Mieux que des stars

"L'envie, la hargne, ça s'achète ça ?" La tirade est forcément dans un coin de la mémoire collective. C'est un extrait d'une minute mémorable de René Malleville, au lendemain d'une défaite (1-2) contre le PSG. A l'époque, il était question des manques de l'OM qui ne pouvaient s'expliquer uniquement par la différence de budget avec l'ogre parisien. Quatre ans plus tard, les joueurs de l'OM ont enfin répondu à l'interrogation de cheveux blancs les plus célèbres de Marseille par la négative. Pas encore face au club de la capitale. Mais face à leur propre questionnement. Car c'est peut-être le jour cette saison où l'OM a mis son équipe la moins bling-bling (Rolando, Zambo Anguissa, Ocampos, Njie titulaires, Bouna Sarr et Yusuf Sari en cours de match) que l'équipe a rendu sa meilleure copie. Preuve qu'avec l'envie, la hargne, on peut faire beaucoup de choses. 

Attention, pour autant, il ne faut pas tout mélanger. Cela n'effacera pas les couacs des promesses estivales, et ceux qui ont annoncé un recrutement de premier plan ne pourront pas s'en tirer avec un "de toute façon, la star c'est l'équipe". Mais il est toutefois important de souligner que la colère du public après le fiasco de Rennes (1-3) visait plus l'état d'esprit inexistant de la formation mise en place par Rudi Garcia, qui a entamé la rencontre comme si c'était elle qui avait gagné la précédente sur le score de 6-1, que la teneur du recrutement. Contre Toulouse, face à une équipe qui a enflammé le match dès les premières secondes, qui a eu envie d'attaquer pendant 90 minutes et qui s'est dépensée sans compter, les 40 000 spectateurs ont poussé sans retenue. Le fameux grand attaquant Mitroglou n'était pourtant même pas sur la feuille de match. Et l'OM a réintégré le top5 du championnat, à deux points de Bordeaux, actuellement sur la dernière marche du podium. 

La tentation est grande de se dire que le plus dur est fait, que la préparation physique a enfin été digérée et qu'avec l'intégration progressive de Mitroglou et Abdennour, sans oublier le retour au premier plan de Sanson, cette équipe va pouvoir atteindre ses objectifs face à Lyon, Saint-Etienne et donc les Girondins. Car en football, c'est bien connu, le moindre grain de sable peut enrayer la machine. Même si le match à Salzburg ne revêt pas d'une importance capitale pour l'avenir de l'OM en Ligue Europa, une contre-performance pourrait nuire au moral des troupes pour le deuxième déplacement de la semaine, autrement plus important, à Nice. Mais Garcia tient tout de même une référence, une base de travail notamment en ce qui concerne l'intensité, pour la suite des évènements. Par exemple pour un match à venir dans un mois contre le PSG. Rare certitude dans ce sport, avec cet état d'esprit, l'OM ne prendra pas une volée et pourra même compter sur ses exigeants mais fidèles supporters. Ne reste plus qu'à continuer dans cette voie pour que ce genre de prestation devienne la norme. Si cela devient une garantie, il n'y aura pas besoin d'annoncer la possible venue de Cristiano Ronaldo pour remplir à nouveau le Vélodrome.