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Les secrets de la méthode Garcia
Autour de l'OMPublié le 20/04 à 07:00

Les secrets de la méthode Garcia

Avec sa saison déjà en grande partie réussie, l'OM est revenu sur le devant de la scène. Un succès dû à un savant mélange de compétences, mais que l'on attribue avant tout à Rudi Garcia, comme nous l'expliquait hier jeudi Christophe Dugarry : "Tout ce qu'il fait, il le fait bien. Il fait progresser ses jeunes joueurs, il fait des choix tactiques qui fonctionnent et il a créé un état d'esprit, ce qui est très fort". Ce type de louanges, le coach olympien en récolte de pleines brassées depuis plusieurs mois, mais si l'on creuse un peu plus dans sa carrière, on s'aperçoit qu'il n'en est pas à son coup d'essai. En effet, à de rares exceptions près, Garcia réalise un parcours sans fautes, et sa réussite marseillaise n'est finalement qu'un maillon supplémentaire à une chaîne de succès déjà longue, avec des recettes souvent identiques.

Il sait choisir ses leaders

Après s'être fait la main à Dijon, qu'il conduira du National à la Ligue 2, c'est au Mans qu'il se fait véritablement connaître en faisant du petit club sarthois une pépinière de talents au jeu spectaculaire, comme nous l'expliquait récemment son ancien directeur sportif Daniel Jeandupeux : "A Dijon, il était plus dans le combat, il jouait défensif pour gêner l'adversaire. J'ai été surpris, car au Mans il a radicalement changé son style et a développé un jeu très offensif. Je retiens un entraîneur très positif. Son approche est très ambitieuse. C'est comme avec ses joueurs, il a toujours une très bonne relation avec eux, et il choisit très bien ses leaders". On touche là la patte principale du bonhomme : sa relation avec ses joueurs. Ces derniers se sentent valorisés et protégés, et ils le lui rendent bien. Ce fut également le cas lors de son passage en Italie. "Il a marqué la Roma par sa compétence, mais aussi par son charisme auprès des joueurs, confirme la journaliste romaine Alessandra Bianchi. Il n'a jamais perdu un derby, ce qui compte beaucoup ici, et il a surtout redressé un club qui était dans une situation très critique avec une superbe deuxième place en championnat".

Un vrai meneur d'hommes

En déroulant le fil de sa carrière, on trouve encore les mêmes recettes lors de sa consécration à Lille, qu'il a conduit au doublé coupe-championnat en 2011. Sébastien Noé, journaliste à La Voix du Nord, voit dans sa réussite marseillaise le même schéma : "Je ne suis pas du tout surpris. il y a dans sa réussite beaucoup d'ingrédients que j'ai pu observer à Lille, notamment sa capacité à tirer le maximum d'un groupe, quelle que soit sa qualité. Il y a aussi sa communication avec les médias qui répond toujours à deux impératifs : protéger son groupe et se protéger lui-même. Mais, ça ne l'empêche pas de mettre de temps en temps un petit taquet à ses joueurs pour faire passer des messages. C'est un formidable meneur d'hommes. Il a eu la chance de récupérer un groupe constitué par Puel avec les Debuchy, Cabaye, Rami ou encore Obraniak, et il a fait progresser les Rami, Sow et bien sûr Hazard. Il sait conserver tout le monde sous pression, même ceux qui jouent peu, ce qui lui a rendu de gros services l'année du titre".

Soucieux de son image

Évidemment, en grattant un peu, il y a toujours à redire. Son caractère ne lui a pas rendu que des services et lui a parfois valu quelques déboires. Dans le Nord, il a même été limogé un an après son arrivée avant d'être rattrapé in extremis par son président. Il faut dire que sa propension à vouloir tout diriger ne passait pas du tout avec sa direction. "Il est extrêmement soucieux de son image et de sa carrière, explique Sébastien Noé, et il n'aime pas partager le pouvoir. Il veut centraliser toute la communication et le pouvoir de décision autour de lui". Même chose à la Roma, où ses désirs de recrutement lui ont été fatals, comme le rappelle Alessandra Bianchi : "Il y a eu des frictions avec le directeur sportif Walter Sabattini, notamment parce qu'il voulait à tout prix certains joueurs, comme Gervinho par exemple. Cela a été un succès au début, mais ça ne s'est pas bien terminé". On a évoqué de pareilles frictions avec Andoni Zubizarreta, notamment lors du dernier mercato estival, mais la rumeur n'est pas allée bien loin. Pour le moment, Rudi Garcia poursuit donc son sans-faute et flotte même actuellement sur son nuage avec la qualification en demi-finale de l'Europe League. La suite logique d'un parcours maîtrisé à la perfection, et à vrai dire, on n'a pas envie que ça s'arrête...