Mercato : plus de départs que d'arrivées ?

Avec la première salve de barrages retour pour une qualification en Ligue des champions, mais aussi les derniers gros mouvements mercato, les supporters marseillais guettent le marché des transferts avec appétit. Le LOSC en Europa League ? Très bien, cela veut dire qu'il y a peut-être de quoi y piocher Basa ou Mavuba. La Roma qui remplace Benatia par Manolas ? Génial, Bruno Ecuele Manga est toujours à un an de la fin de son contrat à Lorient. Mais il n'y a peut-être pas tant de raison que ça de se réjouir du dernier week-end de négociations qui s'annonce. Car l'effectif de l'OM pourrait s'affaiblir d'ici la clôture du marché.

En première ligne après les habiles déclarations de Marcelo Bielsa en conférence de presse, Vincent Labrune n'ignore pas qu'il pourrait repasser dans le camp des idoles, aux côtés de l'Argentin, s'il dégotte deux ou trois bons défenseurs d'ici la soirée de lundi prochain. Ce n'est pas l'envie qui lui en manque. Soucieux de sa popularité, le président de l'OM est aussi très attentif aux souhaits du public marseillais. Il ne lui a d'ailleurs pas échappé que Mapou Yanga-Mbiwa était le nom plébiscité par les fans dans la liste des défensifs disponibles. Alors que la piste semblait au point mort avec la bonne préparation de l'international français et l'envie apparente d'Alan Pardew de s'appuyer sur lui, l'ancien défenseur de Montpellier n'a joué aucun des trois premiers matchs des Magpies. L'homme de confiance de Margarita Louis-Dreyfus s'attèle donc à convaincre tous les intermédiaires dans le dossier, une tradition anglaise, de faire en sorte que le joueur vienne se relancer à l'OM comme l'a fait Joey Barton, aujourd'hui titulaire à QPR après en avoir été un pestiféré. Mais si le président marseillais passe du temps dans la capitale londonienne, c'est avant tout pour parler départ.

Avec Valbuena et Diawara, l'OM s'est délesté de deux gros salaires. Mais dans le plan de Labrune, il en fallait plus. Et ce n'est pas le fait de s'être séparé d'Azouni, Raspentino, Jordan Ayew ou Khalifa qui change vraiment la donne. Il faut voir un autre bon client mettre les voiles. Au départ, Vincent Labrune avait misé sur Morgan Amalfitano. Et tant pis si Bielsa avait envie de s'appuyer sur lui. Mais le milieu n'a pas accepté le deal qu'on lui proposait avec West Ham. Ce n'est pas le club populaire de Londres en soi qui était en cause, mais bien les conditions du transfert. Celles qui ont amené Alou Diarra à s'y rendre il y a deux ans alors que l'entraîneur ne savait même pas qu'il avait été recruté. S'il a bien compris que la pression pour le voir partir l'empêcherait d'avoir une chance comme les autres, il attend de voir quel club le désire vraiment avant d'acter son départ. Qu'à cela ne tienne, Labrune tente le tout pour le tout pour vendre les autres éléments sous contrat jusqu'en 2015 : Fanni, Cheyrou, André Ayew mais aussi Gignac. Seul Morel, de par son statut de défenseur polyvalent, échappe à la sentence.

Voulant s'attirer les faveurs du patron en vue d'un futur transfert, les agents multiplient les démarches auprès des écuries britanniques pour fourguer un olympien indésirable. Labrune himself s'y essaie avec son homologue de QPR, à qui il avait réussi à vendre MBia, acceptant de prendre Barton en prêt en contrepartie. Un procédé étrange, qui pousse les éventuels acheteurs à la méfiance. Ces derniers attendront le dernier moment pour trancher. Le scénario catastrophe, avec des ventes au rabais et des arrivées qui ne se font finalement pas, n'est donc pas totalement à exclure. Bielsa doit être ravi.