Mais, comment l'OM en est-il arrivé là ?

L'an dernier, à la même époque, l'OM venait de battre le RB Salzbourg (2-0) lors des demi-finales aller de l'Europa League et s'apprêtait à jouer la cinquième finale de coupe d'Europe de son existence. Autant dire que le peuple olympien roulait des mécaniques et qu'il n'avait pas tort, d'autant que le PSG venait encore de se prendre les pieds dans le tapis des 8es de finale de la Champions League. De quoi nous convaincre que l'OM restait le plus grand club français, et qu'en dépit d'un nouvel échec possible au pied du podium, les graines semées par les dirigeants et Rudi Garcia allaient donner la floraison tant attendue. L'échec prévu en finale a eu lieu, Lyon a fini par passer l'épaule pour le podium, mais peu importe. Luiz Gustavo est Olympien, Payet aussi, Rami, Mandanda et Thauvin sont champions du monde et du lourd débarque au mercato. Le train est lancé, Garcia, Zubizarreta et Eyraud sont aux commandes, et la récolte ne fait que commencer.

La majeure partie des joueurs s'est bien foutue de nous

Raté ! Et dans les grandes largeurs. La récolte est foutue, et les raisons sont multiples. Les responsables aussi, d'ailleurs. Garcia en premier lieu, mais nous y reviendrons. En effet, tout mettre sur le dos du coach sans constater l'incurie affichée par les cadres de l'équipe tout au long de la saison serait une faute de jugement. Personne n'a forcé Adil Rami à renoncer au statut de footballeur de haut niveau tout en continuant d'être traité comme tel. On peut dire la même chose de Steve Mandanda et Dimitri Payet, trop heureux d'être "rentrés à la maison" pour songer à se remettre en question. Idem pour Kevin Strootman, crack présumé et vraie déception. Même Luiz Gustavo a affiché son spleen durant plusieurs mois, c'est dire. On passera sur les limites des Sarr, Amavi, Germain et compagnie, que l'on percevait déjà depuis un moment. Garcia s'est planté, sans aucun doute, mais la majeure partie des joueurs s'est bien foutue de nous, c'est incontestable.

Le plantage de Garcia est magistral

Pour en revenir à Garcia, le plantage est magistral, mais il n'est pas tombé du ciel. Les premiers doutes ont percé dès la saison dernière, avec sa mainmise avérée sur un recrutement souvent douteux. La question de l'utilité d'Andoni Zubizarreta n'a jamais cessé d'enfler, mais encore une fois, l'arbre flatteur de l'Europa League masquait les incohérences. Aujourd'hui, l'OM traine une flopée de poids morts dans son effectif que l'on ressent tant dans les résultats que dans les finances du club. À côté de ça, il y a le jeu de l'OM, ou plutôt l'absence totale de jeu, quels que soient les schémas utilisés. Cet échec sportif, couplé à une communication à côté de la plaque, ne peut que valider la colère légitime des supporters envers Garcia.

L'OM a refusé de se regarder dans le miroir

Dire que tout cela était prévisible serait très présomptueux, et nous ne verserons pas là-dedans. En revanche, les responsables olympiens ont continué de foncer sur l'autoroute de l'erreur sans jamais s'interroger, alors que les signaux ont commencé à clignoter très tôt dans la saison. C'est d'autant plus dommage que le niveau de la Ligue 1 n'avait plus été aussi bas depuis un bon moment. On peut même dire que Monaco et Lyon ont tout fait pour nous aider à franchir la marche. En dépit des avertissements de ses supporters, cet OM a refusé de se regarder dans le miroir et il en paie le prix, une nouvelle fois. Nous aussi, et ça devient fatiguant...