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Monsieur Labrune, les abrutis ne vous lâcheront pas !
SaisonPublié le 03/02 à 15:30

Monsieur Labrune, les abrutis ne vous lâcheront pas !

"C'est une victoire très importante pour l'Olympique de Marseille. C'est notre onzième match sans défaite en Ligue 1, on est troisième du championnat sur les onze derniers matchs. On a perdu un match sur les 18 dernières rencontres, en prolongations à Toulouse en coupe de la Ligue avec 10 absents. Donc j'espère que là vous allez nous lâcher un peu, nous laisser respirer, nous laisser travailler. On part de très loin dans ce championnat, on a eu beaucoup de problèmes en début de saison. Evidemment qu'on s'est mis des boulets aux pieds dès le début de la saison, mais maintenant vous nous laissez bosser, on progresse, merci beaucoup, et bonne soirée". Vincent Labrune était attendu sur le terrain médiatique ? Il a répondu, à sa manière. En une sortie après la victoire à Montpellier, en moins d'une minute montre en main face aux caméras en zone mixte, il a sûrement coupé la faim de ceux qui avaient envie d'un président bien plus présent sur ce terrain, à la manière d'un Jean-Michel Aulas. S'il n'a pas oublié un ingrédient indispensable pour l'exercice, l'arrogance, il n'a pas orienté son discours dans la même direction. Quand le boss lyonnais parvient à fédérer ses troupes en abusant de la théorie du complot, il change fréquemment de cible. Le message de l'homme de confiance de Margarita Louis-Dreyfus n'a lui qu'un destinataire, bien que plus flou : celui qui s'obstine à ne pas voir le bilan remarquable de la formation phocéenne, préférant sans doute, à l'aide d'une épaisse mauvaise foi, retenir le bilan global de cette saison, et le faible spectacle proposé, plus que la fameuse dynamique des dix-huit derniers matchs, que tous les spécialistes et autres statisticiens s'arrachent.

Encore une référence à Bielsa...

"Laissez-nous bosser". Mais à qui Labrune s'adresse-t-il en fin de compte ? Aux médias ? Il n'y en a pas un qui s'amuse à se lancer dans une cabale à son encontre. Dans ce viseur, il y a peut-être plus les supporters de l'OM. Ceux qui ont demandé sa démission en virages et en nombre, juste après le but lillois vendredi dernier. Labrune a encaissé sur le coup, mais ne peut s'empêcher de répondre après la victoire à Montpellier. C'est déjà un peu ce qu'il s'était passé lors de la troisième journée et la réception de Troyes. Avant la rencontre, Vincent Labrune avait assisté, depuis la pelouse, à un chant des South Winners qui le suppliait de partir. Le regard noir, il était rentré immédiatement vers les vestiaires. Après la probante victoire 6-0 contre Troyes, la tension n'était pas descendue et il avait notamment lâché face à la caméra du site officiel : "On a des ambitions, on a envie de répondre aux attentes du club et de nos supporters. On a des ambitions malgré quelques abrutis qui en doutent et qui essayent de manipuler les autres. Ce qui est sûr, c'est qu'on aura une équipe très compétitive à la fin du mois d'août. Et un attaquant pour seconder Michy, c'est une certitude". La fameuse doublure a signé cinq mois plus tard. Pour ce qui est de la compétitivité de l'équipe, Labrune réclame du temps, et ne résiste pas à la tentation de faire référence au début de saison, et donc Marcelo Bielsa. Ce n'est pourtant pas de la faute de l'Argentin si l'OM ne parvient pas à gagner contre le Gazélec Ajaccio, Angers, Lorient ou encore Guingamp au Vélodrome. Le discours de Labrune a donc une nouvelle fois du mal à passer. 

Quand ça gagne par contre...

De toute façon, d'une manière plus globale, pourquoi demander de la distance, de l'air ? Président de l'Olympique de Marseille, ce n'est pas la même chose qu'à Brest, cela va de soi. Cela a des inconvénients, mais aussi des avantages. Lorsqu'au printemps 2010, l'OM rafle la coupe de la Ligue, Vincent Labrune n'a pas pris le mégaphone sur le toit du bus de la parade, pour demander aux supporters de vider le Vieux Port, la Canebière, et de rentrer chez eux car ce trophée, ce n'était que quatre victoires face à Saint-Etienne, Lille, Toulouse et Bordeaux. Il a savouré, fixant le soleil avec ses Ray-Ban. L'excès, la passion de Marseille et de ses supporters, est un bien appréciable quand ça tourne bien. C'est même devenu un argument marketing, avec des places au stade et des produits dérivés de plus en plus chers. Alors il faut savoir assumer et s'en accommoder quand cela tourne moins bien. La rengaine "On gagne ensemble, on perd ensemble" ne semble décidément pas faire partie du dictionnaire de Vincent Labrune. Il ne faut pas pleurer derrière s'il ne sera jamais considéré comme Marseillais.