L'heure de la crise ou du soutien ?

Cette question, les supporters que nous sommes se la posent depuis plusieurs semaines, sans vraiment savoir y répondre. Un sentiment partagé aujourd'hui par les joueurs eux-mêmes, le capitaine Dimitri Payet en tête : "On n'en est pas loin. J'avais dit dimanche que le point pris à la maison contre Reims serait bénéfique si on gagnait à Nantes. Ça n'a pas été le cas. Ce n'est peut-être pas la crise, mais on s'en rapproche". Des mots justes, et même étonnants, quand on sait que les joueurs tentent, généralement, de déminer à grands coups de langue de bois. Alors, soyons clairs : si l'on ne se penche que sur le jeu proposé par l'OM depuis le début de la saison et particulièrement depuis deux mois, on peut être que pessimiste. En revanche, si on continue à s'accrocher à la simple lecture du classement, on peut continuer d'espérer des jours meilleurs. En effet, à 3 points du podium avec encore 22 matches à jouer, qui peut dire que l'objectif ne sera pas atteint ?

Bien sûr, cette position est miraculeuse, et on continue de remercier chaque semaine nos amis lyonnais d'avoir la gentillesse de nous attendre. On se dit aussi que, sur ce podium, figurent deux équipes comme Lille (2e) et Montpellier (3e) qui, en théorie (on dit bien "en théorie"), n'y seront plus au mois de mai. Du coup, on a beau retourner le problème dans tous les sens, on n'arrive pas totalement à renoncer, alors que nos amis olympiens font tout pour nous y encourager. La faiblesse du supporter, certainement. "C'est vrai, confirme l'ancien attaquant olympien Marc Libbra. C'est une drôle de situation, avec d'un côté une équipe désespérante qui semble y aller tout droit, et de l'autre, le fait de pouvoir se retrouver deuxièmes en gagnant deux matches. Cette Ligue 1 est encore moins lisible que d'habitude. On dirait que tout est possible de la 2e à la 16e place. Même Lyon, qui a des joueurs de folie, fait n'importe quoi". De quoi se retenir encore un peu avant d'appeler à la révolte.

Ceci dit, la démonstration du classement ne tiendra pas longtemps si Garcia et ses troupes ne réagissent pas. Mercredi encore, on a encore vu sur le terrain une équipe incroyablement vulnérable et incapable de conserver un résultat. Des joueurs de ce statut-là (plus pour longtemps) n'ont pas le droit d'encaisser trois buts à Nantes. À propos de défense, le site de stats Opta expliquait qu'avec 25 buts encaissés après 16 matches de L1, l'OM avait égalé les chiffres de la saison 84/85, où l'OM avait terminé 17e. Ce qui situe le niveau actuel des Mandanda, Rami, Rolando et consort. "Ce qui me dérange, explique Libbra, c'est que Garcia fait du bricolage. Il sort des joueurs, il les remet, certains semblent avoir l'immunité, d'autres ne jouent pas à leur poste... Il va quand même falloir qu'il s'explique sur ses choix, y compris ceux des derniers mercatos. Il a fait ce qu'il voulait jusqu'à présent, et c'est peut-être ça qui doit changer. On va voir au mois de janvier".

C'est justement là-dessus que l'on peut terminer l'analyse. La crise ne demande qu'à s'installer, tous les ingrédients sont prêts, mais quelque chose nous pousse à soutenir encore l'équipe. Le classement, bien sûr, un calendrier pas vraiment démentiel jusqu'à la trêve, et donc ce mercato à venir. Un mercato dont on attend beaucoup en terme de corrections sur le terrain, mais qui nous dira aussi si Jacques-Henri Eyraud a enfin conscience d'avoir un directeur sportif sous la main. Wait and see...