Giannelli Imbula II : la revanche

"Actuellement c'est le meilleur joueur. Je ne sais pas ce que lui demande son coach, mais je l'ai trouvé bon et efficace contre Montpellier, malgré la défaite". Forcément, Jocelyn Gourvennec, l'entraîneur de Guingamp, n'est pas très objectif lorsqu'il parle de "son" Giannelli Imbula, ce joueur qui lui a permis de monter en Ligue 1 en 2013. Mais celui qui a aussi été le numéro 10 de l'OM n'a pas forcément tort. S'il est difficile de parler de satisfaction après deux matchs et un seul point glané, le niveau affiché par Giannelli Imbula n'a plus rien à voir avec le fantôme nonchalant qui traînait au milieu lorsqu'on faisait appel à lui en fin de saison dernière. "Sa première année semble avoir été digérée avec son début de saison et la confiance du coach" observe un autre numéro 10, Stéphane Carnot, dans le staff de Guingamp aujourd'hui. Alors que l'OM s'apprête à retrouver la Bretagne pour la troisième journée de Ligue 1, le milieu de terrain ne pourra pas regagner le Roudourou dans la position de celui qui s'est imposé aussi ailleurs. Mais ça pourrait bien être le cas bientôt. 

Après une saison où il est rapidement sorti de l'équipe type, Gourvennec avait été vendu à la fin du mois d'août par Rolland Courbis, qui avait l'occasion de faire une courte plus-value en l'expédiant à Montpellier. Si le parallèle a peu de chances de tenir avec un élément que l'OM a payé plus de 8 millions d'euros, le Breton espère que son étoile va briller au Vélodrome : "J'espère qu'après une année de transition, il va montrer son vrai visage". Pour Carnot, c'était un passage obligé : "Il faut appréhender tout l'environnement à Marseille. Il n'y a pas que le sportif. Le public est très exigeant. Ce n'est pas une chose facile, déjà pour un joueur d'expérience. Il suffit que les résultats ne conviennent pas pour que ça devienne compliqué pour tout le monde". C'était pourtant peut-être plus compliqué pour Imbula que pour les autres. Mandanda était à deux doigts de le jeter en pâture après une défaite à Arsenal. Peut-être parce qu'à Guingamp, il était la pépite, le jeune qui avait l'attention de tous. Alors qu'à l'OM, il n'était qu'un jeune espoir parmi d'autres, une partie d'un projet. "C'est possible. Ici il était couvé, et les coachs étaient durs avec lui. Quand on voit les qualités qu'il a, on a envie qu'il les exploite totalement" prolonge Carnot.

Visiblement, Marcelo Bielsa semble être sur le même créneau. Il ne lâche pas son milieu d'une semelle. Il l'a même positionné seul à la récupération lors des matchs de préparation et pour la première journée. Gourvennec le trouve plus performant avec un autre récupérateur à côté de lui mais il assure que si Bielsa a choisi cette option, ce n'est sûrement pas pour rien. Stéphane Carnot remarque : "Sur ce que j'ai vu, on le revoit faire ce qui a fait sa réputation à Guingamp. Certaines percussions balle au pied, sa capacité d'éliminer les lignes par une passe bien claquée. Ça revient". Reste maintenant à le confirmer sur la durée, dans une équipe qui tourne. À Guingamp, il aura un avantage pour enchaîner : il connaît parfaitement le stade, et l'accueil sera loin d'être hostile pour un élément qui est parti "dans les règles", en remplissant les caisses du club. Samedi, il n'a plus qu'à faire en sorte de remplir les filets.

> Retrouvez dans la vidéo ci-dessus l'intégralité des entretiens avec Jocelyn Gourvennec et Stéphane Carnot sur Giannelli Imbula.