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Villas-Boas : la carte jeunes
Autour de l'OMPublié le 13/10 à 01:00

Villas-Boas : la carte jeunes

Après 9 journées, un coach de l'OM a-t-il déjà lancé autant de jeunes qu'André Villas-Boas ?

Si le Champions Project a fait long feu depuis longtemps, un des chapitres de la profession de foi de l'OM de Frank McCourt est encore d'actualité, et encore plus depuis le début de la saison. Ce chapitre, c'est la volonté de développer la formation de l'Olympique de Marseille, longtemps laissée en jachère depuis des décennies. En effet, même s'il faut avant tout reconnaitre que le contexte financier est favorable, on s'aperçoit que les jeunes du centre de formation présents dans l'effectif de l'OM prennent une place importante dans le travail d'André Villas-Boas. Tout a commencé au mois de juillet, lorsqu'il a fallu faire le nombre pour les stages de préparation de l'équipe. Le coach portugais n'a pas hésité à piocher dans la pépinière olympienne, et pas qu'un peu. Alors que l'on pouvait pressentir la présence des têtes d'affiche de la nouvelle génération que sont Isaac Lihadji (17 ans), Niels Nkounkou (18 ans) ou encore Alexandre Phliponeau (19 ans), AVB a carrément rempli le caddie avec les jeunes pros Ahmadou Dia (19 ans), Ali Mohamed (20 ans), Lucas Perrin (20 ans), Florian Chabrolle (21 ans) et Marley Aké (18 ans), auxquels il faut ajouter des bébés tels que Simon Ngapandouetnbu (16 ans), Cyril Khetir (18 ans), Aaron Kamardin (17 ans) ou Zacharie Iscaye (18 ans). Inutile de dire que ce contingent est certainement le plus important observé ces dernières années à l'OM.

l'OM a déjà lancé plusieurs jeunes par le passé, mais on s'aperçoit que ceux-là affichent certainement une qualité supérieure à leurs prédécesseurs

Un contingent qui s'est certes considérablement réduit une fois le championnat démarré, mais on s'aperçoit qu'AVB a de la suite dans les idées, puisqu'il n'a pas hésité à lancer en Ligue 1 quatre minots avec Perrin (3 matches, 283 minutes de jeu), Lihadji (2, 29), Chabrolle (1, 21) et Aké (1, 12). Pas franchement une révolution, car l'OM a déjà lancé plusieurs jeunes par le passé, mais on s'aperçoit que ceux-là affichent certainement une qualité supérieure à leurs prédécesseurs. En effet, l'OM a rarement été aussi bien représenté dans les différentes sélections de jeunes, et l'intérêt de gros clubs étrangers pour certains d'entre eux est réel. Il y a eu évidemment l'épisode des négociations pour Bouba Kamara, et plus récemment celui concernant Isaac Lihadji ou encore le prometteur Cheik Souaré. On doit aussi évoquer la signature professionnelle du gardien Simon Ngapandouetnbu (16 ans), blindé fissa avant de se faire attraper par les filets des recruteurs étrangers.

"Quand Jambay et Marquet jouaient dans les couloirs, ils avaient Caso et De Wolf dans l'axe, Barthez derrière eux, et Dib juste devant"

En fait, dans l'histoire récente du club, seule la saison de Marcelo Bielsa se rapproche de ce cas de figure. À l'époque, le sorcier argentin n'avait pas hésité à faire confiance à de jeunes pousses telles que Stéphane Sparagna, Baptiste Aloé, Gaël Andonian et Bilel Boutobba. Portés par le collectif, ils s'en étaient plutôt bien sortis, mais la suite de leur carrière s'est avérée moins enchantée, aucun ne jouant aujourd'hui au plus haut niveau. En creusant un peu plus loin, on s'aperçoit que la saison la plus prolifique en apport de jeunes formés au club remonte à 1994-1995, lorsque l'OM a été rétrogradé en D2 avec Marc Bourrier, puis Gérard Gili aux commandes. Si l'équipe était encore constituée de stars comme Barthez, Casoni, Durand, Dib, Germain ou Cascarino, on comptait également une belle brochette de jeunes issus du centre. On a pu découvrir Hamada Jambay, Didier Wacouboué, Jean-Christophe Marquet, Olivier Echouafni, Ludo Asuar, Cyril Revillet et bien sûr Marc Libbra, même si ce dernier s'était déjà illustré lors de la saison précédente. Tous ont apporté leur pierre à l'édifice et la plupart ont effectué une belle carrière au plus haut niveau, comme l'explique au Phocéen leur chef de file Marc Libbra : "Le centre dirigé à l'époque par Henri Stambouli était très performant, car on a pratiquement tous fait une belle carrière derrière. Mais, si on a réussi, c'est parce qu'on avait à côté de nous des références comme Barthez, Casoni, De Wolf, Dib, Durand... et c'était facile. Aujourd'hui, sans mettre en cause la qualité des jeunes, le contexte est différent, car l'équipe a du mal à tourner et les cadres sont peu nombreux. Quand Jambay et Marquet jouaient dans les couloirs, ils avaient Caso et De Wolf dans l'axe, Barthez derrière eux, et Dib juste devant. Vous comprenez la différence ? C'est beaucoup plus dur pour un Perrin aujourd'hui, ou un Lihadji quand il rentre". Difficile de dire le contraire, effectivement. Mais, cet afflux de jeunes procure tout de même un vent d'air frais apprécié par les supporters. À Villas-Boas de savoir les guider vers le plus haut niveau.