Histoire OM : quand Marseillais et Nîmois s'offraient des matchs de légende

En 1972, l'OM est le grand favori du Championnat après son titre de 1971.
 Mais les Nîmois de Kader Firoud vont faire une saison d'enfer à la surprise générale.
 L'OM va quand même conserver sont titre de champion, avec cinq points d'avance sur les hommes de Firoud.
 Le 25 mars 1972, lors de la 28eme journée à Nimes, le stade est plein, dans une ambiance de folie.
 Skoblar n'est pas là, ce qui inquiète les supporters marseillais : il est remplacé par Lambert Verdonk, qui n'aura pas beaucoup joué cette saison là, à cause de la règle des deux étrangers au maximum dans une équipe.
 Pircalab ouvre le score et l'équipe Olympienne se met à douter.
 Heureusement, la seconde mi-temps est bien meilleure, et l'expérience va parler.
 Couecou égalise, puis  Bosquier et Verdonk inscrivent deux autres buts, pour un 3-1 décisif pour le titre.
 En plus de Josip Skoblar, absent, Roger Magnusson se blesse à un quart d'heure de la fin, remplacé par Hodoul.


Les réactions d'après-match
 de Roger Magnusson : "J'ai été heurté par Kabile et je crois que les ligaments du genou sont touchés. Je suis content pour Verdonk qui est un très bon footballeur et de surcroît un charmant camarade. Il méritait de marquer ce but splendide".
 Jules  Zvunka, le capitaine : "Nous venons de faire un grand pas vers le titre. Je vous accorde qu'en première mi-temps nous avons eu très peur, mais nous avons su limiter les dégâts. Je tiens cependant à signaler que le but nîmois est entaché d'une double faute. D'abord une main de Mézy au départ de l'action, puis d'un hors-jeu de Bonnet".
 Lucien  Leduc : "Nous avons prouvé cette fois que l'O.M. était une équipe d'hommes. Nîmes est parti très vite et je dois avouer qu'en première mi-temps ils nous ont un peu débordés par leur rythme. Notre mérite a alors été de faire front. Nous avons désormais sept points d'avance. Je crois qu'on peut commencer à mettre le Champagne au frais".


Une semaine plus tard, l'OM s'incline à domicile contre Bastia, avec deux buts de Kanyan et Marcel Leclerc remplace Lucien Leduc, pourtant en tête du Championnat,  par Mario Zatelli... 
Le grand rival, Saint-Etienne, terminera sixième à douze points (avec la meilleure attaque : 81 buts). 
Et pour narguer un peu mieux encore Roger Rocher et l'ennemi stéphanois, les Marseillais remportent aussi la Coupe de France, aux dépens de Bastia, battu en finale 2-1, pour le premier doublé de l'Histoire Olympienne.


Mais revenons à la rencontre de Nîmes où joue Jean-Pierre Adams, qui se révèle cette saison là au milieu du terrain avec Michel Mezy, et qui formera avec Marius Tresor une formidable charnière centrale en équipe de France.
 Jusqu'à ses 22 ans, Jean-Pierre Adams évoluait pourtant au poste d'avant-centre. Repéré par Kader Firoud, l'entraîneur du Nîmes Olympique, il rejoint les Crocodiles en 1970. Le franco-sénégalais venait de remporter la finale du championnat de France amateur avec l'Entente Fontainebleau. 
Envoyé en DH dans un premier temps, Adams s'impose rapidement au sein de l'entre-jeu gardois. Sa progression est telle qu'il est appelé en Equipe de France dès 1972. Il dispute son premier match international lors d'un tournoi organisé à Rio, que les Bleus débutent en affrontant une sélection continentale, l'Afrique. 
Le 17 mars 1982, Jean-Pierre Adams va tomber dans le coma à la suite d' une erreur médicale. Il ne s'est depuis jamais réveillé. 


Nîmes - OM 1 - 3

Buts Pircalab (15'), Couecou (59'), Bosquier (70'), Verdonk (87')
 - 15000 Spectateurs


OM: CARNUS - LOPEZ, BOSQUIER, ZVUNKA, KULA - NOVI, , BONNEL - MAGNUSSON (puis HODOUL 74'), GRESS, COUECOU, VERDONK

NIMES: MARTINELLI - ODASSO, MORETTI, AUGE, KABYLE - ADAMS, MEZY - PIRCALAB, VOINEA, VERGNES, BONNET