Et si on se remettait à espérer ?

"Et si on se remettait à espérer ?" Il y a deux façons de lire ce titre : tout d'abord, jouer le jeu, tenter de se remettre dans la peau d'un supporter et remarquer que cette courte victoire face à Bordeaux nous permet de rêver à une fin de saison en boulet de canon. Pourquoi pas ? Après tout, il reste 15 matches à jouer et 45 points à distribuer... À l'inverse, on peut s'arrêter à la pauvreté de ce match face à de très faibles Girondins, et se dire que le huis clos a permis aux Olympiens de gagner une rencontre qu'ils auraient certainement perdue sous la pression des supporters. Dans ce cas, s'enflammer pour une victoire aux allures de match amical nous fait passer pour de sympathiques Footix, adeptes de la pensée positive en toutes circonstances.

La victoire des remplaçants

Peu importe. Si l'on ne tente pas de ressortir des enseignements encourageants de cette victoire, autant lâcher l'affaire et attendre la saison prochaine. Du coup, arrêtons-nous pour une fois sur ce qui a fonctionné, puisqu'il y a matière à le faire. On retiendra tout d'abord que l'OM a réussi à s'imposer en l'absence de ses meilleurs joueurs, puisque ni Thauvin, ni Gustavo, ni Strootman, ni Payet, ni Rami, ni Balotelli n'étaient là. Imaginons un Lyon sans Marcelo, Denayer, Aouar, Ndombele, Fekir et Depay. C'est tout de suite plus parlant, et cela permet de constater que l'OM s'est imposé avec une équipe de remplaçants face à une équipe qui n'était qu'à trois points.

Germain et Caleta-Car relancés

L'autre point positif de cette victoire, c'est le changement de système de Garcia et les hommes qui l'ont illustré. Ce 4-4-2 victorieux a mis notamment en avant la perspective d'une charnière centrale d'avenir. Bouba Kamara, en retrouvant son poste de prédilection, a prouvé qu'il pouvait diriger une défense en dépit de son jeune âge et s'est même offert le luxe d'offrir la victoire à son club. Mais, la vraie satisfaction se situe juste à côté de lui. Depuis plusieurs jours, les appels à la relance de Duje Caleta-Car fleurissaient chez les supporters olympiens. Le jeune Croate ne pouvait pas avoir perdu son football en quittant Salzbourg, et il méritait une deuxième chance. Il a su la saisir, certes face à de timides Bordelais, mais ses relances propres et son autorité dans les airs nous donnent envie de le revoir sur une plus longue période. Même chose devant, avec un Valère Germain que l'on pensait définitivement condamné, mais qui ne triche jamais. On peut au moins lui reconnaitre ça. Avec sa passe décisive pour Kamara, il n'a pas crevé l'écran, mais il a de nouveau fait preuve de son envie de bien faire, n'a perdu aucun ballon et s'est procuré des occasions. La perspective de le voir tourner autour de Balotelli le tient en haleine, comme il l'explique dans la vidéo. Ça tombe bien, nous aussi.

L'Europe en point de mire malgré tout

Tout cela ne nous ouvre pas une autoroute vers le podium. Ne soyons pas naïfs, il est trop loin et seul un écroulement de Lyon ou Lille pourrait nous l'offrir. En revanche, il n'est pas interdit de l'espérer, et encore moins de s'offrir une belle bagarre avec Saint-Etienne et Montpellier pour rester à l'affut et s'offrir, au pire, une quatrième place à la fin. Bien sûr, on ne s'en contentera pas. L'OM ne peut pas se contenter de ces matches du jeudi soir. Mais, cela permettrait de poursuivre la reconstruction et surtout de l'améliorer en évitant les erreurs des derniers mercatos. Changer les hommes, la stratégie et repartir au combat. Alors, autant continuer de pousser plutôt que baisser les bras. Aimer l'OM, c'est aussi ça...