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Comptes de l'OM : que faut-il comprendre ?
Autour de l'OMPublié le 15/03 à 07:00

Comptes de l'OM : que faut-il comprendre ?

Mercredi, la DNCG a publié son rapport annuel sur les comptes de la saison 2017-2018 pour les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 (lire ici). Un bilan très contrasté, avec d'un côté des pertes chiffrées à 176 M€ au 30 juin 2018 pour les clubs français, et de l'autre un chiffre d'affaire record de près de 3 milliards d'euros, soit 31 % d'augmentation par rapport à la saison précédente. Heureusement, les bonnes ventes de joueurs de Ligue 1 permettent d'équilibrer l'ensemble, avec un résultat opérationnel positif. Voilà pour le tableau général, mais ce qui nous intéresse, ce sont évidemment les comptes de l'OM, et on peut constater qu'ils sont eux aussi contrastés.

Un problème de masse salariale, et pas qu'à l'OM

Dans le viseur du FPF (fair-play financier) depuis un an, l'OM perd de l'argent, ce n'est pas une nouveauté. Le club accuse un résultat net négatif de 78,5 M€, le plus important devant les Girondins de Bordeaux (-21 M€) et le LOSC qui a perdu beaucoup plus, mais qui a récemment procédé à une recapitalisation. Comme souvent depuis plusieurs années, c'est la masse salariale qui impacte les résultats du club avec plus de 125 M€ en rémunération du personnel chargée, amenant ainsi les charges d'exploitation à 219 M€, contre les 142 millions du total produits d'exploitation. Des chiffres spectaculaires, mais finalement habituels pour un club comme l'OM, comme l'explique au Phocéen l'ancien secrétaire général du club Laurent Malfettes : "C'est beaucoup, mais ça ne veut pas du tout dire que la société Olympique de Marseille soit en péril, car elle est financée par son propriétaire. Un peu comme à l'époque de Robert Louis-Dreyfus. En fait, aujourd'hui, les comptes d'un club s'équilibrent avec les transferts, et sur la saison en question, l'OM a très peu vendu contrairement à d'autres clubs français. La question - et je n'ai pas la réponse, est de savoir si l'actif joueurs de l'OM couvre ce montant. C'est comme une maison : on sait ce qu'elle vaut vraiment le jour où on l'a vendue. Ce que je vois surtout, et c'est le cas pour tous les clubs, c'est que l'OM est très dépendant des droits TV avec plus de la moitié des recettes, alors que c'était un tiers il y a quelques années. Plus il y a de droits TV, plus les clubs sont pauvres. Ca pause le problème de la masse salariale, et pas qu'à l'OM".

"Frank McCourt présente toutes les garanties nécessaires"

En fait, rien de bien nouveau sous le soleil de Marseille, avec ces chiffres qui démontrent l'explosion spectaculaire des salaires ces dernières saisons, et on l'a bien vu avec ceux des cadres du club. L'OM reste une grosse machine, chère à faire tourner, d'où les efforts de l'équipe McCourt pour développer un maximum de sources de revenus. On pense au sponsoring, au marketing et aux recettes billetterie. Pour le reste, les chiffres sont spectaculaires, mais attendus. "C'est une perte comptable, mais je répète qu'elle est compensée par un actif joueurs important, confirme Laurent Malfettes. Il ne faut donc pas s'en inquiéter outre mesure, notamment dans l'optique de l'examen devant la DNCG. Il n'y aura pas de difficultés car Frank McCourt présente toutes les garanties nécessaires. En revanche, comme il y a eu peu de ventes l'an dernier, l'OM sera peut-être obligé de vendre des joueurs cet été selon le classement final. Mais, je répète qu'il n'y a pas du tout péril en la demeure. Il y a à l'OM des gens qui savent compter et qui savent où ils vont". C'est en gros ce qu'a expliqué le directeur financier de l'OM Baptiste Viprey, sollicité par La Provence : "Notre situation financière est beaucoup plus saine aujourd'hui. Le club n'a pas la moindre dette bancaire contractée auprès de fonds d'investissement. À notre arrivée, le club était exsangue et il était nécessaire d'y investir de manière importante. Nous l'avons fait pour bâtir une équipe compétitive". Reste à valider le tout en intégrant enfin la Champions League, source de très gros revenus. Mais c'est une autre histoire...