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Mediapro : Labrune prêt à bouleverser la Ligue 1
Autour de l'OMPublié le 09/11 à 12:00

Mediapro : Labrune prêt à bouleverser la Ligue 1

Le nouveau patron de la LFP se dit prêt à affronter Mediapro pour que ce dernier respecte ses engagements. Il évoque également le niveau de la Ligue 1 en Europe.

Le 8 octobre dernier, on apprenait que Mediapro, le principal diffuseur de la Ligue 1, refusait de payer son échéance du 5 octobre, soit 172 M€. Un séisme pour le football français, dont les clubs accusent déjà des déficits de plusieurs centaines de millions d'euros depuis le début de la crise sanitaire au printemps dernier, et qui a conduit la LFP à contracter récemment un prêt de 120 M€ pour parer à l'urgence pour certains clubs proches du dépôt de bilan. Depuis, les négociations se poursuivent entre l'institution et le diffuseur sino-espagnol qui souhaite revoir le montant des contrats, en tout cas pour cette saison. Son patron, l'Espagnol Jaume Roures, aurait d'ailleurs récemment demandé une ristourne entre 170 et 200 M€, faisant baisser ainsi de 25 % la somme due pour la période 2020-2021. Une demande qui semble innacceptable, même si une conciliation devra forcément être trouvée.

"Je suis prêt à les affronter. Je savais qu'un tel séisme n'était pas à écarter et qu'une renégociation de ces droits télé était à prévoir"

C'est aujourd'hui la mission de Vincent Labrune, ancien président de l'OM actuellement patron de la LFP, qui débute son mandat avec une sacrée affaire à gérer, comme il l'explique ce dimanche dans les colonnes du JDD : "En me présentant à la présidence de la Ligue, je connaissais le contexte général et les risques associés. Et je suis prêt à les affronter. Je savais qu'un tel séisme n'était pas à écarter et qu'une renégociation de ces droits télé était à prévoir. Nous échangeons de façon constructive avec le conciliateur afin de trouver une solution acceptable pour chacune des parties dans le délai le plus court possible. Car du temps, en l'état, nous n'en avons pas. J'attends d'eux qu'ils respectent leur engagement et qu'au minimum ils fassent preuve de responsabilité dans le dénouement de la crise qui nous oppose". Une conciliation que Labrune souhaite rapide, mais qui pourrait bien durer plusieurs mois, tant les enjeux sont colossaux en terme de chiffres.

"Nous devons redessiner le format de nos compétitions, c'est obligatoire. De manière générale, en Europe, il y a trop de compétitions, trop de clubs, trop de joueurs"

En attendant, les clubs tirent la langue, et ce ne sont pas les audiences du nouveau diffuseur qui peuvent les rassurer. En effet, les abonnements à Téléfoot plafonnent de manière inquiétante avec des estimations autour de 500 000 abonnés. On se souvient, par exemple, que le dernier Classique PSG-OM (0-1) n'a rassemblé que 412 000 personnes, soit la pire audience de l'histoire pour cette affiche. "C'était tellement prévisible, explique au Phocéen l'économiste du sport Bruno Fraioli. Même s'il n'y avait pas eu la crise, j'étais prêt à parier que les présidents de club se poseraient rapidement la question des audiences TV des matches. C'est un peu comme BeIN Sports au début. Les dirigeants se plaignaient des audiences faibles, mais là aussi, ils ont tout de suite sauté sur le chèque. C'est pareil pour Mediapro, on ne pouvait pas imaginer une razzia sur les abonnements dès le départ, surtout à ce prix-là". Un horizon peu engageant pour Vincent Labrune, qui souhaite également ouvrir un débat plus général sur le niveau et l'attractivité du foot français en imaginant un nouveau modèle : "Il n'est pas acceptable d'être champion du monde dans le sport le plus pratiqué en France, le troisième pilier de socialisation du pays après la famille et l'école, et de ne pas être une ligue motrice à l'échelon mondial. Nous devons redessiner le format de nos compétitions, c'est obligatoire. De manière générale, en Europe, il y a trop de compétitions, trop de clubs, trop de joueurs. Ça tire le niveau moyen vers le bas". Si Vincent Labrune repousse l'idée actuelle d'une ligue fermée, pense-t-il plutôt à réduire le nombre de clubs en L1 et en L2 ? Un éternel débat, mais pas le plus urgent...