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Fumis, banderoles, grève : les groupes s'expliquent
SaisonPublié le 16/09 à 07:00

Fumis, banderoles, grève : les groupes s'expliquent

Contre Konyaspor (1-0), Jacques-Henri Eyraud et la nouvelle direction olympienne ont peut-être vécu une des soirées les plus délicates au Vélodrome. Une victoire certes, mais des pétards, des fumigènes, une grève d'encouragement de dix minutes au début de la rencontre, des banderoles hostiles et surtout la plus faible affluence pour un match de Coupe d'Europe. 8600 spectateurs dans une enceinte qui peut accueillir 65 000 personnes, cela fait réfléchir. Pour des questions logistiques, tous les groupes de supporters étaient donc regroupés dans le même virage, au sud, à l'opposé des visiteurs turcs. Mais il ne faut pas les mettre tous dans le même sac pour autant. Sur la question des fumigènes jetés sur la pelouse depuis la partie réservée aux Ultras par exemple, tous ne sont pas du même avis. Le Phocéen a donc donné la parole aux Yankees, au MTP et aux South Winners, dont les degrés d'agacement varient.

Yankee Nord Marseille : "Nous, il n'était pas question d'organiser, ni grève, ni craquage de fumigènes. C'est le problème quand tu réunis tout le monde au même endroit. On est clairement déçu, on est alerte sur la façon qu'ils ont de réorienter la gestion du club, notamment dans la relation avec les clubs de supporters, le marketing en général on va dire même si on ne veut pas faire d'ingérence. Mais en tant que supporters, on n'est pas content du recrutement et on n'est pas content de la manière dont l'équipe est dirigée par Rudi Garcia. Jacques-Henri fait des sorties démagos mais c'est la maladie du grand communicant. Charge à lui d'équilibrer avec la réalité et l'efficacité du club. L'histoire nous a montré que les excès de communication à l'OM n'ont jamais mené loin ceux qui s'y sont aventurés. On essaie, pas de leur accorder une chance, mais nous de se laisser le temps de comprendre où ils veulent en venir. Nous ne sommes pas contre la direction de l'OM. On dit à Jacques-Henri Eyraud : "Attention, on ne veut pas faire d'ingérence. Mais on a une expérience et une passion, libre à vous d'en prendre compte ou pas". Mais c'est trop tôt pour faire une synthèse ou un bilan, même si la déception du mercato est bien là. Quand tu as de vraies ambitions, tu ne recrutes pas ton attaquant le 31 août, ça prouve un manque de professionnalisme. Nous, on est encore dans une relation de travail avec eux, on leur tend la main pour faire le club de demain. Mais de demain matin, pas au moyen terme. Avec Labrune, on a cru, on a attendu, on a vu. Eyraud n'aura pas autant de temps que Labrune."

MTP : "Quand le club a été racheté, on avait beaucoup d'espoir, beaucoup d'espérance par rapport au "OM Champions Project". Après l'enveloppe du mercato a été dépensée, et c'est vrai qu'à ce prix-là on aurait préféré avoir des joueurs de meilleures qualités. Malheureusement, ils nous ont trop fait saliver, ils ont trop fait croire qu'ils voulaient faire quelque chose pour le club alors qu'on est loin de ce qu'on veut. Si on veut afficher des ambitions à la hauteur de ce qu'on nous a présenté, il faut un autre investissement de la part des dirigeants, de l'entraîneur et des joueurs. A partir du moment où tu portes ce maillot tu te dois de le respecter. On ne peut pas accepter d'être la risée du championnat. Quand tu vois à Monaco la composition d'équipe, ou même dans le match deux défenseurs de l'OM qui se marquent l'un l'autre, ce n'est pas acceptable. C'est aussi la faute des dirigeants qui n'ont pas su attirer des joueurs de renommée, ni des jeunes qui ont la motivation, qui ont faim. Là, en ce moment, il y a Patrice Evra qui en fait plus sur internet que sur le terrain. C'est pas une question d'être méchant d'entrée. Derrière notre mécontentement, on veut montrer notre attachement aux valeurs de notre club. C'est tout ce qui nous importe. Parce qu'au fond, on le sait tous que la seule star ici, c'est notre logo."

South Winners : "Si Eyraud avait fait son travail, avait eu du respect pour les supporters... Il nous a demandé d'être patient, on a été patient. Mais il a mis 118 millions, on ne sait pas dans quoi il les a mis. Ce n'est pas contre les joueurs qui sont venus, quelque part ils ont raison de profiter, de toute façon c'est devenu le Club Med. Mitroglou avait l'air d'être un bon buteur. Mais quand tu es en sous-effectif, dans quel club tu as vu qu'on allait acheter des blessés ? On savait qu'on n'allait pas rivaliser dès la première année avec Paris, on n'est pas des fadas. Mais on y a tous cru à ce "Champions Project". Sauf que là tu as dépensé 118 millions, le vestiaire est plein, et quand tu regardes sur le terrain, les trois quarts des joueurs ne font pas l'affaire. On n'a rien contre le Grec, mais on nous avait annoncé un attaquant à 50-60 millions... Il ne faut pas croire qu'on est heureux, on est au moins aussi malade que le club. La réalité du terrain a rattrapé l'amateurisme. Après, est-ce que les fumigènes étaient justifiés ? On aurait pu s'en passer. Mais de toute façon, on le sait que la saison est morte. Ils ont gagné Konyaspor, mais il faut le dire leur équipe piquait les yeux. T'as gagné Domzale mais ils ne s'entraînaient que deux fois par semaine... Par contre, quand tu joues Monaco ou Rennes, t'as l'impression qu'en face ils sont dopés tellement ça va vite. Bien sûr qu'il faut tirer la sonnette d'alarme."