Tout compte fait, il n'est pas si mal notre projet...

Soyons honnêtes. Si nous avions vu, il y a un an, débarquer Marcelo Bielsa et Luis Campos à la Commanderie, nous aurions été nombreux à sauter au plafond. Le retour d'un Loco aux mains libres, accompagné de l'architecte portugais du miracle monégasque était un rêve pour une majorité de supporters marseillais, et il fut même à deux doigts de se réaliser avec la vraie fausse arrivée de Gérard Lopez à la tête du club. Rendons grâce aujourd'hui à Margarita Louis-Dreyfus d'avoir opté pour le projet concurrent, quitte à faire un trait sur celui que l'on a tant aimé, avec toute l'imagerie romantique qui allait avec.

Ce romantisme à la sauce Bielsa, les pauvres Lillois n'en ont eu que l'image à défaut d'en avoir le goût. Car, en fait, l'Argentin n'a rien fait d'autre que du Bielsa dans le Nord. Absence lors du jour de la reprise l'été dernier, contestation des choix de recrutement, obstination dans les choix tactiques, conférences de presse apocalyptiques et, finalement, divorce affiché avec son directeur sportif. En gros, tout ce que l'on a aimé ici jusqu'à l'inévitable clash. Seule différence de taille : il n'a pas claqué la porte, mais l'a vue se refermer sur lui après un premier tiers de championnat catastrophique en terme de résultats.

À l'heure de faire le bilan des deux projets, on constate avec soulagement que le nôtre n'est finalement pas si mal. Quand le LOSC empilait les jeunes pousses venues du monde entier dans le but de réaliser des culbutes, l'OM a fait le choix du résultat immédiat avec des internationaux expérimentés. On peut certes regretter le manque d'originalité de ce recrutement sans véritable risque ni imagination, mais force est de constater que l'OM est au rendez-vous alors que le LOSC est à la cave. Idem en terme de perspectives financières, avec des Olympiens bien placés dans le peloton de chasse aux trois premières places face à des Lillois qui vont payer très cher leur expérience exotique.

En fin de compte, quand l'OM se voit doté d'un socle solide avec Garcia, Zubizarreta, Mandanda, Rami, Amavi, Sanson, Gustavo, Thauvin et consorts, le LOSC doit repartir à zéro, sans socle, sans entraîneur, sans équipe, dans une situation financière dramatique et avec le seul maintien en perspective. Tout compte fait, il n'est pas si mal notre projet, non ?

Camille Daurès