L'OM de Bielsa VS le Bilbao de Bielsa

Le début de saison de l'OM sous les ordres de Marcelo Bielsa est encourageant. Le club pointe à la deuxième place de Ligue 1 après cinq journées, et possède la meilleure attaque (11 buts). En 2011/2012, El Loco avait emmené l'Athletic Bilbao en finale de l'Europa League et de la Coupe du Roi. Une belle saison qui a marqué les esprits en Espagne, malgré une 10e place en Liga, certainement due à un trop-plein de compétition. De quoi rêver à des lendemains chantants côté marseillais, mais l'OM dispose-t-il d'un groupe de la même qualité ? Comparaison entre de l'OM 2014/2015 et le Bilbao de 2011/2012.

À Marseille, même si Steve Mandanda peine à retrouver son niveau, il reste un gardien avec une belle cote en Europe. Dans le club basque, le fidèle portier, Gorka Iraizoz, n'a jamais été et ne sera jamais un crack. Sur le flanc droit, Bilbao a révélé le talent d'Adoni Iraola, convoqué à huit reprises avec la Roja. À Marseille, le poste n'est pas vraiment un point fort, que ce soit avec Rod Fanni ou Brice Dja Djédjé. Côté gauche en revanche, l'OM commence à entrevoir une nette amélioration, avec les bons matchs de Jérémy Morel et les performances propres de Benjamin Mendy. De quoi donner un avantage à l'effectif de la cité phocéenne, étant donné que Jon Aurtonetxe n'a pas vraiment montré qu'il était un joueur majeur de l'Athletic. Lors de cette fameuse belle saison de Bilbao, Javi Martinez, le joueur clé de Bielsa au Pays Basque, avait beaucoup joué en défense centrale aux côtés de l'international vénézuélien, Fernando Amorebieta. El Loco cherche encore la bonne paire de stoppeurs à l'OM, et qui il devra associer cette saison avec Nicolas Nkoulou. Ce sera peut-être Doria, mais il faut attendre de l'avoir vu jouer.

Si Javi Martinez avait laissé sa place au milieu pour redescendre en charnière centrale, cette saison 2011/2012 aura été marquée en Espagne par l'éclosion d'un grand talent : Ander Herrera. Ce jeune numéro huit était associé à Ander Iturraspe, le leader charismatique de Bilbao sous Bielsa. Un milieu de terrain redoutable et redouté, qui, pour l'instant, reste devant la paire composée d'Alaixys Romao (ou Mario Lemina) et de Giannelli Imbula.

En attaque, Bilbao s'appuyait sur deux joueurs majeurs : le jeune Iker Muniain et Fernando Llorente. Face à l'international espagnol, toujours en vue dans les grands matchs, André-Pierre Gignac souffre, sans démériter, un peu de la comparaison. Le profil de grand espoir de Florian Thauvin est en tous points comparable à celui de Muniain. Enfin, Oscar de Marcos et Markel Susaeta, qui complétaient le onze du club basque, sont de très bons manieurs de ballons, mais Dimitri Payet, voire André Ayew, semblent légèrement supérieurs.

Reste également une donnée non quantifiable pour l'instant : l'explosion à venir, ou non, des Olympiens. Après la grande saison de l'Athletic, l'Europe s'est penchée sur les joueurs mis en lumière par Marcelo Bielsa. Pas moins de trois ont signé dans de très grands clubs depuis la fin de saison 2012. Javi Martinez a rejoint le Bayern Munich, Fernando Llorente a signé à la Juventus et Ander Herrera joue désormais à Manchester United. Enfin, sept joueurs de Bilbao (Iturraspe, Martinez, Iraola, Llorente, Muniain, Susaeta et San José) ont connu les joies de la sélection espagnole, directement ou indirectement, grâce à Bielsa. Quel sera l'effet d'El Loco sur les carrières des joueurs de l'OM ? Réponse dans quelques mois.

L'oeil du spécialiste Antonio Salamanca (à retrouver dans la vidéo ci-dessus) : "Un des joueurs qui a le plus progressé avec Bielsa, c'est Susaeta sur le côté droit. Il l'a fait énormément travailler et il a fini en sélection. Iturraspe aussi au milieu, il était déjà bon, mais Bielsa lui a donné la touche finale. Ander Herrera a corrigé son jeu, notamment offensif grâce à lui, il joue maintenant plus simple et plus vers l'avant. Même chose pour Muniain, qui a explosé lors de la fameuse saison en Europa League, même s'il reste irrégulier. Cet entraîneur a marqué les joueurs et il leur a fait franchir des paliers, grâce à son exigence. Il leur a donné une autre dimension en les faisant énormément travailler physiquement et tactiquement. C'était dur, mais tout le monde en garde un bon souvenir".