Rado et Balo sont (enfin) dans le bateau

Parler de satisfactions à la suite du désespérant OM-Lille n'est pas un exercice facile, et pas franchement la première chose qui nous vient à l'esprit. Pourtant, comme lors des matches précédents face à Monaco, Saint-Etienne ou Caen, tout n'est pas à jeter. La bonne forme de Lopez ou la montée en puissance de Strootman, par exemple, sont autant de points que nous pourrions soulever, si les résultats et l'ambiance autour de l'équipe n'étaient pas aussi tendus. Deux éléments qui ont, d'ailleurs, encore tiré leur épingle du jeu vendredi soir. Mais, aujourd'hui, c'est plutôt vers l'attaque - secteur maudit depuis le début de la saison - que nos regards et nos espoirs se tournent. On ne parle pas de Thauvin et Mitroglou, en dessous de tout face aux Lillois, mais de la paire Radonjic - Balotelli. Un duo surprenant sur lequel Garcia (ou un autre) ferait bien de s'appuyer sur les matches qu'il nous reste.

Nemanja Radonjic est un cas à part depuis le début de la saison. Totalement inconnu à son arrivée en août dernier, le jeune ailier serbe affichait le parfait portrait-robot de la recrue idéale pour le suiveur olympien. Ces pépites venues de loin que l'on attend (souvent en vain) lors de chaque mercato, tranchant enfin avec les poids lourds en fin de course plombant régulièrement les finances du club. Malheureusement, l'ancien dynamiteur de l'aile gauche de l'Etoile Rouge n'a rien dynamité d'autre que sa flatteuse réputation depuis son arrivée. Technique brouillonne, passes hasardeuses et adaptation ratée ont transformé la pépite Rado en arnaque présumée. Naturellement, le Serbe a rapidement disparu des radars et, paradoxalement, c'est peut-être ce qui est en train de le sauver. Dans le marasme actuel, Nemanja s'est enfin mis en évidence en se montrant dangereux dès les premières minutes face à Lille, inscrivant même un but malheureusement refusé. Il s'est certes éteint dans la deuxième partie du match, mais a montré plus en une mi-temps qu'en six mois. Avec l'arrivée d'un Balotelli qui aura besoin d'ailiers de débordement, on se dit que l'heure de Radonjic est enfin venue.

Mario Balotelli, justement. Hors de forme, à peine débarqué, l'Italien n'aurait même pas dû être sur la feuille de match. Il l'a pourtant été, et il lui a suffi de 20 minutes pour montrer plus que Germain et Mitroglou réunis en une demi-saison. Accueilli sous les ovations d'un public pourtant fâché, Balo n'a pas eu besoin de multiplier les appels pour se créer des occasions et pour en mettre une au fond. Évidemment, s'enflammer aujourd'hui sur une tête en lucarne dans les arrêts de jeu d'un match déjà perdu serait complètement ridicule. Mais la perspective de jouer les matches qu'il nous reste avec un avant-centre capable de transformer une occasion change quand même beaucoup de chose, tout comme le fait de disposer enfin d'un joueur charismatique capable de ramener un minimum de passion dans une équipe qui en manque tant. Tout cela pour dire que si Rado et Balo pouvaient nous redonner le sourire le temps de quelques matches, on ne crachera pas dessus...