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Lassana Diarra, merci, sans plus
SaisonPublié le 24/05 à 14:10

Lassana Diarra, merci, sans plus

Il a été fidèle à lui-même. Après le match, le dernier de la saison à domicile, il est venu se présenter face aux journalistes. Parce que ce, si ça se trouve, c'est peut-être sa dernière avec le maillot bleu et blanc. D'ailleurs, quelques instants avant, Rémy Cabella a actualisé son Instragram avec une photo aux côtés de Steve Mandanda et Diarra. Comme pour dire qu'il a été content de jouer à leurs côtés. Comme pour dire que ça ne sera plus le cas la saison prochaine, ce qui ne serait pas une immense surprise. Lass a donc fait face aux caméras. Il aurait pu jouer la carte classique du footballeur moderne, réciter ses cours de media trainning inculqués par son agent et divers conseillers en communication pour prendre soin de ne brusquer personne et surtout se laisser toutes les portes ouvertes. Mais Diarra a fait du Diarra : "Vous savez très bien que dans le football on ne sait jamais ce qui peut se passer, mais je n'ai pas peur de le dire, il y a de grandes chances pour que je quitte l'Olympique de Marseille". Surprise, l'assistance a laissé passer de longues secondes avant de réagir. 

Un discours cohérent

C'est pourtant du Diarra, et c'est dans une cohérence parfaite avec ce qu'il avait déclaré lors de la première interview qu'il avait accordé pour son retour en France, lorsqu'il était question de son avenir à l'OM : "Quel joueur de foot compétiteur ne veut pas gagner la Coupe du monde, la C1 ? Personne. Mais ce sont des étapes. Je ne suis pas arrivé à Marseille pour dire : "Demain je pars". Ça fait seize mois que je ne joue pas. J’ai un boulot à faire. Mon objectif, c’est : "Il y a un club qui croit en toi, rends-lui". Après, j’ai l’ambition de jouer la Ligue des champions, d’aller à l’Euro. Sinon je ne serais pas revenu en France". La sortie aurait pu faire tiquer, car à mi-novembre, le joueur laissait déjà sous-entendre qu'il ne fallait pas croire à la Ligue des champions avec cette équipe. Mais on était alors en pleine Lass-mania, il pouvait se le permettre. A sa place, ils auraient été plus d'un à évoquer, main sur le coeur, ce public qui les pousse à se transcender, pour mieux renégocier leur contrat, parce que oui, maintenant c'est sûr, Marseille c'est pour la vie. Ca n'a pas été le cas de Diarra, qui ne s'est jamais amusé à embrasser l'écusson, ni à faire dans la déclaration piquante sur les valeurs du PSG pour rentrer un peu plus dans le coeur des virages du Vélodrome. Du coup, difficile de lui en vouloir en cas de départ en fin de saison. Même à Paris. Ca ne veut pas dire que c'est une bonne chose. Mais s'il faut s'en prendre à quelqu'un, c'est plus à celui qui a imaginé ce deal perdant-perdant pour le club marseillais (soit il est pas bon et il peut rester pendant quatre ans au club avec un joli salaire, soit il est performant et il a un accord pour partir comme il le souhaite). 

Un nouveau André Luiz ?

Avec une saison éprouvante à tous les niveaux, pour tout le monde, il est logique qu'aujourd'hui Lass ait envie de voir autre chose. Qu'il aspire à pratiquer ce sport collectif avec des gens de sa division technique. OK, et donc merci Monsieur Diarra pour votre saison. Mais il faudra pas se plaindre derrière si vous ne resterez pas dans la mémoire du club. Ou alors juste comme le joueur hors norme d'une saison morose. Un peu comme le Brésilien André Luiz en 2001-2002 et ses coups-francs. Tiens, pour l'anecdote, il était lui aussi parti au PSG la saison suivante, sans que l'on puisse trop lui en vouloir puisqu'il n'était que prêté et que l'OM n'avait pas les moyens de le garder. Mais il s'est planté et plus personne ne s'est soucié de lui. Si Diarra a été clair et pro dans sa démarche, il n'a pas donné plus que les 100% comme les supporters l'espèrent toujours à Marseille. Drogba a multiplié les déclarations d'amour en public, ce qui a pu agacer, mais il acceptait de jouer sous infiltration. Lass n'a grosso modo joué qu'un match sur deux avec l'OM en 2016. On ne fait pas de demie-statue.