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Deux anciens présidents racontent leurs finales avec l'OM
Autour de l'OMPublié le 05/05 à 07:00

Deux anciens présidents racontent leurs finales avec l'OM

Le 16 mai prochain, l'OM disputera la finale de l'Europa League face à l'Atlético Madrid. Il s'agira de la cinquième finale de coupe d'Europe pour l'OM, après 1991 (défaite face à l'Etoile Rouge Belgrade aux tirs au but), 1993 (victoire face au Milan AC 1-0), 1999 (défaite face à Parme 0-3) et 2004 (défaite face à Valence 0-2). Pour Le Phocéen, les présidents des deux dernières finales, Jean-Michel Roussier (1999) et Christophe Bouchet (2004), ont accepté de partager leurs souvenirs et leurs espoirs pour celle à venir. Interviews croisées :

L'OM va disputer face à l'Atlético Madrid sa cinquième finale de coupe d'Europe. Quelle est votre réaction, vous qui étiez aux commandes lors des deux précédentes ?

Jean-Michel Roussier : "Je l'ai vécue en supporter, et c'était difficile, j'ai trouvé que c'était très long, ça n'en finissait pas ! J'étais avec mes fils, qui sont des supporters totalement fous furieux, c'était vraiment sympa".

Christophe Bouchet : "C'était formidable. J'étais au stade avec mon fils et je lui disais que notre parcours à l'époque avait été différent. On avait éliminé des grands d'Europe, avec notamment Liverpool qui gagnait la Champions League la saison suivante, l'Inter Milan, et Newcastle qui était un peu moins huppé. Mais on avait eu des tours de chauffe brulants. Cette saison, l'aventure est un peu différente, mais elle a toute sa saveur, avec en plus une finale en France face à un très gros club espagnol. C'est ce qui pouvait arriver de mieux comme scénario".

Est-ce que cela fait remonter des souvenirs, 14 et 19 ans après ?

J-M.R. : "Évidemment. Un tel parcours en coupe d'Europe, ça laisse des traces et ça ravive beaucoup de souvenirs. Notre finale de 1999, on l'a perdue à l'issue de la demi-finale à Bologne avec les événements de la fin du match (bagarre dans le couloir). Plusieurs joueurs étaient suspendus (Dugarry, Luccin, Ravanelli) et cela un peu gâché la fête. Pour moi, bien sûr, mais aussi pour plusieurs joueurs avec qui j'en ai parlé des années plus tard".

C.B. : "Oui, beaucoup de souvenirs. Pour un président, c'est assez complexe, car on est sous une pression folle. Celle des supporters qui nous demandent des avions pour le déplacement, celle de l'UEFA qui gère l'événement. D'un coup, tout le monde se réveille supporter de l'OM, notamment les politiques qui veulent tous en être. On est très pris par tout ça. Sur le plan sportif, on avait une équipe qui n'était pas favorite, comme aujourd'hui, et très soudée. Je me souviens de Barthez, totalement imperméable à la pression, de Drogba et Beye qui étaient les leaders d'ambiance, et de José qui était le bon entraîneur au bon moment".

Vos deux finales se sont terminées sur des défaites, comment appréhendez-vous celle du 16 mai prochain ?

J-M.R. : "Compliquée, évidemment. À l'époque, je pense qu'on n'a pas tenu la comparaison par rapport à Parme, et cette année, l'OM sera l'outsider par rapport à l'Atlético. C'est un vrai club de Champions League, et on a vu le niveau de la Champions League cette saison. Maintenant, l'OM a montré qu'il était capable par moments de jouer au très haut niveau, c'est donc possible. La différence de niveau est à peu près la même qu'à l'époque avec Parme, il faudra être au top".

CB : "L'OM est outsider, c'est clair. Mais, sur une finale, ça se joue. C'est une banalité de dire ça, mais c'est vrai. Après, c'est une finale à Lyon et ce n'est pas anodin. Pour les dirigeants marseillais et lyonnais, il va falloir trouver les bons mots pour que ça ne devienne pas une affaire d'État. Il faut à tout prix désamorcer".

Pour finir, un mot sur votre successeur Jacques-Henri Eyraud et son parcours sans fautes pour le moment ?

J-M.R. : "C'est mérité. On se côtoie au conseil d'administration de la Ligue, c'est quelqu'un qui bosse beaucoup et connait parfaitement ses dossiers. Sa réussite n'est pas l'effet du hasard, il va la chercher, donc bravo !".

C.B. : "Il a une vraie vision, une vraie stratégie, et les choses s'insèrent à l'intérieur. Quand on donne un cap à long terme, cela donne beaucoup de solidité et de sérénité. L'actionnaire le suit dans ses choix, Zubizarreta est incontournable sur le marché européen et Garcia est un vrai leader. À son sujet, j'étais juste derrière lui à Salzbourg et j'ai vu sa relation avec ses joueurs, cela ne trompe pas. C'est d'ailleurs lui qui place tout le monde sur le corner victorieux. Pour toute cette alchimie, il faut féliciter Jacques-Henri".