Payet, une saison sous pression

Avec la probable signature, ou pas, de Neymar au PSG, son nom est revenu garnir le chambrage des supporters olympiens sur les réseaux sociaux. "Payet > Pastore" a vécu, place désormais à "Payet > Neymar". L'occasion de voir que celui qui porte désormais le numéro 10 est toujours considéré comme le principal atout de l'équipe, la valeur sûre, même si le club s'apprête à recruter un grand attaquant et que Florian Thauvin était en feu les six derniers mois. Une belle marque de confiance dont il va falloir se montrer à la hauteur. Comme de l'investissement fait par le club sur son retour, en janvier. 

Car il ne faut pas oublier que Payet est revenu à l'OM en janvier dernier pour un transfert aux alentours de 30 millions d'euros avec un salaire record dans un climat finalement assez spécial avec beaucoup de scepticisme chez les consultants de Ligue 1. Preuve que son retour n'a pas été castatrophique, on les voit moins tirer à boulets rouges sur le joueur aujourd'hui. Dans les prochains matchs, Payet n'aura pas la pression populaire de son transfert, comme certains auraient pu l'avoir du Vélodrome avec de telles sommes. Depuis son retour, Payet a mis des buts, et des jolis, des passes décisives, et même des coups francs. Oui mais. Au moment où l'OM est allé le chercher en plein bras de fer avec West Ham, Dimitri Payet était le "key-player" de West Ham, le joueur qui portait l'équipe sur ses épaules, considéré par toute la Premier League comme un des 15 meilleurs joueurs du championnat. Et ce Dimitri-là, il faut être honnête, depuis son retour, on ne l'a pas vraiment vu... 

Le sujet n'est pour l'instant pas polémique. Même après son match amical à Glasgow, où son implication était aléatoire. Ce n'était qu'un match amical, Payet, qui sait également se gérer en semaine à l'entraînement, n'en a pas trop fait. C'est un euphémisme, mais ce n'est pas un drame. Il sait qu'une fois que la saison sera officiellement lancée, il se devra d'être à la hauteur. Pour le plus grand bonheur de ses dirigeants. Son achat à 30 millions faisait de lui une affaire en janvier dernier, avec par exemple la perspective de le revendre encore plus cher en Chine dans deux ans malgré son âge. Il ne faudrait pas que cela devienne un boulet, dont le contrat en or avec l'OM prendra fin après son 35e anniversaire... Avant toute chose, Payet doit réussir pour son plus grand bonheur à lui : alors qu'il avait raté il y a quatre ans la Coupe du monde après une saison moyenne sous le maillot phocéen, il n'est pas assuré de disputer l'édition en Russie l'année prochaine. Didier Deschamps peut désormais compter sur Thomas Lemar à son poste, voir un Kylian MBappé, dans un rôle d'attaquant côté gauche avec un pur remiseur dans l'axe. 

Deux schémas très différents de ce que Rudi Garcia est en train de mettre en place à Marseille. Le 4-3-3 du coach marseillais se transforme assez vite en 4-4-2 "en ligne". Payet reste alors dans son couloir gauche et est chargé de faire la différence, mais aussi de plus travailler défensivement qu'à l'accoutumée. Il peut également avoir une chance à jouer avec les formules testées par Garcia, notamment avec deux relayeurs, lorsque Kamara ou Zambo-Anguissa sont associés à Luiz Gustavo. Dans un 4-2-3-1, il pourrait alors glisser dans l'axe, laissant le couloir gauche, soit à Rémy Cabella, soit à Morgan Sanson, ou peut-être même à Valère Germain dans une association où cela permute beaucoup avec la pointe recrutée. Payet retrouverait alors l'axe, là où il a été fait roi à Marseille avec Marcelo Bielsa. Il l'a prouvé par la suite, que ce soit avec West Ham ou l'équipe de France, il peut aussi régaler à gauche, avec un autre technicien sur le banc. Le déclic pour passer un cap, il l'a eu, il a juste besoin de confiance. Marseille lui en a beaucoup donné ces derniers mois. C'est à lui de rendre désormais la pareille. Et il n'y a pas forcément besoin d'être plus fort que Neymar, si l'OM atteint ses objectifs...