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Rudi Garcia, la claque
SaisonPublié le 28/08 à 12:05

Rudi Garcia, la claque

Rudi Garcia va finir par avoir des boutons à la simple vue d'une diagonale rouge et blanche. Il se casse systématiquement les dents contre Monaco, avec dix-huit buts encaissés lors des quatre matchs qu'il a joués contre l'équipe de la principauté avec l'OM. Il pourrait se dire que ce n'est vraiment pas juste, que les deux équipes ne sont pas à armes égales et qu'il est dommage d'être jugé face au champion de France. Déjà, c'est toujours mieux, pour s'étalonner, que de se servir comme bouclier d'une série d'invincibilité où l'on prend en compte les matchs amicaux d'avant-saison et les oppositions à l'entraînement, comme c'était le cas il y a quelques jours. Mais c'est à ce genre de matchs que l'on peut juger un technicien, c'est pour ce genre de matchs que les dirigeants ont pensé à Rudi Garcia. Il y a donc de quoi être fortement insatisfait aujourd'hui. 

L'opposition avec Jardim fait mal

Car Rudi Garcia, ce devait être un Didier Deschamps bis. Pas forcément un formateur mais un entraîneur ambitieux, qui pense aux résultats. Qui ne se contente pas de jeunes malléables, qui va chercher de grands joueurs, qui n'a pas peur d'un vestiaire où il y a beaucoup d'ego si ça ramène des trophées. Ces roustes contre Monaco sont donc particulièrement douloureuses parce qu'elles s'inscrivent dans un contexte : peut-être que s'il s'était vraiment penché sur les forces de cette équipe, plutôt que de tout mettre sur le dos de l'arbitrage après la correction en championnat du mois de janvier, il se serait présenté à Louis II avec de meilleures armes. Car avec ce 6-1, on touche du doigt la faillite d'une philosophie d'un entraîneur face à un autre. Un peu comme quand Elie Baup avait été humilié par Carlo Ancelotti lors de deux PSG-OM consécutifs à la fin de l'hiver 2013. Là encore, on pouvait se dire que ce n'était pas juste, que les deux équipes ne combattaient pas avec les mêmes armes. Mais c'est l'approche du match qui n'avait pas été au niveau, avec un onze inchangé et des joueurs apathiques. Les supporters phocéens ne sont pas des boeufs. Ils auraient accepté une défaite hier face à Falcao et ses copains. Mais pas comme ça. Pas avec un sentiment que les coups de pied arrêtés étaient une phase de jeu nouvelle, validée par le board de la FIFA dans l'après-midi. Mettre un 5-4-1 chez le champion de France, pourquoi pas. Mais ce n'est pas juste aligner des joueurs, même à Football Manager ça ne suffit plus, il faut être capable d'insuffler un état d'esprit aux joueurs en mode commando, avec une détermination de tous les instants dans les duels. Pas se dire que la taille ou la science du placement de Sertic et Rolando vont suffire, comme on peut le comprendre en écoutant la conférence de presse d'après-match. En face, Leonardo Jardim est la définition même du coach qui se fout bien des schémas. Comme Alex Ferguson, il utilise la plus vieille composition du monde, le 4-4-2 en ligne, mais ses joueurs savent ce qu'ils ont à faire. Il y a un style qui subsiste, même quand de nombreux titulaires de la saison passée ne sont plus là. Ce qu'on appelle "une patte"... 

Il ne faut pas démissionner. Mais...

Alors, l'idée n'est pas d'appeler à la démission de Rudi Garcia. A la fin du mois d'août, cela servirait à quoi ? Et puis pour faire quoi ensuite ? Prendre Christophe Galtier ? Nous ne sommes pas à Palerme. Mais quand même, comme dans le monde de l'entreprise, il y a de quoi donner un avertissement. Dire qu'il faut se remettre en question, redescendre de quelques étages, cela ferait du bien à tout le monde. Se livrer un peu plus auprès des supporters, dire vraiment ce qu'il pense, pas se réfugier derrière une langue de bois dès que cela parle de jeu par exemple, ou se contenter de lâcher des punchlines qui font le bonheur des réseaux sociaux comme le désormais célèbre "je suis l'entraîneur le plus ambitieux de France". Ne pas se contenter d'avoir lancé Maxime Lopez, mais le faire désormais progresser, franchir un palier, alors qu'il ne peut plus toucher autant de ballons que pour ses premiers matchs avec les arrivées de Sanson et Payet. Et puis peut-être trouver une meilleure harmonie avec le directeur sportif, Andoni Zubizarreta. Car si l'histoire rocambolesque de Monaco qui souffle Jovetic à l'OM au dernier moment sort si facilement dans les médias, ce n'est peut-être pas innocent. Alors il reste quelques jours de mercato, la saison vient à peine de démarrer, tout n'est pas perdu. Mais il y a du boulot et un vrai mea culpa à faire. Prendre sur soi à chaud dans une conférence de presse d'après-match, c'est une chose. Prouver la sincérité de ses propos par les actes, c'en est une autre. Vous savez, dire... faire... cela doit forcément vous rappeler quelque chose...