Lopez, victime du système ?

Le sujet fait partie des discussions récurrentes entre supporters depuis bientôt un an. Déjà parce qu'il concerne l'une des rares pépites formées par le club ces dernières années, mais aussi parce qu'il perdure en ce début de saison. En effet, les mois passent et on attend toujours le retour de Maxime Lopez au niveau de ses débuts, lorsque le tout nouvel entraîneur de l'OM Rudi Garcia en avait fait l'un des atouts principaux de l'équipe à seulement 18 ans. La Ligue 1 découvrait alors ce gamin surdoué, au sens du jeu tellement développé qu'on le comparait volontiers au Xavi du début des années 2000, et ce à tel point que le Barça ne cachait même pas son intérêt pour le minot du Burel. Après ces six mois exceptionnels, Lopez s'est évidemment installé dans l'équipe, mais le contenu de ses matches a changé de nature. Suffisant pour rester parmi les titulaires, mais assez loin des démonstrations hebdomadaires dont il nous gratifiait lors de ses débuts en pro. Résultat : une saison moyenne, des stats à l'avenant avec une passe décisive et aucun but en Ligue 1, et des séjours de plus en plus réguliers sur le banc face à la concurrence de Gustavo, Sanson et Anguissa.

Ce retour dans le rang, lui-même le reconnait en déplorant ses statistiques faméliques, et la saison qui vient de commencer semble repartir sur les mêmes bases. En effet, Maxime Lopez ne compte qu'une seule titularisation lors des quatre premiers matches. De quoi s'interroger, même s'il n'y a pas péril en la demeure comme l'estime l'ancien milieu formé à l'OM Benjamin Gavanon : "Après être monté très haut et très vite, sa trajectoire est effectivement un peu descendante, mais il faut reconnaitre qu'il n'a pas n'importe qui en face de lui en terme de concurrence, ce qui était moins le cas lors de ses débuts. Ceci dit, j'étais au stade pour le match contre Rennes (2-2), et je l'ai vu apporter énormément lors de son entrée en deuxième mi-temps. Il a toujours cette disponibilité et ce volume de jeu qui font monter d'un cran le niveau de l'équipe. Après, il doit effectivement améliorer sa présence dans les trente derniers mètres. Un joueur de son niveau doit avoir de meilleures stats. C'est dans ce registre-là qu'il doit se démarquer des autres milieux, un peu comme sait le faire Sanson".

En fait, l'explication principale réside peut-être dans le changement de système provoqué par Rudi Garcia l'an dernier suite à une série de contre-performances. Adepte du 4-3-3, un schéma parfaitement adapté aux qualités du minot, le coach olympien est passé à un 4-2-3-1 avec deux milieux défensifs. Du coup, le Lopez créateur a dû changer de registre en reculant d'un cran. "Il est sûr que, si cela lui a permis d'élargir sa palette, ça ne l'a pas aidé à briller, reconnait Gavanon. De plus, il se retrouve en concurrence avec des pointures comme Gustavo ou Strootman. Le 4-3-3 lui convenait clairement plus, car il lui laissait beaucoup de liberté pour exprimer ses qualités techniques. Là, il est clairement pénalisé par son physique, notamment face aux grosses équipes". Un constat qui n'a pas échappé à Rudi Garcia. Mais, l'arrivée d'un Strootman pourrait bien rebattre les cartes en terme de schéma tactique, et là, le minot pourrait de nouveau avoir son mot à dire...