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Rolando, ou comment retourner une situation désespérée
Autour de l'OMPublié le 05/02 à 07:00

Rolando, ou comment retourner une situation désespérée

S'il y en a un que l'on n'attendait pas sur ce type de questionnement, c'est bien Rolando. Arrivé à l'été 2015 dans des conditions mouvementées, le Cap-Verdien n'a pas franchement été accueilli avec les clameurs du public. Bielsa venait de partir dans les conditions que l'on sait et le recrutement était qualifié par beaucoup de fantaisiste, pour ne pas dire pire. On évoquait la présence en sous-main de Doyen Sport, et le profil de l'ex-international portugais trimbalé depuis deux saisons en prêt à Naples, L'Inter de Milan puis Anderlecht sans grand succès symbolisait la morosité ambiante du moment. Que venait faire à l'OM ce défenseur à l'ancienne en fin de course, à la relance hasardeuse et à la vivacité d'un 36 tonnes acheté 1,5 million d'euros ? Rien de bon, si ce n'est conforter l'idée que la direction de l'époque faisait n'importe quoi.

Il a mangé tous les concurrents

Dur, pour ce joueur de devoir condamné aux moqueries des supporters avant même de démontrer quoi que ce soit sur le terrain. La suite va malheureusement leur donner raison, avec des performances poussives, voire pires. Ses coéquipiers ne font guère mieux, mais Rolando concentre l'animosité du public vis-à-vis de cet OM devenu insupportable. Même Franck Passi n'en veut pas et lui préfère Doria, c'est dire... Mais, avec le rachat du club par Frank McCourt, le vent peut tourner, et contre toute attente, l'ami Rolando va s'y engouffrer. Dans un premier temps, le nouveau coach Rudi Garcia veut bétonner une défense trop perméable, et faisant fi des préjugés, il va s'appuyer sur le Portugais. Un international (19 sélections) quatre fois champion et vainqueur de l'Europa League avec Porto ne peut pas être totalement bidon, et encore moins s'il a connu les joutes de la Serie A, que connait aussi parfaitement Garcia. Un an et demi plus tard, Rolando a eu raison des Rekik, Fanni, Hubocan, Doria ou encore Abdennour qu'on lui a mis dans les pattes. Solide au poste, il enchaîne les prestations convaincantes sans faire de bruit et forme avec Rami un duo de déménageurs sur lequel Garcia peut compter les yeux fermés. Voilà ce qui s'appelle retourner une situation désespérée, et Rolando ne le doit qu'à lui-même.

Un roc pour Garcia

Tant et si bien que l'Inter lui fait du pied lors du dernier mercato, et qu'aujourd'hui, arrivant en fin de contrat en juin prochain, on se prend à imaginer une prolongation pour cet employé modèle de 32 ans. Lui même y pense, comme il l'expliquait il y a trois semaines : "Je suis bien ici, j'ai vécu des choses difficiles mais aujourd'hui il y a un beau projet et j'en fais partie. J'ai eu une petite conversation avec le coach, on s'est dit des choses importantes pour nous et pour le club. On ne sait pas ce qui peut se passer, ça dépend de beaucoup de choses". Effectivement, cela dépend de l'ambition que sera celle des dirigeants l'été prochain, mais aussi du dossier Aymen Abdennour, prêté pour deux saisons par Valence. Il y aura aussi peut-être le retour de Doria. Rien de très effrayant, en somme, pour le colosse du Cap-Vert. Ce sera certainement à Rudi Garcia de trancher, lui qui confiait il y a deux semaines : "Il sait ce que je pense de lui, Rolando est un joueur très très important, sous côté à mon avis. C’est un roc, et en plus c’est un mec bien. Ce serait une bonne chose de le prolonger quelques années pour encadrer les jeunes et pour continuer ses performances sur le terrain". Rien de définitif, mais on peut considérer ça comme une bonne indication. Quoi qu'il arrive, l'ancien paria tient enfin sa revanche, et vu d'où il est parti, c'est déjà beaucoup.