Un point de gagné ou deux de perdus ?

C'est le débat classique au lendemain d'un match de football qui s'est terminé sur un score de parité malgré des buts. Est-ce deux points de perdus ou un de gagné ? La question se pose après ce résultat nul contre Monaco au Vélodrome. Si ça se trouve, vous allez, vous aussi, vous retrouver confronté à ce débat intense, au bureau, dans le vestiaire de votre Five préféré, chez le dentiste... Pour ne pas sécher au moment de faire valoir votre sentiment, voici un petit paragraphe argumenté pour chaque version. 

Si l'an dernier, l'OM s'était imposé contre Monaco, l'ASM restait sur deux victoires et deux nuls au Vélodrome en championnat, dans une période où les Phocéens étaient censés être les mieux outillés de la division. Preuve que ce n'est jamais simple de gagner contre cette équipe. Malgré les trois buts marqués, l'OM n'y est donc pas parvenu. Mais il y a du mérite. Celui d'avoir poussé, d'être revenu deux fois au score, d'avoir mis la pression sur le but de Subasic jusque dans les dernières secondes. Le retour du spectacle au Vélodrome, qui n'était pas la propriété exclusive de Marcelo Bielsa. D'ailleurs, avec l'Argentin encore en poste, combien se pâmerait d'avoir au moins eu l'occasion de vibrer dans l'enceinte marseillaise ? L'OM ne prend qu'un point sur trois, c'est vrai. Mais il en reste 69 à distribuer encore. Si l'OM échoue dans sa quête d'Europe pour deux longueurs en mai prochain, il faudra être armé d'une sacrée mauvaise foi pour revenir avec regrets sur cette soirée de novembre. Ce qui compte à cette période de l'année, c'est de trouver un fond de jeu. Et à ce niveau-là, l'OM s'est mis à jouer plus collectivement devant, avec certaines longues séquences de possession où les joueurs offensifs s'articulaient autour de Lassana Diarra pour proposer chacun une solution différente, sans se marcher sur les pieds. Monaco, qui ne pourra pas toutes les semaines s'en remettre à un défenseur adverse qui glisse pour prendre des points, ne peut pas en dire autant. Et devrait commencer à s'inquiéter, malgré ses cinq points d'avance. 

La dernière fois que le tableau d'affichage du Vélodrome avait affiché le score de 3-3, la rencontre s'était terminée par une victoire de Lorient par deux buts d'écart. Les Olympiens avaient poussé, poussé, avant d'être crucifiés. Cette fois-ci, ce n'est donc pas le cas, l'OM a préservé le point du nul. Super. Un point ou zéro, la différence n'est pas énorme, ce qui compte, ce qui compte dans la situation de l'OM, ce sont les victoires, les séries. Difficile de rester positif et d'envisager des lendemains ensoleillés avec une équipe toujours dans la seconde partie de tableau au soir de la quinzième journée, qui ne s'est pas imposée à domicile en championnat depuis bientôt trois mois. Il va également falloir faire avec le traumatisme Karim Rekik, qui va entendre parler encore longtemps de sa glissade. En prenant trois buts dans un choc à domicile, cette équipe de l'OM a prouvé qu'elle n'était toujours pas sereine défensivement. C'était une belle occasion de revenir dans la première partie de tableau, elle est gâchée. Comment croire qu'il sera plus facile de disposer du prochain visiteur, Montpellier, qui est allé s'imposer à Gerland avec des contres aussi rapides que meurtriers, quand un Monaco avec Fabio Coentrao milieu offensif gauche vient en planter trois au Vél ? Car il ne faut pas oublier que l'OM n'a pas gagné contre le dauphin supposé du PSG. En face, c'était Echiejile, Raggi, Traoré, Helder Costa ou encore Carrillo. Au bout d'un moment, la réussite insolente d'Nkoudou va s'estomper, Lassana Diarra va finir par se décourager. Et l'OM prendra encore et toujours des buts.