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Villas-Boas, côté pile et côté face
Autour de l'OMPublié le 19/03 à 01:00

Villas-Boas, côté pile et côté face

Le coach portugais de l'OM a réalisé un sans-faute depuis son arrivée, mais il n'est pas un saint pour autant.

Parmi les entraîneurs de l'ère contemporaine de l'OM, André Villas-Boas a réussi le tour de force de figurer comme l'un des coachs les plus adulés en compagnie de Didier Deschamps et Eric Gerets (voire Bielsa pour les adeptes), les plus regrettés depuis l'intouchable Raymond Goethals. Une sacrée performance en seulement dix mois, sachant qu'une bonne trentaine de techniciens (ou supposés) se sont succédé sur le banc du Vélodrome depuis le départ du Belge en juin 1993. Ceci dit, en côtoyant le Portugais au fil des semaines et des conférences de presse, on ne voit pas comment il aurait pu en être autrement. En effet, l'ancien prodige de Porto a non seulement ramené les résultats sur le Vieux-Port, mais il a aussi installé à l'OM une ambiance et une image de marque que le club olympien n'avait plus connues depuis longtemps. Attention, AVB a aussi ses petits défauts, mais son aura n'a aucun mal à les estomper.

Pourquoi il a déjà réussi son pari

À cette question, il y a déjà une réponse principale. Dès son arrivée, alors qu'on ne lui avait rien demandé et qu'il n'y avait aucune visibilité sur la valeur d'un effectif qui avait failli la saison précédente, AVB s'est mis lui-même en première ligne en désignant la Champions League comme objectif. Un but que sa direction s'est bien gardée de prendre à son compte et qu'il a pratiquement atteint à dix journées de la fin. Premier tour de force. Le deuxième figure dans la performance d'avoir réalisé le premier avec un effectif réduit. Avec seulement trois recrues, qu'il est allé chercher avec son ami Andoni Zubizarreta, il a réussi à transfigurer l'équipe avec des moyens très limités. Ce qu'on appelle taper dans le mille. Dans le même registre, sa gestion des joueurs est remarquable, et ces derniers le lui rendent bien. Résurrection d'Amavi, explosion de Radonjic en supersub, intégration parfaite de Rongier, tout comme la gestion de Strootman en remplaçant. On peut même ajouter l'installation à gauche de Payet ou le renouveau de Mandanda via le brassard de capitaine. Enfin, sa communication est parfaite. Claire, sincère, jamais démagogique... au point qu'il faut creuser profond pour être en désaccord avec lui.

Il y a tout de même des petits défauts

Ces défauts sont apparus ces dernières semaines, comme par hasard celles qui ont vu l'équipe entrer dans le money-time. Tout d'abord sa sortie sur l'arrivée en catimini de Paul Aldridge à l'OM. En fait, il est difficile de trancher s'il s'agit d'un faux pas ou d'une sortie salvatrice, mais nombreux furent ceux qui y ont vu une manière de préparer le terrain à un départ en fin de saison. Un peu lorsqu'il évoque le sombre horizon en matière de recrutement. "On a eu le sentiment qu'il se détachait parfois de l'OM, expliquait Romain Canuti lors du dernier Talk Show (voir la vidéo ci-dessus). Notamment lors de cette fameuse conférence de presse. Il n'a pas répondu spontanément, il savait ce qu'il allait dire dès le matin". C'est clair, mais ça a aussi le mérite d'annoncer la couleur. La franchise, toujours... On a aussi noté une nervosité grandissante au fur et à mesure que les matches devenaient compliqués, notamment avec les arbitres. Ces derniers n'ont pas été épargnés par le portugais, alors qu'il ne nous avait jamais habitués à ce petit côté parano. "Il y a toujours chez lui une part de calcul, confirme le journaliste de L'Équipe à Marseille Mathieu Grégoire, et ce n'est pas forcément un défaut. Même chose sur son côté mauvais joueur, mais c'est dans sa nature". C'est même certainement ce côté mauvais joueur qu'il a su insuffler à une équipe qui avait totalement perdu la gnaque, alors tant mieux. Une somme de défauts qui, au final, ne pèse pas lourd. Un côté sombre qui ressortira sûrement de manière beaucoup plus claire si, d'aventure, il se faisait la malle en juin. Mais, pour le moment, AVB fait incontestablement un carton plein, et on n'a pas envie que ça s'arrête.