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Cette équipe n'a plus faim, c'est tout
Autour de l'OMPublié le 04/02 à 07:00

Cette équipe n'a plus faim, c'est tout

Garcia, Eyraud, Zubizarreta, recrutement raté, absences, arbitrage, pression des supporters... on pourrait dérouler à l'infini les raisons de cette saison ratée, et c'est ce que l'on fait au lendemain de chaque match. Sauf que l'on a tendance à minimiser l'une d'entre elles, et qu'il serait temps de la mettre sur le tapis. Garcia n'est plus l'homme de la situation ? OK. Eyraud non plus ? Très bien. Mais qui parle des joueurs sur le terrain ? Qui s'est posé cinq minutes - par exemple durant le match à Reims - pour analyser le comportement des joueurs ? Pas grand monde pour l'instant, et il serait peut-être temps de s'y mettre, tant le constat est flagrant. Cette équipe n'a pas faim, c'est tout, et cela dure depuis le premier match de la saison.

Cette faim, qui est tout sauf un concept ringard et dépassé, c'est celle qui permet aux "smicards" rémois de figurer trois places et trois points devant l'OM. C'est cette bave aux lèvres qui permet à Romao ou Abdelhamid de marcher sur Strootman et Balotelli, qui place l'épatant (et ex-Olympien) Édouard Mendy à des années-lumière du champion du monde Steve Mandanda. Cette faim, c'est cette envie de tout donner pour son maillot, mais aussi et surtout pour soi-même, pour gagner sa place et franchir des paliers dans la hiérarchie du football français et européen. Nos joueurs estiment qu'ils ont atteint le plus haut, qu'ils n'obtiendront pas mieux ailleurs, et on ne peut que leur donner raison. Un ancien directeur sportif de Ligue 1 résume parfaitement la situation en expliquant au Phocéen que la plupart des joueurs olympiens gagnent deux à trois fois plus que leur valeur réelle sur le marché. Des éléments qui toucheraient 60 à 80 000 euros mensuels à Rennes ou à Saint-Etienne et qui émargent ici à plus de 200 000. Ajoutez à cela des durées de contrat confortables et un âge moyen autour de la trentaine. Le constat est simple : personne ne leur offrira mieux, alors autant aller au bout, et peu importe que l'on soit titulaire ou pas.

Attention, il ne s'agit pas ici de pointer du doigt l'unique responsabilité de ces heureux gagnants du loto. Ils n'ont braqué personne pour obtenir ces conditions, d'où l'évidence d'une gestion sportive plus que légère, pour ne pas dire grotesque. Mais, une fois encore, Romao, Abdelhamid, Chavalerin et la bande des morts de faim rémois nous ont ouvert les yeux sur un constat sans appel. La Ligue 1 est tout sauf une promenade de santé, et sans les crocs, inutile d'espérer bien figurer. Nos Olympiens nous en font l'implacable démonstration semaine après semaine.