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Tudor : "Le plan B n'existe pas", ah bon ?
Autour de l'OMPublié le 18/03 à 15:00

Tudor : "Le plan B n'existe pas", ah bon ?

Interrogé sur la possibilité d'avoir un plan B, Igor Tudor a été plutôt catégorique, laissant parler sa philosophie.

Droit dans ses bottes et sûr de ses idées qui ont conduit l'OM à une solide 2e place en Ligue 1 après 27 journées, avec un total de points admirable qui flirte avec les records historiques du club (56 points), Igor Tudor est un entraîneur atypique, qui fait partie de ces coachs modernes, avec une philosophie de jeu ancrée et la volonté d'imposer son jeu à chaque rencontre. Le tout dans un système presque immuable en 3-4-2-1. Focus.

Lens, la relance par le plan B

L'OM est actuellement dans sa 2e série de résultats compliquée après celle du mois d'octobre. Le jeu du mois de janvier est moins clairement établi depuis quelque temps et les résultats en pâtissent, notamment depuis la démonstration de force en 8e de finale de Coupe de France contre le PSG. Un match référence en matière tactique et sur les fameuses idées de jeu. Tout près de l'OM, à deux points, on retrouve Lens. Les hommes de Franck Haise étaient englués dans une série noire de résultats et le technicien a activé un plan B. Il a mis de côté son 3-4-3 qu'il utilise depuis 3 ans sans discontinuer, pour passer à un plus traditionnel 4-2-3-1 sur les deux derniers matchs. Et les Nordistes ont relancé la machine avec un nul contre Lille (1-1) et un succès probant à Clermont (0-4). C'est un exemple parmi d'autres, et on pourrait aussi évoquer les plans B qui ne fonctionnent pas, et il y en a beaucoup.

Tudor : "Le plan B ça n'existe pas"

Igor Tudor, interrogé sur la possibilité d'avoir un plan B, a été plutôt catégorique, laissant parler sa philosophie : "Si vous demandez à n'importe quel entraîneur, je pense qu'il pourra vous dire que les plans A, les plans B, ça n'existe pas. Le plan B n'existe pas. Si on a un plan, ça veut dire qu'on a une idée de jeu, et cette idée de jeu, on essaie de la transmettre à l'entraînement. Ce n'est pas quelque chose qui se fait à la mi-temps où on va dire "bon, là on va changer un peu de système, essayer d'être plus bas, et cetera". Non, c'est quelque chose qu'on travaille à l'entraînement, qu'on essaie d'améliorer. Après, peut-être que les autres équipes se préparent mieux défensivement aussi. Il faut dire que si on demande à n'importe quel entraîneur, ce sera plus simple de préparer une belle défense avec un jeu en contre-attaque, que de réussir à avoir une bonne attaque en général. C'est quelque chose qui concerne l'entraîneur, mais au final, ce sont les joueurs qui décident sur le terrain et l'entraîneur ne peut pas être là à courir, à faire des passes. Ça dépend de l'entraîneur jusqu'à un certain point".

L'exemple de Nagelsmann

Ils sont nombreux dans le football moderne, les coachs qui ont cette volonté d'imposer leur jeu, à tous les matchs, sans sortir de leur plan de base. Mais certains arrivent à créer des plans de secours. Un des exemples les plus récents, c'est le Bayern de Julian Nagelsmann, en Ligue des Champions. Il a su changer complètement le style de jeu de son Bayern habituellement très offensif pour s'adapter à la vitesse de Kylian Mbappé et le neutraliser : "On voulait trois défenseurs derrière le ballon, normalement, nous avons deux latéraux très offensifs, mais ce n'était pas le but aujourd'hui. Ce n'est pas dans nos habitudes de rester bas, nous préférons presser haut, mais contre Paris ça n'aurait servi à rien". Le technicien bavarois évoluait ce soir-là en 3-4-3, mais il use aussi souvent du 4-2-3-1 ou même d'un 3-1-4-2 ultra offensif. Si la majorité des techniciens ont un système grandement préférentiel, certains coachs préfèrent donc user de plusieurs systèmes qu'ils adaptent en fonction de leurs adversaires. En Ligue 1, Christophe Galtier et Bruno Génésio sont dans cette mouvance, Haise semble y venir, mais ce n'est pas le cas de Philippe Clément à Monaco qui ne touche pas à son 4-4-2.

Et Tudor dans tout ça, n'a-t-il vraiment pas de plan B ?

S'il affirme que non, Igor Tudor a bien un plan B qu'il utilise souvent. Le remplacement de Guendouzi par un joueur offensif à la mi-temps. Passer d'un joueur presseur à un créateur, c'est bel et bien un plan B. Et contre Paris ? Le rôle de Valentin Rongier dans la victoire fut précieux. Avoir ce joueur capable de passer de numéro six à libéro sur certaines phases était un joli coup. Les organisations défensives aussi ne sont pas toujours les mêmes. Tantôt l'OM défend avec une ligne défensive de cinq joueurs, mais parfois elle est seulement de quatre. Même chose en attaque, quand Mbemba joue latéral droit en construction pour permettre à Clauss d'entrer et proposer dans le coeur du jeu. Plus que des plans B, Tudor offre des variations tactiques à son plan A. Car lui-même le sait, personne ne peut jouer toujours pareil et il faut éviter d'être trop lisible et stéréotypé. Même un Pep Guardiola ou un Jurgen Klopp savent user de variations tactiques quand le besoin s'en fait sentir. Finalement, dire qu'il n'y a pas de plan B relève plutôt d'un avis philosophique que d'un acte concret sur le terrain. L'essence même de ce discours est de manifester une volonté farouche de ne pas dévier d'un cap. De la détermination et de la conviction qu'il infuse à ses joueurs depuis sa prise de fonctions en juillet.