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OM-Bordeaux, VAR : accordez vos violons !
Autour de l'OMPublié le 18/08 à 12:00

OM-Bordeaux, VAR : accordez vos violons !

Lors du match nul face à Bordeaux dimanche, les supporters Marseillais se sont demandé à quoi servait le VAR suite une faute non sifflée sur De La Fuente dans la surface.

Après seulement deux journées de championnat de Ligue 1, le VAR fait déjà débat, comme la saison dernière. Sauf que si l'on reprochait à l'époque à l'assistance vidéo d'en faire des caisses et de remplacer l'arbitre central, c'est exactement le contraire qui s'est produit le weekend dernier. En cause, Ruddy Buquet, l'arbitre du match nul entre l'OM et Bordeaux (2-2), coupable de ne pas avoir sifflé un penalty qui semblait évident pour une faute de Mexer dans la surface sur Konrad De la Fuente. Le score est alors de 0-0, l'ailier américain pénètre dans la surface et élimine le défenseur bordelais d'un crochet court. Ce dernier est battu et ne touche pas le ballon, mais il fait clairement obstacle avec sa jambe et déséquilibre nettement l'ex-Barcelonais. Le Vélodrome se lève et attend un coup de sifflet de M. Buquet qui ne viendra pas.

"Ce qui est dérangeant, c'est qu'il n'y ait pas eu la volonté de s'assurer par le biais du VAR que la décision est juste"

Pas de panique, le VAR est là pour revoir l'action et prendre la décision qui s'impose. Pourtant, ni Ruddy Buquet, et encore moins le duo Lesage-Petit à la vidéo ne jugent opportun de prendre le temps de regarder les images. "C'est incompréhensible que l'arbitre ne soit pas alerté par le VAR sur cette action, explique dans L'Equipe un membre du staff olympien. Il a été mis en place justement pour ce genre de cas de figure. On ne comprend pas". Nous non plus, on ne comprend pas. On ne pige pas pourquoi Buquet ne siffle pas, mais surtout pourquoi il ne prend pas une minute pour consulter ses collègues dans le camion. "Que la faute soit nette ou pas, ce n'est pas le problème, explique au Phocéen l'ancien arbitre professionnel marseillais Claude Medam. En revanche, ce qui est dérangeant, c'est qu'il n'y ait pas eu la volonté de s'assurer par le biais du VAR que la décision est juste. Ruddy doit se prémunir et voir si, par sa décision, il ne lèse pas une des deux équipes. Il doit s'adresser aux arbitres du VAR pour être certain qu'il ne s'est pas trompé. C'est la seule chose que je lui reproche, car le reste de son match est tout à fait correct".

"Il y a quelques mois, on sifflait tout et n'importe quoi, et là, on n'appelle plus le VAR pour une faute évidente dans la surface"

À l'inverse, on peut aussi reprocher aux arbitres devant leurs écrans de ne pas avoir aidé leur confrère. En fait, la réponse à toutes ces questions se trouve peut-être dans cette interview accordée ce mercredi à L'Equipe par Pascal Garibian, le directeur technique de l'arbitrage. Dans un article qui ne concerne pas ce fait de jeu, mais plutôt le combat contre les simulations, l'ancien arbitre international explique qu'après une saison dernière controversée, la Ligue 1 s'est mise au diapason de l'arbitrage en coupe d'Europe en laissant le directeur de jeu décider sur ce genre d'action : "Pour les contacts simultanés pied contre pied dans la surface entre l'attaquant et le défenseur, l'objectif est de rester fidèle à la décision de l'arbitre central, qui a souvent le bon placement et le bon ressenti de l'action. On ne doit pas perdre de vue que le foot reste un sport de contact. Les gros plans et les ralentis ne doivent pas trahir la vérité du terrain". OK, sauf que là, la vérité du terrain n'a échappé à personne, que ce soit chez les Marseillais ou l'ensemble des observateurs de la L1, sauf à Ruddy Buquet et ses collègues. "Que les nouvelles consignes offrent plus de liberté à l'arbitre central, pas de problème, explique Claude Medam. Mais là, le retournement est trop brutal. Il y a quelques mois, on sifflait tout et n'importe quoi, et là, on n'appelle plus le VAR pour une faute évidente dans la surface. Les joueurs et le public n'ont plus aucun repère". Encore une fois, il ne s'agit pas de crier au complot ou de dire que l'OM aurait battu Bordeaux grâce à l'utilisation du VAR, mais il aurait été bon de communiquer et d'expliquer les nouvelles consignes avant le début de la saison, histoire d'accorder nos violons... Et de ne pas laisser planer le doute d'une cruelle incompétence.