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La faillite des cadres
SaisonPublié le 18/12 à 07:00

La faillite des cadres

L'OM s'est incliné sur la pelouse de Lyon et, pour la première fois de la saison, le verrou de l'équipe adverse est resté en place. La faute à un Anthony Lopes qui a sorti un grand match, avec au moins trois parades de grande classe. Pour résumer ce match, on peut donc mettre en avant le duel de gardien, l'international portugais ayant brillé là où Steve Mandanda, dès le début de la rencontre, a sombré avec une erreur sur un coup franc même pas génial de Nabil Fékir car il était sur lui. Mais ce serait d'une grande facilité. Ce serait injuste de présenter Mandanda comme l'homme qui a fait chuter l'OM. Ne serait-ce que pour les nombreuses fois où les analyses d'après-match faisaient la part belle aux attaquants, alors que sans ses multiples sauvetages le résultat final, et les commentaires qui en découlent, n'auraient pas été les mêmes. Mais surtout parce que cette faute de main n'est intervenue qu'à la 5e minute. Il restait encore quasiment un match pour se refaire... 

Seul Luiz Gustavo au niveau

Alors oui, il a fallu composer avec un Anthony Lopes en forme. Mais c'est dans ces moments-là qu'on attend les cadres pour se surpasser. Lyon a pu compter sur les siens : Lopes donc, mais aussi Marcelo en défense centrale qui a tout repoussé sans se poser de question, Fékir, qui a su être décisif, tout comme Mariano Diaz devant, effectivement individualiste mais dont la détermination force le respect. A l'OM, Luiz Gustavo a tenu son rang. Mais ce ne fut pas forcément le cas de Dimitri Payet et Florian Thauvin. Attention, ils n'ont pas été transparents. Le Brésilien n'a pas mangé le milieu adverse tout seul. Avec un jeu de passes désormais bien rodé, les deux éléments techniques ont fait ce qu'il fallait pour avoir la possession. Mais vraiment sans plus. Il y a eu des centres qui auraient peut-être mérités meilleur sort, d'accord, mais on est en droit d'attendre plus d'eux. Une élimination individuelle, une passe qui prend toute la défense adverse à revers, voire un coup franc qui ne se contente pas d'être "dans le cadre". 

Pour Payet ça commence à faire

C'est peut-être de ce côté-là que la défaite va laisser des traces. Le résultat global n'est pas dramatique et la situation peut être vite rattrapée. Mais c'est un nouveau "grand" match où les "franchise players", pour reprendre une terminologie chère à Frank McCourt, n'y sont pas. Vu sa feuille de stat et la bonne copie qu'il avait rendue contre Paris, Florian Thauvin pourra plaider la thèse de l'accident. Cela va commencer à être plus dur pour Dimitri Payet. Il y a un an, lorsqu'il portait seul West Ham sur ses épaules, les spécialistes du championnat anglais se demandaient s'il allait rejoindre Liverpool ou Manchester United au mercato. Aujourd'hui, cela devient très compliqué de comparer son match aux prestations ce même dimanche de Coutinho ou Mata. Il était pourtant censé être de ce calibre. C'est pour cela que le propriétaire américain de l'OM avait sorti le chéquier, conscient qu'il pouvait jouer sur l'affect pour attirer immédiatement un joueur de cette catégorie. Alors si aujourd'hui, il n'est même plus au niveau des stars de la Ligue 1... A la fin du match, Adil Rami a expliqué au micro de Canal+ que Lyon ne pourrait pas jouer la deuxième place avec ce niveau de jeu. Dans le money time, ils pourront tout de même compter sur Nabil Fekir pour gagner des matchs sur un exploit individuel, comme Monaco avec Thomas Lemar. A Dimitri Payet de se mettre au niveau. Il n'y a pas que Didier Deschamps qui l'espère... 

 

Camille Daurès