OM : le temps de la remise en cause

Celle-là, on ne l'attendait pas. Après un nul poussif à Dijon (0-0) entrecoupé d'une défaite contre Paris en Trophée des Champions, les Nîmois avaient le profil de la victime idéale : lanterne rouge de Ligue 1, plus mauvaise défense, 19e attaque. Soit une bonne occasion pour l'OM de reprendre du poil de la bête et soigner ses maux (une seule victoire lors de ses six derniers matchs avant d'affronter Nîmes) au coeur de l'hiver. Las, il n'en fut rien. L'OM s'incline (1-2) et laisse flotter dans l'air glacial du moment une impression angoissante : celle de décrocher du wagon de tête, mais aussi et surtout que quelque chose ne tourne plus rond dans cette équipe.

Le board marseillais recadre ses joueurs

Arrivé en retard lors de la conférence de presse d'après-match, André Villas-Boas en a avoué la raison et il y a fort à parier qu'il s'agit d'un savon passé à ses garçons. "On a déjà un peu parlé. Demain on va se reparler, puis les prochains jours, c'est important pour nous", déclarait-il alors devant les journalistes. Hier dimanche, c'était au tour de Jacques-Henri Eyraud d'exprimer sa colère. En réunissant les joueurs après l'entrainement matinal, il a sommé ceux en fin de contrat de les rencontrer rapidement afin de leur exprimer leur motivation, sous peine de quitter l'OM dès cet hiver. L'autre aspect de son discours, plus étrange, concernait les joueurs étrangers ne parlant toujours pas français au sein du groupe d'accélérer leur apprentissage agitant là encore la menace d'un départ, en juin prochain cette fois. S'il est difficile de savoir à quel point les murs de La Commanderie ont tremblé, le temps de la remise en cause à tous les étages est venu.

Maintenant que vous avez parlé, agissez !

Car le navire tremble et oui, cette équipe ne tourne plus très rond depuis sa défaite à Rennes (2-1) dans les conditions que l'on connaît. Encore une fois, le coach portugais ne le cache pas : "On a peut-être perdu l'état d'esprit de la saison dernière. On l'avait, on gagnait et on était réguliers. Pour retrouver cet état d'esprit, il faut être régulier." A ce jour, c'est surtout dans la contre-performance que les Olympiens brillent de régularité et l'accusation est collective. Bien sûr, certains joueurs déçoivent plus que d'autres, mais cela ne peut pas tout expliquer. Il y a un mal profond dans cette équipe, qu'il faut identifier pour mieux l'extirper. La fin d'un cycle, un état d'esprit en berne, un manque de motivation, des joueurs moins réceptifs au discours du coach, des esprits perturbés par le mercato et les fins de contrat, un entraineur lui-même moins inspiré, une direction qui n'a pas su gérer ni anticiper ? Aucune réponse ne satisferait de toute façon les supporters. Nous l'avons écrit à maintes reprises ici, à des périodes de la saison différentes : plus que parler, agissez, car il en va de l'avenir de l'OM. Et parce que chacun place sa jauge de patience où bon lui semble, la situation aurait vite fait de s'envenimer. Et cela concerne tout le monde.