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OM-Nantes : l'éclosion de deux Sud-Américains légendaires
Autour de l'OMPublié le 28/11 à 11:30

OM-Nantes : l'éclosion de deux Sud-Américains légendaires

L'avant-match de Fernand Bonaguidi, la rubrique "historique OM", vous propose aujourd'hui un retour en arrière sur les confrontations entre Marseillais et Nantais et plus particulièrement l'éclosion d'un duo sud-américain sous les couleurs olympiennes.

L'OM rencontre pour la première fois les Nantais en 1959/60, lors de la descente en Division 2 des Marseillais. Il s'agissait d'une défaite 4-2 à Marcel Saupin, Célestin Oliver marquant les deux buts Marseillais. Les deux équipes se croisèrent en 1963, l'OM descendant et Nantes montant pour la première fois en Division 1, et il fallut attendre 1966 pour revoir une rencontre entre les deux équipes, pour une victoire Olympienne au Vélodrome sur un but de Fulgenzy. OM-Nantes, ce furent de superbes rencontres, comme celle de 1979 en Coupe de France où l'OM parvint à remonter 4 buts à domicile mais fut quand même éliminé. Bernard Tapie, lui, se souvient qu'un an après son arrivée, les Olympiens prirent un sévère 5-0 à La Beaujoire, un certain Didier Deschamps y allant même de son but. Il arrivera à l'OM lors de la saison 1989/1990, suivi deux ans plus tard de Marcel Desailly, pour enrichir la légende marseillaise.

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Quand deux fantastiques Sud-Américains jouent aux Nantais un air de samba

Mais "le" OM-Nantes de légende fut celui d'un 32eme de finale de Coupe de France en 1975, avec les duettistes Brésiliens Jairzinho et Paulo César. Le 2 février au Stade Lescure de Bordeaux, les deux fantastiques Sud-Américains ont joué aux Nantais un air de samba avec une superbe victoire 4-0. Ce fut un véritable festival de Paulo César et Jairzinho pour les 20.000 spectateurs, enchantés de l'aubaine et ravis de constater que ce duo si déroutant était capable de transcender une équipe et de désorienter complètement le Champion de France 1973, le FC Nantes emmené par Henri Michel. Un duo, il est vrai, tellement déroutant qu'il parvient à tromper l'adversaire comme le public et même parfois ses partenaires comme Albert Emon ou Bereta. Tout ce qu'ont entrepris les deux compères fut magnifique, avec leur souplesse, leur technique à l'état pur, leurs improvisations tout à fait sud-américaines, leurs astuces, voire leur roublardise qui n'avaient à l'époque pas leur pendant en France. "Paulo aimait faire la fête et aller en boîte de nuit pour danser des heures", se souvient Marius Trésor, coéquipier marseillais du duo brésilien à l'époque. Une fois, il était arrivé en avion de Rio le jour même d'un match. Comme souvent, il était en retard, et on avait dû envoyer la police le chercher à l'aéroport."

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Le jour où Paulo César oublie une rencontre

"Quand Jairzinho est revenu de blessure, il formait une paire incroyable avec Paulo César. On était 13e-14e à Noël, et ensuite on a réalisé une deuxième partie de saison fabuleuse, puisqu'on termine 2eme derrière Saint-Étienne", témoigne Victor Zvunka. Une fois, Paulo César avait carrément zappé une rencontre. Victor Zvunka se souvient : "On jouait à Saint-Étienne. La veille, le rendez-vous pour le départ en bus était fixé à 15h. À 15h45, toujours pas de Paulo. Du coup, on n’avait pas eu d’autre choix que de partir. Et là, sur la route, on voit une voiture doubler le bus à toute vitesse au bout de quelques heures. C’était Paulo qui était dans la voiture d’un journaliste. Paulo était en train de jouer au volley sur la plage et avait complètement oublié le rendez-vous. Quand il nous a rejoints, il était encore couvert de sable."

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Paulo César, ambassadeur de la ville de Marseille

On peu dire aussi que Jairzinho et Paulo furent champions du Monde en 1970 à Mexico avec le roi Pelé, même si Paulo ne joua pas la finale contre l'Italie. Aujourd'hui, à soixante-dix ans passés, Paulo pense encore à ses années marseillaises. "Un beau et merveilleux souvenir, mais j'étais jeune et j'ai fait une erreur : je suis parti trop vite de Marseille. C'était moi, après la saison 1974-1975 qui ai voulu partir pour rentrer au pays et pouvoir jouer avec la sélection brésilienne. J'ai fait la plus grosse bêtise de ma vie en partant. J'ai l'honneur d'être un citoyen d'honneur de Marseille, au titre des 500 personnalités qui ont fait quelque chose pour le rayonnement de Marseille. Je suis un ambassadeur et j'en suis fier."

Et vive la Samba !