Mercato : Valbuena parti, et maintenant ?

Mathieu Valbuena quitte donc l'OM pour 7 millions d'euros. Soit la même somme, ou presque, que les dirigeants phocéens avaient encaissé pour Mamadou Niang à l'été 2010. Si l'on peut toujours s'étonner de voir des joueurs qui ont marqué l'histoire du club partir pour une somme moins importante que celle déboursée pour un joueur qui n'a pas disputé encore un match en Ligue 1, comme Imbula, force est de constater que les deux dossiers n'ont pas été gérés de la même manière. Niang, alors auréolé du titre de meilleur buteur du championnat, quitte le club après deux journées de Ligue 1, alors que son entraîneur, Didier Deschamps, avait déclaré que "la porte était fermée à double tour". Démuni, l'OM doit se renforcer dans l'urgence en fin de mercato et fait signer André-Pierre Gignac pour 18 millions d'euros. Là, Mathieu Valbuena part pour le Dynamo Moscou une semaine avant le début du championnat. Son départ était acté dans l'esprit de tous dès la saison dernière. Et surtout, l'OM s'y est pris à l'avance pour engager son successeur. Le relais n'a pas été transmis avec le sourire, mais qu'importe, Florian Thauvin et Dimitri Payet sont déjà là, ayant déjà digéré l'étape adaptation. Pour finir, Valbuena s'en va dans une ambiance apaisée, où tout le monde a le sourire. C'était loin d'être le cas avec le Sénégalais...

Et c'est assez rare de voir toutes les parties satisfaites pour le départ d'un joueur qui a passé huit ans dans un club. Une opération de communication interne menée par Vincent Labrune, comme il s'en est expliqué mardi en conférence de presse : "Le transfert a été géré ensemble. On s'est tenu au courant depuis plusieurs mois des différentes opportunités qu'on avait pour Mathieu" (vous pouvez retrouver l'intégralité de son intervention dans la vidéo ci-dessus). Le président de l'OM a été clair avec son joueur dès le départ, pour que le transfert se réalise sans armes, ni haine, ni violence : "On avait fixé un prix de transfert depuis le mois de mars, et ce prix, on ne l'a pas bougé d'un euro, y compris quand sa cote est montée pendant le Mondial. Ça lui permettait, de son côté, de multiplier les opportunités, d'avoir une marge de négociation plus importante". Labrune peut donc savourer, les papiers louant son "coup" pleuvent. Reste que la partie la plus délicate du mercato marseillais est à venir.

Valbuena, Raspentino et Jordan Ayew transférés, Diawara non reconduit, l'OM a réussi à réduire son train de vie et sa masse salariale. Reste néanmoins à se séparer de Foued Kadir, Modou Sougou et Rod Fanni, si possible sans signer de chèque d'adieu, tradition marseillaise du début du siècle. Dans l'idéal, il faudrait un autre départ, celui d'un "gros salaire". Cela concerne André Ayew, Dimitri Payet, Morgan Amalfitano, voire André-Pierre Gignac ou Steve Mandanda, si jamais une bonne offre tombe dans les temps. Il y a aussi le cas Lucas Mendes, qui suscite les convoitises, notamment en Italie, et qui pourrait partir prochainement. Un secteur défensif où il faudra de toute façon rapidement recruter, car le Brésilien est, avec Nicolas Nkoulou, le seul défenseur central de métier et expérimenté, alors s'il s'en va... Le couloir droit de la défense est aussi en chantier. Les noms espagnols ont fusé ces dernières semaines, sans jamais aboutir. Là aussi, il faudra agir, et vite, car le championnat reprend ses droits dès samedi. Mais n'oublions pas que ces sept millions versés par le Dynamo Moscou couvrent en réalité le transfert de Michy Batshuayi. Cette somme ne sera donc pas forcément réinjectée sur le marché des transferts cet été, du moins en totalité.

Mais que ce soit dans le sens des départs ou des arrivées, Labrune a un atout important dans sa manche : Margarita Louis-Dreyfus. Il y a deux ans, pourtant dans l'obligation de vendre, il avait refusé le dernier jour du mercato de céder Loïc Rémy pour 5 millions d'euros à Chelsea, s'appuyant sur les reins solides de son actionnaire. L'attaquant sera cédé au mercato d'hiver pour plus du double de l'offre des Blues. Il s'agira de garder à nouveau la tête froide jusqu'à la fin et de négocier serré.