Verre à moitié plein... à remplir rapidement

C'est l'éternel débat après un match nul à l'extérieur. L'OM a-t-il gagné un point ou en a-t-il perdu deux avec ce nul à Strasbourg ? Les discussions peuvent durer une éternité, tous les arguments s'entendent. Après tout, Strasbourg avait deux balles de 4-2, dans la même action, mais les a gâchées inexplicablement. Mitroglou égalise à la 88e, il ne faut peut-être pas trop en demander. Oui, mais, l'OM avait pris cette rencontre par le bon bout, fait le plus dur en ouvrant le score contre le promu avant de mener à nouveau et il n'y avait aucune raison de concéder de tels buts. La réaction des deux coachs au coup de sifflet final, tous deux frustrés, l'illustre bien. Même sur le niveau de Strasbourg, les avis peuvent diverger à juste titre. Leur défense amène à dire qu'ils risquent de redescendre en fin d'exercice, mais Martin Terrier et Jonas Martin ont prouvé qu'ils avaient leur place dans une formation de haut de tableau... Une chose met cependant tout le monde d'accord : ce 3-3 est à des années lumières d'un 0-0 comme on a l'habitude de les voir en Ligue 1. 

Et c'est peut-être bien là le principal. Les métaphores sur la durée du championnat sont connues, sur-utilisées dans la presse : la fameuse dernière ligne droite est loin, c'est tout juste si on vient de sortir du premier tour. Il reste encore 87 points à prendre sur cette Ligue 1 2017-2018. Il y a donc très peu de chances qu'à la fin de l'exercice, si regrets il doit y avoir, on se tourne vers cette rencontre à la Meinau en se disant par exemple que c'est à ce moment-là que le podium s'est envolé. Ce qui compte à ce stade de l'année, c'est plutôt d'être consistant dans le jeu. Avec Dimitri Payet très intéressant en maître de la passe, dans une position axiale où il ne marche absolument plus sur les pieds de Thauvin comme lors des années précédentes, avec un Mitroglou buteur pour son premier match, un Amavi qui se sent dans l'intégralité du couloir gauche comme dans son salon et un Morgan Sanson qui a montré de bonnes choses dans un poste plus reculé, l'OM est plutôt bien sur son tableau de marche. Notamment lorsqu'on regarde ce qu'il se fait ailleurs en Ligue 1. 

Mais le problème, c'est que cela n'offre strictement aucune garantie. Des équipes qui peuvent potentiellement bien jouer, il y en a beaucoup. Mais à trop laisser échapper des points en route, on peut finir comme l'OM d'Abel Braga. Dans cette Ligue 1, il y a surtout l'antithèse à la lutte avec le même nombre de points. Ironie de l'histoire, il s'agit du FC Nantes, comme le nom de cette ancienne équipe dont les supporters étaient fiers de vanter le jeu. Avec Claudio Ranieri sur le banc et des joueurs aussi peu connus qu'interchangeables, les Canaris peuvent tout à fait tenir la distance. Alors oui, cet OM n'est pas si mal, mais il faudra vite faire les corrections nécessaires, que ce soit dans le travail défensif sur coups de pied arrêtés ou dans le coaching à vingt minutes du terme, pour ne pas voir l'ancien coach de Leicester refaire un miracle et plonger la concurrence dans un profond malaise en comparant les budgets. Bien évidemment, le match de Paris est mis de côté. Là, il ne sera pas question de points mais d'honneur. C'est plus pour la suite, pour Lille, Caen, Bordeaux, Guingamp, Metz... là, il ne faudra plus trop avoir de débats.