurant désormais au Panthéon des entraîneurs les plus vilipendés de l'histoire du club. Mais l'ancien coach de Porto dispose aussi d'atouts naturels assez rares dans le milieu. Déjà, il n'a jamais été joueur, ce qui lui évite la méfiance maladive de ces derniers vis-à-vis de la presse. De plus, issu d'une famille de la haute bourgeoisie portugaise, il n'a jamais connu la galère. Il s'est lancé lui-même dans le métier à 17 ans et a connu immédiatement une réussite insolente avec Porto dès ses débuts au plus haut niveau, avant d'enchaîner les postes prestigieux. Tout cela l'a mis à l'abri du mal endémique chez les coachs du monde entier et particulièrement de la ligue 1 : la paranoïa, et ce n'est pas un détail. Quand les autres voient les journalistes comme des ennemis et se renferment à la moindre critique sur les réseaux sociaux, AVB affiche en permanence un sourire séduisant, une franchise à toute épreuve, une intelligence qui transparaît et un humour rafraîchissant. C'est le cas lorsque l'OM présente un niveau désastreux lors de ses premiers matches de préparation, en reconnaissant qu'il en est le principal responsable, mais aussi lorsqu'il s'agit de commenter le premier carton jaune d'Alvaro Gonzalez, déjà averti pour ses premières minutes sur le terrain : "C’est la caractéristique d’Alvaro, c’est un joueur agressif. Et malheureusement, le joueur de Saint-Étienne a senti cette personnalité" (voir la vidéo).

Bien sûr, on pouvait dire à peu près la même chose de Rudi Garcia à ses débuts

De l'avis de tous ceux qui ont suivi la préparation de l'OM et ont pu fréquenter AVB au quotidien, notamment aux États-Unis, ses premiers pas sont totalement réussis. Déjà, le polyglotte affiche une belle maîtrise du français, et ça aide. Cette aisance lui permet de ne pas dire que des banalités en conférence de presse, mais aussi de séduire en aparté lors de discussions informelles, ou encore d'évoquer avec franchise le mercato de l'OM. Cet atout séduction a aussi l'air de fonctionner auprès des joueurs, ravis d'être sous les ordres d'un coach pas beaucoup plus âgé qu'eux, et dont le CV prestigieux leur parle. On peut le constater au quotidien avec les sourires affichés, alors que le contexte général du club et les premiers matches amicaux auraient pu plomber l'ambiance. Bien sûr, on pouvait dire à peu près la même chose de Rudi Garcia à ses débuts. Le nom et le palmarès de l'ancien Romain claquaient, et lui aussi disposait d'un charisme physique indéniable. Mais, quand Garcia éveillait déjà des soupçons sur sa sincérité et son attachement à son image avant tout, AVB donne l'impression d'une sympathie et d'un charme naturels difficiles à remettre en cause pour le moment.

Évidemment, cette première impression peut-être rapidement balayée par une série de mauvais résultats. Mais, pour le moment, Villas-Boas fait un sans-faute en terme de comm'. Et ça compte...