Puisque l'OM vise la LDC, autant s'en inspirer

Autant le dire d'entrée : si la Juve avait logiquement éliminé l'Ajax et si le VAR ne s'était pas invité à la qualification de Tottenham face à City, ce papier n'aurait peut-être pas lieu d'être. Ou plutôt, il confirmerait que le dernier carré de la C1 ne peut plus échapper aux mégabudgets européens, et que si l'OM de Frank McCourt souhaite s'installer durablement dans le haut du panier, il va falloir allonger autrement que ce que fait actuellement le propriétaire américain de l'institution olympienne. Sauf que cette semaine, tout ne s'est pas passé comme prévu, et qu'après le Real Madrid et le PSG en 8es, Guardiola et Allegri sont passés à la trappe en quarts de finale. Sans parler de tremblement de terre total, puisque les trains du Barça et de Liverpool sont arrivés à l'heure, on peut tout de même apprécier le vent d'air frais procuré par la jeune et brillantissime bande de gamins drivée par Erik Ten Hag, mais aussi par le don de soi à l'ancienne du Tottenham de Pochettino. Pourquoi ? Parce que cette redistribution des cartes - toute provisoire qu'elle puisse être - nous enseigne que l'on peut aussi gagner avec des idées, et des hommes pour les appliquer.

Les leçons de Mauricio Pochettino et Erik Ten Hag

À l'Ajax, Erik Ten Hag ne fait que ressusciter l'ADN du club en transformant une équipe bâtie avec quelques dizaines de millions d'euros en une future machine à cash, déjà en marche avec le transfert de De Jong au Barça pour 80 M€ cet été. Mais, cet ancien adjoint de Guardiola au Bayern ne fait pas que ça. Les leçons infligées au Real et à la Juve prouvent à quel point la philosophie d'un entraîneur peut renverser des montagnes si ses joueurs sont prêts à l'appliquer. Même chose à Tottenham, même si le budget n'est pas le même. Mauricio Pochettino a commencé en bleu de chauffe durant 5 ans à l'Espanyol puis à Southampton pour mettre son plan en place. Un football plus direct, fait d'engagement, d'intensité et de caractère, où le festin collectif l'emporte sur les chefs étoilés. Biberonné dans sa jeunesse aux Newell's Old Boys de Bielsa, l'ancien défenseur rugueux n'a pas dévié de sa trajectoire pour se retrouver là où il est aujourd'hui.

L'OM doit trouver l'homme qui fera le projet, et pas l'inverse

Tout cela pour dire que l'OM a tout intérêt à scruter ça de près, d'autant que des phénomènes similaires se produisent actuellement en Ligue 1. Les réussites d'outsiders comme Lille ou Saint-Etienne mettent en avant l'importance du choix des hommes dans un projet. En cela, un Christophe Galtier est un exemple dans sa trajectoire, et ses résultats au long terme dans le Forez puis dans le Nord en témoignent. Soyons honnêtes : Rudi Garcia aurait pu être le bon coach au bon endroit, et il l'a été durant plus d'un an. Mais, l'homme s'est dilué au sein d'un groupe et d'un recrutement disparates, perdant ainsi toute notion d'identité propre. Si les dirigeants se mettent un jour - qui arrivera forcément - sur la piste d'un remplaçant, qu'ils s'inspirent de cette leçon fournie par cette folle Champions League 2018-2019. Au-delà du budget transferts, pensons déjà à identifier et à convaincre celui qui insufflera le tempo et l'identité de jeu. Qu'elle soit française, argentine, espagnole ou allemande, peu importe. L'important sera qu'elle existe, qu'elle s'affirme et qu'elle ne dévie pas au premier nid de poule. Ten Hag et Pochettino sont déjà occupés ailleurs, mais leurs frères existent quelque part. À l'OM de les débusquer.