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Garcia-Galtier : le match d'une génération
Autour de l'OMPublié le 29/11 à 07:00

Garcia-Galtier : le match d'une génération

Le premier a débuté sa carrière d'entraîneur à St-Etienne, en tant qu'adjoint (de Jean-Guy Walemme), et coache aujourd'hui l'OM. Le second a fait ses classes à l'OM, également comme adjoint (de Bernard Casoni), et dirige aujourd'hui les Verts. Rudi Garcia et Christophe Galtier sont également de la même génération et ont effectué une honnête carrière de joueur, avec tout de même un avantage au Marseillais, champion d'Europe Espoirs en 1988, alors que Garcia, blessé au genou, y mettra un terme à 28 ans et passera ses diplômes. Les deux hommes ont même évolué ensemble à Lille, comme l'explique Garcia dans la vidéo. Bref, ce St-Etienne-OM, c'est aussi l'histoire d'un match entre deux des techniciens français les plus cotés, à la tête de deux institutions historiques de notre championnat.

Deux "mâles dominants" charismatiques

La comparaison ne s'arrête pas là. Les deux jeunes quinquagénaires partagent également un style qui en impose, tant auprès de leur groupe qu'avec la presse et le public. À la différence de la plupart de leurs confrères, ils ne versent jamais dans une paranoïa propre au technicien français type. Au contraire, ils affichent un charisme naturel dans leurs conférences de presse et une réelle confiance en leurs capacités. Les deux n'hésitent jamais à reconnaitre leurs erreurs au lendemain d'une défaite et à remettre en cause leurs choix tactiques avant même que la presse ne s'en charge. Garcia l'a fait dès le coup de sifflet final de la défaite à Monaco et encore plus lors du revers à Montpellier. Un parti-pris qui leur permet de protéger leurs joueurs en endossant la responsabilité de leurs échecs. En contrepartie, ils s'assurent de leur fidélité et maintiennent ainsi la cohésion de leur groupe. C'est d'ailleurs ce que retient Gérard Gili, qui a eu "Galette" comme joueur puis comme adjoint à Bastia : "Il a une gestion extraordinaire de son groupe. Il a des joueurs de valeur égale et il arrive à les concerner sur toute la saison. C'est le signe d'une vraie capacité à fédérer, ce qu'il avait déjà lorsqu'il travaillait avec moi, et même lorsque je l'avais comme joueur au centre de formation. À 15 ans, il était déjà un chef de bande, un leader. Pour l'aspect technique, certains disent que c'est ennuyeux, mais il fait avec les moyens qu'il a et il est toujours dans les cinq ou six premiers. C'est le fruit d'une énorme capacité à travailler, mais aussi à écouter avant de se faire sa conviction".

Garcia pétille, Galtier bétonne

Ce jeu qualifié d'ennuyeux à St-Etienne, c'est peut-être la seule chose qui différencie vraiment les deux hommes. Galtier est un entraîneur à l'italienne, pragmatique, faisant passer avant tout le résultat au détriment du spectacle. Garcia, lui, a choisi une autre voie, calquée sur le jeu à l'espagnole et sur son modèle Pep Guardiola. C'est d'ailleurs ce qui en a fait une icône au Mans, à Lille et même à la Roma, où son jeu flamboyant tranchait avec celui de ses prédécesseurs. L'équipe McCourt l'a d'ailleurs choisi pour ça, en remède aux purges d'un passé récent et de la désertification du stade qui a suivi. Garcia insiste sur le développement individuel de ses joueurs, alors que Galtier travaille sur l'homogénéité de son bloc. Autre différence de style : la durée. Garcia n'est pas volage, mais ne s'éternise pas dans ses clubs, franchissant à chaque fois un palier vers le niveau au-dessus grâce à un palmarès supérieur. Galtier, qui n'a gagné qu'une coupe de la Ligue, n'a pas encore eu ces opportunités et s'affiche depuis huit saisons comme l'entraîneur d'un seul club. "C'est unique, estime Gérard Gili. À part Robert Herbin, personne n'a réussi à tenir aussi longtemps là-bas. Son tempérament marseillais lui donne cette capacité à aller vers les autres, à fédérer et surtout à inclure dans son projet les gens qui viennent au stade. Il a réussi à en faire une famille. Après, pour aller plus haut, il faudra qu'un club lui propose d'autres moyens, un projet différent. Il devra franchir le pas un jour pour ne pas être définitivement labellisé St-Etienne et voir son travail banalisé". Ce n'est pas encore le cas, mais le danger existe, effectivement. C'est peut-être ce qui le poussera, un jour, à revenir enfin à l'OM, lui qui a été cité maintes fois pour en prendre les rênes.

En attendant, ces deux entraîneurs dans le vent s'affrontent demain mercredi avec deux objectifs et surtout deux contextes différents. Galtier tentera de conforter une position confortable de prétendant aux cinq premières places tout en continuant son parcours en Europa League, alors que Garcia doit trouver les remèdes pour sortir la tête du seau d'un groupe faiblard et appelé à éclater lors des prochains mercatos. Sur ce point, leurs missions sont radicalement opposées, pour une fois...