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Lens-OM : au bon souvenir de Léonetti
Autour de l'OMPublié le 22/01 à 12:47

Lens-OM : au bon souvenir de Léonetti

La rubrique Histoire OM, sous la plume et les souvenirs de Fernand Bonaguidi.

L'OM et Lens ne luttèrent jamais pour le titre, même si les Lensois furent  champions en 1998, à égalité avec Metz, le goal-average départageant les deux clubs.
 Cette saison-là, l'OM de Rolland Courbis termina 4eme à 11 points des joueurs de Daniel Leclercq, les Olympiens s'imposant pourtant à Bollaert 1 à 0 sur un but de Xavier Gravelaine. En Coupe de France, nulle finale entre les deux équipes, mais ce qu'on sait moins, c'est que les deux clubs s'affrontèrent dans une finale de Coupe dans les années 50.... 
Ce fut dans la coupe Charles Drago, organisée par la Ligue nationale de football dans les années 50, entre 1953 et 1965. 
C'était l'ancienne Coupe de la Ligue et elle permettait aux équipes professionnelles, éliminées avant les quarts de finale de la Coupe de France, de se disputer un challenge. 
L'OM, sevré de titre pendant 20 ans, du titre de 1948 à la Coupe de France de 1969, la remporta en 1957 et ce fut contre le Racing Club de Lens, le dauphin de Saint-Étienne en Championnat.
 L'OM, lui,  avait fini 6eme, avant la longue chute aux enfers de la D2.

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Cette finale fut  jouée le 6 Juin 1957 au Parc des Princes, une semaine avant le tournoi de Paris qui verrait les grandes équipes européennes comme le Real de Madrid et Reims, avec les illustres vedettes Di Stefano, Kopa et compagnie.
 Il faisait encore presque jour lorsque M. Devilliers siffla le coup d'envoi.
 C'est Lens qui mettait à son actif la première offensive, déjà à la 6e minute, par son demi gauche Ziemczak dont le tir était stoppé de justesse par Domingo qui allait faire un grand match.
 Le premier quart d'heure était Lensois avec un  jeu plus dense et plus précis que celui des Marseillais, qui reculaient sur les attaques "sang et or" qui, fort heureusement pour les défenseurs de l'OM, étaient généralement assez mal terminées. Andersson réveillait ses coéquipiers sur une contre-attaque de Léonetti, le  jeune intérieur droit marseillais de 19 ans qui allait être la révélation des Provençaux.
 La frappe de Gunnar, de plein fouet, voyait Sowinski avoir toutes les peines du monde à bloquer le ballon en se couchant sur la ligne.
 Les joueurs marseillais, ainsi d'ailleurs qu'une partie du public, réclamèrent même le but, mais l'arbitre M. Devillers, en jugea autrement.
 Et Sowinski était ensuite sauvé par la barre (28e), sur un tir du même Andersson.
 Lens dominait mais sur une contre-attaque de Marcel, Rustichelli plaçait un tir au ras de la transversale à la 34e minute : pas de chance pour nos joueurs.


Pourtant, ni la stérile domination lensoise, ni les contre-attaques de l'OM, plus percutantes, mais très épisodiques, n'avaient réussi à enflammer l'enthousiasme du public. 
Dès la reprise, Sowinski avait à stopper un tir appuyé d'Andersson.
 Jean-Louis Léonetti, après un excellent dribble, plaçait la balle dans les filets lensois (54e), hors de portée de Sowinski. 
Cette réussite marseillaise, nullement usurpée d'ailleurs, apportait du piment au match. 
Les joueurs marseillais, encouragés par leurs succès, forçaient l'allure et, à la 62e minute, un centre de la droite de Léonetti était repris par Marcel qui remettait la balle au centre, et Curyl, de la tête, battait Sowinski pour la deuxième fois en huit minutes.

Mais tandis que les attaquants lensois ne parvenaient pas à tromper Domingo, Marseille, de plus en plus entreprenant, allait consolider son avance par un très joli troisième but amorcé par une belle action de Roger Scotti sur l'aile gauche, et dont le centre était repris par Léonetti sans aucune chance pour Sowinski (80e).
Les Lensois allaient réduire le score à la 84e minute par Théo

Et la rencontre se terminait sur un succès incontestable de l'OM, qui, après avoir débuté timidement, avait fini fort, et surtout bénéficié d'une attaque beaucoup plus incisive que celle des Lensois. 
Il est écrit que le RC Lens deux fois de suite second du Championnat ne pourrait remporter un titre.
Tandis que l'OM six fois déjà vainqueur de la Coupe de France (il y en aura d'autres plus tard), aura fait ses choux gras cette saison avec  la Coupe Drago.


Jean-Louis Léonetti auteur de deux buts fut à 18 ans et demi la grande révélation de cette partie... 
Formé à l'OM, Jean-Louis en était son grand espoir, mais il fut transféré à Nice en 1960 à 21 ans,  et commença une carrière de globe-trotter du Football jusqu'au milieu des années 70. Ses différents clubs furent l'OM, Nice, Le Havre, Nice à nouveau, Rouen, Bordeaux, Aix, Angoulême et le Paris Saint-Germain dont il fut,  à la fin de sa carrière, à l'origine de la montée du club Parisien.
 Remarquable technicien, Jean-Louis possédait toutes les qualités du grand joueur : son dribble parfait et efficace, ses ouvertures judicieuses et précises, ses tirs réalistes et meurtriers.
 Un grand joueur, complet, qui aurait mérité une reconnaissance internationale.
Son frère Henri joua aussi à l'OM.


En 1974, Jean-Louis stoppa sa carrière à 36 ans.
 Il nous a quittés en Août 2020 à l'age de 82 ans. 
Repose en paix, Jean-Louis, au pays des footballeurs olympiens...



Jeudi 6 Juin 1957 au Parc des Princes : 
OM bat Lens 3 à 1 (0-0 )

Arbitre : Mr Devillers - 7626 spectateurs. 
Buts : Léonetti (54e et 80e) et Curyl (63e), Théo (84).

OM : Domingo - Gransard, Johansson, Palluch - Scotti, Molla - Rustichelli, Léonetti, Andersson, Marcel, Curyl - Entraineur : Jean Robin
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Lens : Sowinski - Fiori, Kowal, Hassouna - Ziemczak, Louis - Wisnieski, Boury, Stiévenard, Théo, Jonsson - Entraineur : Michlowski
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