L'OM et ses "points faibles"
On ne va pas le répéter tous les jours, mais l'OM, seizième après neuf journées, a totalement loupé son début de championnat, en dépit d'un calendrier on ne peut plus favorable. La faute à qui ? Inutile de chercher un coupable en particulier, les facteurs sont multiples et il serait injuste de pointer du doigt qui que ce soit. Disons que le mercato, qui a vu partir les meilleurs joueurs de l'équipe, remplacés par de moins bons, y est pour beaucoup, sans parler du départ de Bielsa. Mais les motifs d'espoir entre aperçus dimanche dernier à Paris nous poussent à penser qu'en dépit de cette baisse de qualité (et de résultats), ces manques peuvent être compensés par un travail tactique plus poussé. C'est l'avis de l'ancien défenseur olympien, Bernard Casoni : "Déjà, sur l'aspect offensif, on a pu voir un bon pressing de la part de l'OM à Paris, mais aussi une bonne gestion des espaces lorsqu'ils avaient récupéré le ballon. Je pense que ces progrès sont dus en partie au fait que Cabella a été placé derrière l'attaquant et que Barrada pouvait rentrer sur son pied droit, ça a posé des problèmes au PSG."
Mais une fois les bonnes surprises relevées, tout comme les progrès de Lucas Silva et la confirmation que Lassana Diarra est à son meilleur niveau, il y a tout le reste. Et il y a de quoi appuyer, car les points douloureux sont nombreux, et visibles. "Il y a trop de points faibles dans l'équipe, déplore Casoni, surtout derrière. Défensivement, il y a de grosses lacunes avec Rolando et De Ceglie, surtout Rolando. En même temps, le garçon n'a quasiment pas joué l'an dernier... Mais si on fait jouer des joueurs qui n'ont rien fait depuis longtemps, il ne faut pas attendre de miracles, comme avec Isla, qui est titulaire en sélection, mais qui ne l'était pas en Angleterre. Ok, ils ont peut-être été bons, ils étaient dans de grands clubs, mais ils ne jouaient pas ! Regardez Rolando, il joue à cinq mètres des attaquants, ce n'est pas possible. Dès que les Parisiens le provoquaient, il était en difficulté".
Le pauvre Rolando en a pris pour son grade, et la multiplication des ralentis sur deux ou trois tours de reins subis au Parc ne l'a pas aidé. Il est évidemment injuste de lui taper dessus plus que de raison, mais les arguments sont imparables. Il n'est d'ailleurs pas le seul dans ce cas-là. Nos mémoires d'Olympiens se souviennent encore de ces "anciens grands défenseurs" qui se sont cassé la figure faute de ne plus avoir joué depuis des lustres. Sans remonter jusqu'aux légendaires Dimas ou Torrisi, on peut citer les Christanval, Rodriguez ou Givet. Inactifs depuis trop longtemps, ces internationaux ont confirmé qu'à l'OM, la carte de visite ne suffit pas. On souhaite évidemment à Rolando et De Ceglie de ne pas intégrer cette liste peu glorieuse.
Dernier point faible repéré par Bernard Casoni, le manque de cadres dans toutes les lignes. Gignac, Ayew, Payet et Fanni partis, ils ne sont plus guère que deux à pouvoir assurer ce rôle : Mandanda et Diarra. Les autres, ceux que l'on attend, ne sont pas encore au rendez-vous : "On ne peut pas demander à ces joueurs d'être des cadres dès leur arrivée juste parce qu'ils ont été dans de grands clubs, ce n'est pas possible, explique Caso. Moi, quand je suis arrivé à Marseille, il y avait déjà beaucoup de cadres et j'ai eu du temps avant d'en devenir un. Aujourd'hui, on demande à Cabella de jouer ce rôle, alors qu'il ne l'était même pas à Montpellier, ce n'est pas possible. Sauf si c'était vraiment un phénomène, mais bon... Même s'il a des qualités, il est loin d'en être un". De ce côté-là, il reste tout de même un espoir. Un gros même. Il s'agit du retour tant souhaité d'Abou Diaby. Si ses pépins physiques le laissent enfin tranquille, son talent naturel pourrait bien compenser son hallucinante période d'indisponibilité. Selon le staff médical de l'OM, on devrait le savoir très vite, alors on s'accroche à ce qu'on peut...