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OM : Strootman, on aurait aimé que l'histoire soit belle
Autour de l'OMPublié le 14/01 à 17:30

OM : Strootman, on aurait aimé que l'histoire soit belle

C'est officiel depuis quelques minutes : Kévin Strootman va terminer la saison avec le Genoa. Retour sur un mariage qui n'a pas fonctionné entre le Néerlandais et l'OM.

Avant le joueur, il y a l'homme et ce qu'il dégage. Une silhouette, une gueule, un charisme. Affûté, Kévin Strootman n'a jamais provoqué de doutes sur son implication au sein du club olympien qu'il quitte aujourd'hui, au moins pour 6 mois. Non, le probllème, c'était son niveau, tout simplement. Pas exécrable, mais trop short dès que le rythme passait un cran au-dessus. A son arrivée lors de l'été 2018 en provenance de la Roma, pourtant, la majorité des suiveurs et supporters marseillais s'embrasaient pour le Néerlandais. Après une saison terminée à la 4e place sous Rudi Garcia et un joli parcours en Ligue Europa jusqu'en finale, Zambo-Anguissa fait ses bagages et le nom de son remplaçant avait de quoi séduire. Chouchou du Stadio Olimpico depuis de nombreuses années, on annonce ici et là l'arrivée d'un monstre, d'un guerrier comme on les aime, la bave aux lèvres et le couteau entre les dents, capable de muscler sérieusement le milieu olympien. Avec Luiz Gustavo, l'OM tiendrait donc un duo de choc pour aller enfin chercher une participation à la Ligue des Champions, ainsi qu'un nom ronflant qui lançait un signal important à ses concurrents.

Des premiers doutes sur sa complémentarité avec Gustavo

Las, il n'en fut rien. Malgré un bon premier match à Monaco, avec des passes bien senties et un apport intéressant dans l'entrejeu, on s'aperçoit vite que les quelques voix qui tempéraient les ardeurs du coup "monstrueux" de l'OM n'avaient peut-être pas tort. D'abord, il y a le physique du garçon : si le milieu de terrain est affûté et professionnel, ses jambes ne semblent pas suivre quand le jeu accélère. Difficile dans une équipe qui fait le jeu la majorité du temps et qui ne peut se permettre de la jouer en première. A ces doutes naissants, s'ajouteront une difficulté à savoir à quel poste Strootman pourrait bien exploser à l'OM : trop bas en sentinelle et peu efficace pour couper les trajectoires du pied ou de la tête, trop laborieux en relayeur par manque de vista. L'histoire se complique rapidement et au bout de quelques semaines, la cohabitation sur le terrain avec Luiz Gustavo sera un flop retentissant. Utilisé avec Maxime Lopez plus tard durant le championnat, on constatera du mieux, mais cela reste insuffisant à la vue du standing du joueur et l'expérience ne durera pas longtemps. Le board olympien semble avoir tiré la mauvaise carte et balancé un sacré paquet d'argent sur un garçon bien loin d'être la terreur annoncée.

On aurait aimé que ça marche, tant son état d'esprit est exemplaire

C'est que, les attentes étaient immenses. Celui qui a été formé au Sparta Rotterdam avant d'enchainer à Utrecht et surtout au PSV aux côtés de Van Bommel, explose lors de la saison 2012-2013. Il confirmera sous le maillot de l'AS Roma la saison suivante, en même temps que l'arrivée d'un certain Rudi Garcia et réalisera une saison de haute volée avant de se blesser gravement au genou. Après une rechute presque un an plus tard, il sera donc victime de deux saisons blanches et trois opérations, ce dont il aura du mal à se relever. Si à la Roma, il conserve un niveau satisfaisant et surtout l'amour indéfectible des tifosi, Strootman n'est plus le même joueur. Il dispute tout de même 65 matchs en deux saisons avec le club de la Louve et est actif dans leur épopée jusqu'en demi-finale de C1. Un joli pedigree, une réputation de guerrier, un professionnalisme à toute épreuve, un rôle de patron de vestiaire et une mentalité exemplaire : pour toutes ces raisons, on aurait aimé que le mariage entre Strootman et le club marseillais soit beau et dure plusieurs années, tant le tableau "mentalité de champion" collait avec l'OM et la ville. Il laissera finalement un sacré goût de loupé intégral et l'impression d'un carambolage financier pour les dirigeants. Mais pour ce dernier point, ce n'est pas la faute du joueur.