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Est-ce que la folie suffira ?
Autour de l'OMPublié le 23/09 à 01:00

Est-ce que la folie suffira ?

L'OM de Villas-Boas propose du jeu, de l'envie et du spectacle. De quoi assurer suffisamment de résultats pour viser le podium ?

Le supporter est, par essence, rarement satisfait. Et, s'il l'est, cela ne dure jamais très longtemps. Il est intéressant d'aborder cette question aujourd'hui car, justement, l'OM de Villas-Boas nous comble depuis quelques semaines. En fait, il nous sert à peu près tout ce qui nous a manqué la saison dernière. D'abord, il y a les résultats, excellents depuis un mois avec 11 points en 5 matches. Il y a aussi du jeu, avec une belle montée en puissance depuis la courte et précieuse victoire à Nice (1-2). Mais, il y a surtout de la fraicheur, de l'envie, de l'implication et une belle dose de folie. Folie dans le sens où tous les joueurs finissent les matches rincés, pressent aux quatre coins du terrain, communient avec le public et se dépouillent pour arracher les victoires, jusqu'à en perdre la lucidité nécessaire afin d'éviter des cartons évitables. On peut, certes, déplorer ce dernier point au vu des expulsions face à Montpellier (voir la réaction de Valère Germain en vidéo), mais ces dommages collatéraux cadrent avec cette furia dans laquelle ce nouvel OM a choisi de s'inscrire. On n'a pas encore trouvé le moyen de faire une omelette sans casser les oeufs, malheureusement.

Il y a une inconnue dans l'équation

Une fois qu'on a dit ça, il reste l'objectif, qui est d'atteindre le podium en fin de saison. Une place à côté de laquelle l'OM de McCourt ne peut plus se permettre de passer. Cela tombe bien, car, en dépit d'un effectif un peu court, les planètes semblent enfin alignées. Pourquoi ? Déjà parce que l'équipe a trouvé son entraîneur. Aussi parce que le nombre de très bons joueurs dans le onze-type est élevé. On pense bien sûr à Pipa, à Mandanda, à Alvaro, à Payet, mais aussi à Thauvin qui va revenir, à Rongier qui va monter en puissance, à Lopez qui progresse, à Strootman qui encadre, et aux autres qui font le boulot. Pour finir, l'OM peut enfin sécher cette coupe du jeudi soir qui ne rapporte rien, si ce n'est des désillusions le dimanche suivant. De quoi se dire qu'on a le beurre et l'argent du beurre, à savoir : le spectacle et une vraie perspective de résultats. Mais, il y a une inconnue dans l'équation.

Cet OM de Villas-Boas, joueur, généreux et entraînant doit-il se recentrer ?

Le plus bel exemple remonte à 2015, quand l'OM de Bielsa marchait sur la Ligue 1 avec un spectacle garanti tous les dimanches. En matière de folie, on a difficilement fait mieux. En matière de déception finale, aussi. Alors, cet OM de Villas-Boas, joueur, généreux et entraînant doit-il se recentrer pour ne pas perdre de vue la ligne d'arrivée ? C'est possible, et même probable. L'injection d'une dose de pragmatisme sera certainement nécessaire pour arriver à nos fins. Pragmatisme défensif, pour ne pas frôler le nul quand on plante quatre buts à Monaco. Pragmatisme offensif, pour marquer plus d'un but sur dix occasions face à Montpellier. Et pragmatisme tout court, toujours face à Montpellier, pour ne pas compromettre les prochaines rencontres avec une cascade de suspendus. En gros, en dépit d'une moyenne d'âge tout à fait respectable, cet OM va certainement devoir rééquilibrer la balance entre ce côté chien fou qu'on adore, et une certaine froideur pour s'assurer des fins de mois confortables. Entre la victoire clinique à Nice et la rave-party de Monaco, il y a peut-être un juste milieu à trouver. À Villas-Boas de creuser...